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Mme Florence Blatrix Contat souhaite rappeler l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur la grippe aviaire. Celle-ci touche à nouveau et depuis plusieurs mois de très nombreux élevages avicoles en France. Elle avait, par une question écrite au ministre en avril 2022, souligné la gravité de la crise en Vendée et dans les départements limitrophes. Cette question écrite est – hélas ! – restée sans réponse. En avril 2022 8 millions d'animaux avaient déjà été abattus, soit alors en Vendée l'équivalent d'un élevage sur trois. Dans cette région, il s'agit de la plus grave épizootie jamais observée. Faillites, cessations d'activités, c'est tout un secteur qui se trouve gravement déstabilisé, des entreprises du maillon sélection-accouvage de volailles, des éleveurs de cheptel reproducteur de volailles et des élevages en amont à la transformation et à la distribution en aval. Il a fallu constater la saturation des outils et centres d'équarrissage, la pénurie de vétérinaires et de moyens de transport. On a alors donné l'autorisation aux agriculteurs d'enfouir eux-mêmes ces animaux sur leurs exploitations ou à proximité. Enfin, contre toute éthique et sentiments, certains sont allés jusqu'à demander aux agriculteurs l'arrêt de la ventilation dans les élevages, provoquant ainsi l'asphyxie progressive des animaux…
Toujours à titre d'exemple, dans la région des Pays de la Loire, l'ensemble de ce secteur pèse économiquement fort lourd, un milliard d'euros environ.
Officiellement aujourd'hui, selon la communication officielle du ministère, le risque sur l'ensemble du territoire français a sensiblement baissé. Pourtant, si l'on en croit les données en date du 23 juin 2022 publiées par le ministère, la liste des communes françaises en zone de protection ou de surveillance demeure impressionnante par sa taille dans la plupart des zones de production, y compris dans la région des Pays de la Loire ci-dessus évoquée, particulièrement dans les départements de la Vendée, de la Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire, mais aussi dans les départements voisins comme les Deux-Sèvres.
N'est-il pas temps de s'interroger sur la pérennité de ce modèle de production et sur ses modalités ? Certaines organisations professionnelles et des éleveurs proposent d'aller vers un élevage moins intensif, avec moins d'animaux dans les élevages, des outils de production et de transformation de taille plus modeste et décentralisés, pour obtenir une plus grande autonomie et partant, une plus grande résilience.
Elle lui demande solennellement quelle perspective et quelle organisation ses services proposent ou entendent proposer aux producteurs et autres professionnels de l'ensemble de la filière avicole, pour répondre efficacement à cette épizootie devenue désormais chronique ici en France, mais aussi très largement ailleurs dans le monde. Elle lui demande enfin comment contribuer aussi, via cette filière et en dépit de cette situation, à l'autonomie alimentaire, française et européenne.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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