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M. Daniel Laurent attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur la situation de la spécialité de gynécologie médicale et les attentes portées par le comité de défense de la gynécologie médicale depuis plus de 20 ans. Leur mobilisation a permis le rétablissement de la spécialité en 2003 avec le diplôme d'études spécialisées (DES) gynécologie médicale et, en 2005, l'accès direct spécifique à un médecin gynécologue pour permettre aux femmes de bénéficier d'un suivi personnalisé. Or, aujourd'hui, en dépit du rétablissement de la spécialité et de l'augmentation obtenue peu à peu depuis 2013 du nombre de postes d'internes, l'accès au gynécologue médical est remis en cause. Et la situation ne cesse de s'aggraver. Les chiffres donnés par le conseil national de l'ordre des médecins pour 2021 sont alarmants. Avec une diminution de leurs effectifs de près de 54 % (– 1050 depuis 2007), on ne comptait plus au 1er janvier 2021 que 895 gynécologues médicaux en exercice, soit une densité de 2,7 pour 100 000 femmes. Treize départements n'en comptent plus aucun, quatorze n'en ont plus qu'un seul, et les variations entre 2007 et 2021 indiquent une chute générale, parfois brutale, - 59 % pour l'Île-de-France, et jusqu'à - 91% dans certains départements. Cette situation a des conséquences directes graves sur la santé des femmes : absence de prévention et de suivi, en particulier pour les jeunes filles, attente de plus en plus longue avant un rendez-vous, avec retards avérés du diagnostic et donc perte de chances. La délégation aux droits des femmes du Sénat, dans un excellent rapport publié le 14 octobre 2021, « Femmes et ruralité, en finir avec les zones blanches de l'égalité », mettait en exergue un accès aux gynécologues médicaux fortement déficitaire dans les territoires ruraux, entraînant un renoncement à un suivi gynécologique régulier, aux soins et aux dépistages primordiaux en termes de prévention. Le nombre des médecins gynécologues médicaux formés doit être augmenté de manière significative. D'autant plus lorsque chaque année en France, près de 59 000 femmes de plus se voient atteintes d'un cancer du sein et qu'un diagnostic précoce multiplie pour elles les chances de guérison. Sachant que l'attribution du nombre de nominations à l'examen classant national pour les différentes spécialités pour la rentrée 2022 doit intervenir prochainement, il y a urgence à agir. Et ce, particulièrement au moment où la décision a été prise de rendre gratuite la contraception pour les jeunes et où la lutte contre l'endométriose devient une stratégie nationale. En conséquence, il lui demande quelles sont les propositions du Gouvernement en la matière.
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