Photo de Fabien Gay

Fabien Gay
Question écrite N° 2252 au Ministère de l'éducation nationale


Moyens pour une rentrée sereine en Seine-Saint-Denis

Question soumise le 4 août 2022

Être alerté lorsque cette
question aura une réponse

Email
par email

M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse concernant l'angoisse générée par la rentrée scolaire dans le département de Seine-Saint-Denis.

La rentrée scolaire en Seine-Saint-Denis ne devrait pas et ne devrait plus se faire « avec les moyens du bord ». En effet, l'éducation nationale sur ce territoire polarise d'ores et déjà un certain nombre de problèmes de grandes ampleurs dus à un manque de moyens aussi bien matériels qu'humains ainsi qu'à une sous-dotation financière systématique malgré le caractère prioritaire du département en matière d'éducation. S'ajoute à cela un non-remplacement chronique des professeurs ainsi que les nombreuses atteintes au droit à l'éducation des enfants handicapés face à l'insuffisance structurelle du nombre d'accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH).

Le manque de données chiffrées en provenance du ministère concernant la capacité amoindrie de l'éducation nationale à remplacer les professeurs dans le département semble témoigner d'un mépris sans pareil pour les élèves de Seine-Saint-Denis et empêche l'apport d'une réponse précise et ciblée à un problème qui dure pourtant depuis trop longtemps.

D'autre part la fédération du conseil des parents d'élèves du département a estimé qu'en 2019 les élèves du département ont en moyenne perdu 100 à 150 heures par an soit près de 20 % des heures d'enseignement initialement prévues, ce qui ne représente pas moins d'une année scolaire perdue à l'échelle d'une scolarité. Seuls 15 % des absences courtes parviennent à être remplacées par le recours de plus en plus massif à des contractuels peu expérimentés et dont le « turn-over » important nuit à l'acquisition des savoirs essentiels pour l'avenir des élèves.

Le 5 février 2022, lors d'une manifestation à Pantin, la FCPE 93 mettait déjà en exergue les inepties induites par la baisse de la dotation horaire générale dans certains collèges, conduisant à la fermeture de plusieurs classes ainsi qu'une augmentation de l'effectif par classe. Dans le lycée Jean Rostand de Villepinte cette réduction induira la fermeture de pas moins de cinq classes et le passage d'un effectif moyen de 27 à plus de 30 élèves par classe.

Il lui demande donc s'il prévoit d'ouvrir de concours spéciaux dans les académies déficitaires, de titulariser des contractuels afin que ces derniers puissent s'implanter durablement dans ces académies, de recruter massivement des AESH, assistants d'éducation (AED) et conseillers principaux d'éducation (CPE) ainsi que de renforcer de la médecine scolaire, trop souvent délaissée. À l'heure où il faut plus de six générations pour qu'un enfant issu des couches sociales les plus démunies atteigne le revenu moyen, l'éducation nationale, pourtant principal vecteur républicain de l'ascension sociale, se rend aujourd'hui complice d'une rupture d'inégalité en favorisant l'immutabilité des positions sociales.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion