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M. Fabien Gay attire l'attention de M. le ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion sur la situation des personnels de l'aéroport Roissy-Charles de Gaulle, dont les conditions salariales se sont conséquemment dégradées depuis le début de la crise sanitaire.
S'il est incontestable qu'Aéroport de Paris (ADP), Air France-KLM et les différentes filiales opérant sur la plateforme aéroportuaire ont dû faire face à des perturbations majeures de leurs activités économiques dans ce contexte épidémique, il n'en reste pas moins que la reprise du trafic aérien et de la fréquentation des terminaux démontre avec clarté l'obsolescence des accords dits de performance conduits durant la crise.
En effet, alors que le trafic aérien devrait cette année retrouver des niveaux semblables à ceux de 2019, le licenciement de 7 500 personnes par Air France en 2020 et de 1 000 supplémentaires dans sa filiale Hop! compromet fortement le fonctionnement de l'aéroport en reportant une charge de travail conséquente sur les salariés toujours en exercice. À cela s'ajoutent la perte de 1 500 employés issue de la rupture conventionnelle collective menée par ADP en 2020 ; les baisses de rémunération mises en œuvre à la fois par les entreprises historiques de l'aviation et par leurs sous-traitants ; ou encore la suppression du 13ème mois à Servair, filiale d'Air France et de Gate Group.
La situation n'est pas sans poser question au regard de l'intervention soutenue de l'Etat pour permettre à Air France-KLM de faire face à la crise, tant s'agissant des 7 millions d'euros de prêts garantis par l'État que des 1820 millions d'euros supportés au titre de l'indemnisation du chômage partiel. De son côté, ADP enregistre un chiffre d'affaires en croissance de 78,9 % au premier semestre 2022 et prévoit de dégager des bénéfices cette année, ce qui témoigne d'une stabilité financière recouvrée par le groupe.
Au regard de ces éléments, les revendications des salariés semblent difficilement contestables. Bien que le groupe ADP ait procédé suite à un mouvement de grève à une augmentation générale de 3% des salaires de ses employés, il demeure toutefois que ces mesures sont insuffisantes au regard de l'inflation croissante dans le pays. Par ailleurs, les employés des entreprises de sous-traitance auxquelles Air France-KLM et ADP ont externalisé de nombreuses activités ne sont pas concernés par ces rattrapages.
Alors que 4 000 postes sont à pourvoir dans les aéroports Charles-de-Gaulle et Orly, l'augmentation des salaires serait autant un gage d'attractivité pour ces professions en tensions qu'une mesure adaptée à la redynamisation du contexte économique aujourd'hui constatée sur la plateforme aéroportuaire.
Il souhaite donc savoir quelles interventions du gouvernement sont prévues auprès d'Aéroport de Paris et d'Air France-KLM afin de permettre aux salariés des deux groupes de bénéficier de la reprise économique prometteuse des activités de la plateforme et du trafic aérien.
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