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Corinne Feret
Question écrite N° 3531 au Ministère de l'éducation nationale


Crise d'attractivité du métier d'enseignant

Question soumise le 27 octobre 2022

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Mme Corinne Féret attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse sur la crise d'attractivité du métier d'enseignant.

Pour rappel, cette année 2022, sur les 23 571 postes offerts aux différents concours de recrutement d'enseignants, seulement 19 838 postes ont été couverts. 3 733 postes n'ont pas été pourvus. Ces données statistiques concernent tous les concours, externes et internes. Elles minimisent en réalité la crise de recrutement, car de nombreux candidats aux concours internes et à l'agrégation étaient déjà des enseignants en poste. En moyenne, à l'issue des concours du printemps, c'est 16 % des postes qui restaient vacants, un taux tristement inédit. Les chiffres relatifs aux démissions sont également inquiétants, ces dernières ayant triplé en dix ans.

Partout, la rentrée 2022 a été marquée par le constat d'un manque de professeurs, laissant craindre une dégradation de l'enseignement donné aux élèves. Pour faire face à cette pénurie, il est fait toujours plus appel à des contractuels, formés en quelques jours et pour la plupart sans aucune expérience de l'enseignement. Ceci, plutôt qu'à des enseignants en disponibilité faute d'avoir obtenu la mutation sollicitée (souvent pour motifs familiaux) ou à des personnes inscrites sur la liste complémentaire des concours de recrutement et qui ont suivi des études afin de devenir enseignant. À la rentrée 2022, par exemple, alors que près de 2 000 professeurs manquaient à l'appel dans le premier degré, on apprenait que certaines académies avaient d'abord recruté des contractuels plutôt que les 1 215 étudiants ayant obtenu le concours d'enseignant sur liste complémentaire. Ce choix ne manque pas de surprendre, surtout lorsqu'on sait que le recrutement de certains contractuels passe par des entretiens express, de type « job dating ».

Difficile, donc, de ne pas s'interroger sur les procédures de recrutement au sein de l'éducation nationale, mais aussi sur celles relatives aux affectations des stagiaires. Encore cette année, des rectorats ont affecté des stagiaires à mi-temps, alors que ces derniers étaient censés être à temps plein. Ailleurs, des stagiaires temps plein ont été affectés dans deux établissements, parfois distants de 50 km. D'autres encore ont été affectés très loin de chez eux, à plusieurs centaines de kilomètres de leur domicile, alors que des solutions locales existaient en respectant les barèmes et en prenant en compte les vœux intra-académiques. Ce faisant, cette année, les demandes de révision d'affectation ont été très nombreuses (le ministère dit en avoir enregistré près de 1 000 lors de la première phase des affectations), et si certaines aboutissent, c'est loin d'être systématique.

On évoque souvent et légitimement la question de la rémunération des enseignants pour expliquer la crise des vocations. En effet, ces derniers commencent et terminent leur carrière avec un salaire inférieur à la moyenne de l'Union européenne et c'est après dix et quinze ans d'ancienneté que l'écart avec la moyenne des pays européens atteint près de 10 000 euros annuels. Sans compter qu'en euros constants, au cours des 20 dernières années, les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de leur rémunération.

Au regard de ces différents constats, nul ne peut nier qu'une hausse significative de la rémunération des enseignants est nécessaire, mais pas seulement, tant certaines procédures internes à l'éducation nationale ont de quoi décourager les personnes motivées, désireuses de passer un concours difficile pour devenir enseignant du premier ou second degré. Aussi, elle demande qu'on lui précise l'ensemble des actions qu'il compte mettre en œuvre pour redonner toute son attractivité au métier d'enseignant.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

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