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Laurence Rossignol
Question écrite N° 26379 au Ministère de la culture.


Garantir l'accès des personnes mal-voyantes aux livres

Question soumise le 27 janvier 2022

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Mme Laurence Rossignol attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur la nécessité de garantir un meilleur accès au monde du livre pour les personnes mal-voyantes.

Aujourd'hui, moins de 8 % des ouvrages disponibles sur le marché du livre sont traduits et transcrits en braille. Il existe au demeurant un nombre infime de bibliothèques spécialisées dans cette langue. La plus riche d'entre elles ne dispose que de 20 000 livres en braille, alors qu'une bibliothèque municipale d'une ville moyenne en compte généralement plusieurs centaines de milliers.

L'article 27 de la déclaration universelle des droits de l'homme énonce que « toute personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle de la communauté [et] de jouir des arts ». Comment, pour une personne mal-voyante, jouir d'un art quand l'immense majorité des œuvres lui est inaccessible ?

En plus de l'inégalité culturelle que ce faible taux de traduction provoque, les recherches universitaires sont parmi les ouvrages les moins transcrits en braille. Cette situation compromet le parcours des étudiants mal-voyants : ils n'ont aucun accès à des ouvrages indispensables à la réussite de leurs études.

De plus, le prix des livres disponibles est, en moyenne, trois à quatre fois supérieur au prix du marché. Cette inégalité économique contrevient au principe de la loi n° 81-766 du 10 août 1981 relative au prix du livre (dite « Lang ») instaurant un prix unique du livre et participant donc à la lutte pour l'égalité dans l'accès aux savoirs et à la culture.

La question de l'écrit est essentielle, sinon vitale, pour une grande partie de personnes mal-voyantes. Avec un taux de chômage proche de 50% - qui trouve son origine pour grande partie à l'école -, leur accès au monde des livres ne peut plus être repoussé à plus tard.

Des solutions existent. Une initiative récente a permis, grâce à des dons de particuliers, de traduire en braille les 30 grands titres de la rentrée littéraire et de les vendre au prix du marché. Nous disposons des moyens techniques, mais la faiblesse des fonds alloués empêche de recruter suffisamment de traducteurs de braille et de financer davantage de transcriptions.

Ainsi, elle lui demande de bien vouloir l'informer sur les mesures que compte prendre le Gouvernement pour garantir l'égal accès au monde du livre pour les personnes mal-voyantes, tant sur le nombre de livres traduits que sur leur prix.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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