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M. Loïc Hervé attire l'attention de Mme la ministre de la culture sur l'arrêt des fouilles archéologiques à la croisée du transept de la cathédrale Notre-Dame de Paris.
Le 15 avril 2019, devant les yeux de nombreux passants et des millions de téléspectateurs, la cathédrale Notre-Dame de Paris était ravagée par les flammes entrainant l'effondrement de sa charpente, de sa flèche, de son horloge et d'une partie de sa voûte. Cet incendie restera à jamais gravé dans nos mémoires. En se rendant sur place le soir-même, le Président de la République annonçait une réouverture pour l'année 2024.
L'émotion considérable et l'attachement culturel à l'édifice avait ainsi entraîné une récolte de dons s'élevant à plus de 840 millions d'euros pour financer les travaux.
Cependant, depuis le début de la rénovation de l'édifice, les problèmes, dont les aléas climatiques, la crise sanitaire ou encore la gestion du risque d'une contamination lié au plomb, n'ont pas manqué. Ces difficultés pouvant entraîner un possible retard dans l'avancée des travaux n'avaient pas laissé muet le président de l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale qui avait émis quelques réserves dans un article du Figaro publié le 22 juillet 2022 : « 2024 est un objectif tendu, rigoureux et compliqué. Mais c'est surtout une ambition au service d'une mobilisation de tous ».
De plus, il est à noter que, dès le lendemain de l'incendie, les équipes de l'institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) ont été appelées au chevet de Notre-Dame, sur prescription de l'État (direction régionale des affaires culturelles -DRAC- Île-de-France, service régional de l'archéologie) en lien étroit avec l'établissement public chargé de la conservation et de la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, maître d'ouvrage du chantier, à un programme de diagnostics, de prospections et fouilles archéologiques, pour accompagner le projet de restauration de la cathédrale.
De nombreuses opérations de fouilles ont été réalisées et une en particulier a suscité quelques incompréhensions. En effet, en amont du montage de l'échafaudage nécessaire aux travaux de reconstruction de la flèche, une « fouille de sauvetage » sur 120 m2 a été prescrite par la DRAC dans un délai contraint, du 2 février au 8 avril 2022, permettant ainsi de découvrir des éléments polychromes d'un jubé médiéval du XIIIie siècle, enfoui par la suite sous le règne de Louis XIV, qui séparait le chœur de la nef. À cet égard, les historiens considèrent que ce jubé fait partie des derniers secrets de la cathédrale.
L'article du Canard enchaîné « Macron gargouille à Notre-Dame de Paris » du 3 août 2022 révèle qu'aujourd'hui, alors que ces fouilles n'auront duré que neuf semaines, « 60 % de ce jubé reste à découvrir », ce qui est considérable.
Pourquoi une telle précipitation ? Les cathédrales n'ont pas été construites en cinq ans mais en dizaines voire centaines d'années. Il s'agit là d'une opportunité exceptionnelle qui nous est offerte pour retrouver l'ensemble des éléments du jubé. Par conséquent, d'un point de vue historique, cela permettrait aux archéologues d'en apprendre davantage sur l'histoire de Notre-Dame de Paris.
Ainsi, il lui demande pourquoi le ministère de la culture, sous les ordres du Président de la République, a souhaité faire une croix sur cette occasion archéologique unique en stoppant la poursuite de ces opérations de fouilles qui ne se tiendront jamais, ou du moins pas avant un siècle ou deux.
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