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Marie-Pierre Monier
Question écrite N° 1855 au Ministère de l'éducation nationale


Conséquences concrètes des baisses de dotations globales horaires dans les établissements scolaires du secondaire

Question soumise le 28 juillet 2022

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Mme Marie-Pierre Monier attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur les conséquences concrètes, au sein des établissements scolaires, des suppressions de postes dans le secondaire.

Lors du précédent quinquennat, ce sont plus de 7 500 postes qui ont été supprimés malgré une hausse de 68 000 élèves entre 2018 et 2021. Depuis maintenant plusieurs années, elle alerte, avec plusieurs de ses collègues, sur les risques de ces suppressions nombreuses. Sous la législature précédente, elle avait adressé une question similaire à M. le ministre de l'éducation nationale, demeurée sans réponse.

Elle est aujourd'hui sollicitée par les équipes pédagogiques de plusieurs établissements scolaires drômois ainsi que par des élus locaux inquiets pour la qualité des conditions d'enseignement imposées aux jeunes de leur territoire.

Dans de nombreux établissements, les dotations globales horaires (DGH) sont trop faibles pour permettre des effectifs de classe propices à un bon apprentissage. Et surtout, elles impliquent un recours accru aux heures supplémentaires pour compenser la réduction du nombre de postes. Cela a plusieurs conséquences.

En premier lieu, cela signifie moins d'adultes présents dans l'établissement : dans un petit établissement particulièrement, cela se traduit par moins de disponibilité pour les élèves en dehors de temps de classe, et pour accompagner les plus en difficulté d'entre eux. Ensuite, cela veut dire des enseignants surchargés d'heures supplémentaires, moins disponibles pour mener à bien des projets au sein de l'établissement : ce sont le club théâtre, le club cinéma, le club de débat, les voyages scolaires ou encore l'association sportive qui en pâtiront. Enfin, cela implique pour de nombreux enseignants une obligation de fait d'accepter des heures supplémentaires, sans quoi la situation de l'établissement n'est pas tenable. Et pour d'autres, la recherche de compléments de service dans d'autres établissements, souvent éloigné de leur établissement d'origine : une concession chronophage et épuisante qui réduit encore leur capacité à s'investir dans un établissement.

Malgré la bonne volonté des services académiques qui ont tenté, entre février et juin, de trouver des solutions pour résoudre les problèmes de certains établissements, les situations concrètes difficiles sont nombreuses : au collège Roumanille de Nyons, à cause de la suppression d'un poste de professeur de sport, l'association sportive va devoir réduire fortement ses propositions. Au collège Ernest Chalamel à Dieulefit, la fermeture de deux classes va mettre en péril la pérennité du dispositif « cordées de la réussite », le fonctionnement des E3D, et la scolarité d'adolescents dont toute l'équipe pédagogique constate des difficultés scolaires très importantes liées aux aléas de la crise sanitaire. A Loriol, au collège Daniel Faucher, une deuxième fermeture de classe en deux ans amène les enseignants à choisir entre interrompre les nombreux projets menés sur l'établissement, ou faire du bénévolat pour pouvoir les poursuivre. Au lycée Alain Borne à Montélimar, la fermeture d'une classe de 1ère STMG empêche de nombreux élèves de s'inscrire dans cette filière malgré un avis favorable de leur équipe pédagogique.

Dans chacun des établissements, le mal-être des enseignants est palpable et les effectifs ne permettent pas aux élèves d'apprendre dans les meilleures conditions.

Bien que les décisions finales pour la répartition des heures en vue de la rentrée 2022 aient été arrêtées, elle souhaite savoir s'il est prêt à envisager de débloquer des moyens supplémentaires pour que les services académiques disposent de postes en nombre suffisant afin d'augmenter les DGH dans les établissements où cela est nécessaire, ou dans le cas contraire, quelles sont les dispositions envisagées pour pallier ces difficultés concrètes.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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