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M. Laurent Somon attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la souveraineté alimentaire sur le sujet de la filière fécule de pomme de terre. Les féculeries françaises produisent annuellement 200 000 tonnes de fécule, à partir d'un approvisionnement d'un million de tonnes de pommes de terre féculières 100 % national. Amidon de grande qualité, avec une fabrication française internationalement reconnue, la fécule est indispensable pour nombre d'industries aval dans l'alimentaire. La fécule est également nécessaire à des productions industrielles telles que le papier-carton, la pharmacie, les cosmétiques, l'emballage pour lequel elle fournit une alternative biosourcée aux matériaux composés de ressources fossiles. 75 % de la production est aujourd'hui exportée, ce qui contribue positivement à la balance commerciale de la France. La filière de la fécule investit dans la recherche protéine végétale d'avenir, mais aussi afin de s'adapter aux conséquences du changement climatique. Cependant, la filière féculière française traverse aujourd'hui une grave crise conjoncturelle qui se traduit par une baisse rapide des engagements des agriculteurs, et donc de l'approvisionnement des féculeries, qui pourrait avoir pour conséquence un arrêt de cette activité dans l'hexagone. Les surfaces agricoles passent de 23 500 en 2021 à probablement 18 700 hectares en 2023/2024, avec un tonnage de 1 140 000 en 2021 à 841 500 en 2024. Plusieurs causes expliquent la situation. La crise sanitaire s'est traduite chez nos concurrents européens par la transformation de pommes de terre industrielles à prix dérisoire en fécule, une baisse de la demande, une augmentation des stocks et, in fine, l'effondrement des prix de la fécule, avec - 10 % du prix de contrat des producteurs en 2021, auquel s'ajoute la hausse de coût de production et des niveaux de contraintes règlementaires supplémentaires. Or la taille des féculeries impose une industrie de volume. Son modèle économique suppose des approvisionnements quantitatifs minimum pour permettre la poursuite d'activité de ses sites industriels. La baisse des surfaces, associée à un rendement moyen quinquennal également en baisse comportent donc un risque réel quant à la pérennité de l'activité sur le territoire. Dans la mesure où un arrêt de la production française aurait aussi un impact très direct sur les industries françaises utilisatrices de fécule, il lui demande les mesures que le Gouvernement met en place pour mieux prendre en considération la fécule dans les schémas de soutien à la production.
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