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M. Jérémy Bacchi attire l'attention de Mme la ministre déléguée auprès du ministre du travail, du plein emploi et de l'insertion et du ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, chargée de l'enseignement et de la formation professionnels sur le déséquilibre entre offre de formation publique et offre de formation privée dans le domaine du jeu vidéo.
Alors qu'il existe des écoles publiques d'exception d'art en France (Femis, Les Gobelins, école du Louvre, école Boule), aucune ne concerne les jeux vidéo. Pourtant, ils constituent l'une des industries culturelles les plus rentables.
Les établissements formant les futurs professionnels du jeu vidéo fleurissent en grande majorité dans le secteur privé. Les formations publiques qui ont vu le jour dans ce domaine restent très généralistes et aucune n'est accessible directement en sortie de lycée. La répartition actuelle de l'offre publique/privée pousse les élèves soit vers un autre secteur, soit vers des écoles privées.
Face à ce constat, trois problèmes majeurs se posent.
Tout d'abord, le coût d'une année d'étude dans ces établissements s'élève entre 6 000 et 10 000 euros l'année, elles sont ainsi inaccessibles à une partie de la jeunesse qui n'en a pas les moyens.
Ensuite, il a été révélé, à plusieurs niveaux, le traitement inhumain des étudiants dans ces écoles privées : violences sexistes dans un milieu hyper-masculin, culture du surtravail et du « crunch », semaine de 90 heures ou plus… entrainent épuisement, manque de sommeil, souffrance voire détresse étudiante.
Enfin, au-delà de quelques établissements célèbres, ce sont plus d'une centaine de formations privées qui promettent aux étudiants l'accès à l'industrie du jeu vidéo. Un tel fleurissement, sans limite, de l'offre privée rend invisible les formations publiques, entraîne une perte des compétences et constitue un obstacle au développement qualitatif et réel de ce secteur. Il n'existe, à ce jour, qu'une seule école publique de formation française dédiée aux jeux vidéo : l'école nationale du jeu et des médias interactifs numériques du conservatoire national des arts et métiers (Cnam Enjmin). L'Allemagne, quant à elle, en compte 63 contre 24 écoles privées.
Face à ce constat, il lui demande si elle envisage d'étendre l'offre de formation publique par la création de formation directement accessible en sortie de lycée. Une offre complète de formation publique dans ce domaine permettrait de développer les talents de cette jeunesse passionnée par l'art, le design ou encore la programmation de jeux vidéo, en leur proposant un parcours universitaire épanouissant et porteur d'espoir, et enfin ne pas laisser la liberté totale à un secteur privé avide uniquement de rentabilité.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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