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Jacques Fernique
Question écrite N° 26496 au Ministère de l'europe


Situation des peuples autochtones au Brésil

Question soumise le 3 février 2022

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M. Jacques Fernique interroge M. le ministre de l'Europe et des affaires étrangères sur la situation des peuples autochtones au Brésil, et plus particulièrement sur la situation de la communauté indigène yanomami et les menaces qui pèsent sur elle aujourd'hui en Amazonie, s'apparentant à une véritable crise humanitaire, sociale et environnementale.

Le peuple yanomami constitue le plus grand peuple indigène vivant dans le bassin amazonien. Comptant environ 40 000 personnes qui vivent de façon relativement isolée, sans compter plusieurs groupes non contactés, ce peuple est d'autant plus vulnérable aux menaces d'exploitations minières, de déforestations, d'attaques armées et de maladies.

Après avoir résisté face aux premières invasions minières des années 1980, le peuple yanomami doit faire face depuis plusieurs années à une invasion nouvelle d'une ampleur bien plus importante. Vingt mille orpailleurs sur son territoire sont parvenus à réaliser des extractions minières à grande échelle, grâce à du matériel mécanisé : véhicules de transport, armes et matériel logistique. Contraires à la constitution brésilienne, ces exploitations sont financées par des organisations criminelles, mettant en jeu des intérêts politiques et économiques.

En 2020, l'exploitation minière a encore fortement augmenté, aggravant de façon considérable les impacts sociaux, environnementaux et sanitaires.

La recherche de nouveaux territoires riches en ressources a pour effet l'intensification des attaques sur les peuples yanomami et par conséquent, une forte augmentation du nombre de victimes tous âges confondus. Sur le plan environnemental, il a été observé qu'une pollution au mercure hautement toxique s'est répandue dans les eaux et systèmes fluviaux, entraînant un risque d'exposition grave pour les communautés. Par ailleurs, la déforestation a augmenté fortement en 2020. Au niveau sanitaire, l'avancée des orpailleurs dans les territoires autochtones, à proximité des communautés, facilite la propagation des maladies, telles que la malaria, le paludisme et la covid-19. Cela, sans compter les cas graves de malnutrition constatés chez les plus jeunes.

Bien que l'organisation des nations unies (ONU), l'organisation des états américains (OEA) et plusieurs juges fédéraux aient condamné les violences et exhorté les autorités locales et nationales à prendre des mesures immédiates, ces autorités n'ont jamais envoyé de forces de sécurité ni donné suite aux demandes de protection et de retrait des mineurs, effectuées par les organisations yanomami.

Il l'interpelle donc sur la nécessité pour l'État français et l'Union européenne de dénoncer auprès de l'État brésilien ces atteintes graves contre les peuples autochtones. Il l'interroge également sur les moyens de pression pouvant être mis en œuvre pour inciter les autorités compétentes à prendre les mesures nécessaires pour protéger le territoire de l'Amazonie, patrimoine mondial de l'humanité, et les peuples autochtones qui l'habitent.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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