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Gilbert-Luc Devinaz
Question écrite N° 25934 au Ministère de l'europe


Situation des journalistes en Afghanistan

Question soumise le 23 décembre 2021

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M. Gilbert-Luc Devinaz attire l'attention de M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation des journalistes et de la liberté de la presse en Afghanistan.

Depuis août 2021 et le retour au pouvoir des Talibans, une chape de plomb s'est abattue sur l'Afghanistan. En dépit des déclarations publiques du gouvernement taliban visant à donner des gages de confiance à la communauté internationale, force est de constater que la situation évolue de manière extrêmement préoccupante .

Lors de la dernière séance du Conseil de sécurité de l'organisation des nations unies (ONU), le 17 novembre 2021, le représentant de la France lui-même dressait un constat sévère : aucun acte concret de la part du gouvernement taliban venait traduire son engagement auprès de la communauté internationale à respecter les droits humains, la liberté de circulation des personnes ou encore la rupture avec les organisations terroristes.

En parallèle, les organisations professionnelles de journalistes ne cessent d'alerter sur une réalité de terrain dramatique pour l'exercice de la liberté d'information comme pour l'intégrité physique et psychologique des journalistes afghans. Selon reporters sans frontière, ce sont désormais moins de d'une centaine de femmes journalistes qui sont encore en mesure de travailler à Kaboul alors que l'on en comptait plus de 700 début 2021. Les rédactions locales sont soumises à d'intolérables pressions pour faire disparaitre les visages et les voix des femmes journalises des ondes de radios et plateaux télé. Ce voile d'invisibilité témoigne d'un retour progressif à l'oppression des années 1990 où les Afghanes n'avaient le droit ni de travailler ni d'étudier. Il est essentiel que la communauté internationale mette la liberté de la presse, l'indépendance et le pluralisme des médias, la protection des journalistes au cœur des négociations avec le gouvernement taliban.

La France se doit de porter ces exigences d'une voix forte et claire, elle se doit également d'accueillir le plus rapidement possible les journalistes qui n'ont d'autres choix que l'exil. A ce jour, le ministère est en possession de centaines de noms communiqués par les consœurs et confrères des journalistes afghans qui demandent de l'aide. Le Président de la République a lui-même rappelé avec détermination cet été que la France serait au rendez-vous de cette solidarité internationale à l'égard de celles et ceux qui partagent nos valeurs. Pourtant, près de 6 mois plus tard, seule une poignée d'Afghans menacés a pu rejoindre notre pays.

Aussi, il lui demande donc des éclaircissements sur les modalités et délais de traitement des demandes en cours ainsi que sur l'effectivité des moyens déployés par les différentes ambassades de cette région du monde pour sécuriser et évacuer les Afghans ayant trouvé refuge, souvent clandestinement, dans les pays limitrophes.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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