par email |
Mme Nadia Sollogoub attire l'attention de M. le ministre de la santé et de la prévention sur les modalités d'exercice de la profession d'infirmier en pratique avancée (IPA) créée par la loi n° 2016-41 du 26 janvier 2016 de modernisation de notre système de santé.
Dans un contexte où la démographie médicale est en déclin, un infirmier « IPA » détenant un diplôme correspondant à un grade universitaire de master et jouissant d'un parcours d'au moins huit ans, se charge du suivi de patients en coordination avec un médecin, permettant d'améliorer l'accès aux soins en libérant du temps médical sur des pathologies ciblées.
Bien qu'elle soit très utile, cette nouvelle profession rencontre des obstacles qui ralentissent nettement son déploiement.
Alors que l'objectif annoncé par le ministère des solidarités et de la santé était de 5 000 professionnels formés d'ici 2024, ils n'étaient que 674 en novembre 2021 selon les données fournies par l'agence du numérique en santé. De plus, d'après les estimation transmises par l'union nationale des infirmiers en pratique avancée (UNIPA), le nombre actuel d'IPA ne semble pas atteindre 2 000 diplômés et serait de l'ordre de 1 700 dans le meilleur des cas. Pire encore, faute de patientèle et découragés, nombre d'entre-eux sont retournés à leur exercice d'infirmier diplômé d'état (IDE).
Le modèle économique de cette profession semble non viable. En effet, les visites assurées par un IPA fonctionnant au forfait et n'étant pas limitées, ces modalités ne leur permettent pas de percevoir une rémunération suffisante, obligeant même certains à maintenir une activité mixte. Ainsi, leur niveau d'étude, leurs missions et leurs responsabilités ne sont pas valorisés en conséquence.
Un rapport de l'inspection générale des affaires sociales souligne le fait qu'il est difficile pour les IPA de trouver leur juste place : « le nombre de patients confiés a été largement surestimé sans tenir compte des difficultés à constituer une patientèle face aux réticences des médecins et à la méconnaissance de cette profession ».
Alors que ces constatations pourraient entrainer une crise des vocations dans une organisation de la santé déjà fortement affaiblie, que la part de maladies chroniques est de plus en plus conséquente, que cette nouvelle profession est un outil précieux, elle souhaiterait savoir quelles dispositions le Gouvernement compte mettre en place pour pallier ces blocages.
Cette question n'a pas encore de réponse.
Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.