Photo de Laurent Burgoa

Laurent Burgoa
Question écrite N° 5823 au Ministère de l'europe


Réforme des indications géographiques

Question soumise le 16 mars 2023

Être alerté lorsque cette
question aura une réponse

Email
par email

M. Laurent Burgoa attire l'attention de Mme la secrétaire d'État auprès de la ministre de l'Europe et des affaires étrangères, chargée de l'Europe sur la réforme des indications géographiques.

En effet, dans le cadre des discussions sur la révision de la réglementation des indications géographiques (IG), les appellations d'origine et leurs producteurs sont inquiets.

Les appellations d'origine défendent certaines valeurs et sont ancrées dans une tradition riche en savoir-faire. Non délocalisable, leur modèle de production soutient un réseau de petites entreprises, souvent familiales, et fournit des milliers d'emplois directs et indirects dans des zones rurales où il n'y a souvent pas d'alternative à la production viticole. Ces vignes façonnent ainsi les paysages, attirent de nombreux touristes et font connaître le patrimoine culturel et gastronomique européen dans le monde entier.

Ce secteur a bénéficié d'un cadre réglementaire au niveau de l'Union européenne (UE) qui a permis à leurs vins d'appellation d'origine de se développer. En particulier, les réformes régulières de la politique agricole commune (PAC) ont permis au secteur des vins IG d'améliorer leur qualité, de renforcer les outils réglementaires et de protection, ainsi que de répondre au changement climatique et aux attentes de la société.

Les indications géographiques estiment aujourd'hui que la proposition de réforme de la politique IG représente une menace pour le succès de la politique du vin d'appellation d'origine. Ils s'inquiètent de la proposition de la Commission européenne d'externaliser l'examen de leurs cahiers des charges vers une agence, l'office de l'Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO). Estimant que le cahier des charges de leurs vins d'appellation d'origine va bien au-delà de la protection d'un nom et comprend des règles de production, de conditionnement, d'étiquetage et de durabilité pour lesquelles l'EUIPO n'a aucune expertise. C'est pourquoi ils estiment que les États membres et la Commission européenne doivent être seuls responsables, dans le cadre d'une subsidiarité renforcée, de l'examen des demandes d'enregistrement, des modifications, des oppositions et des annulations.

Deuxièmement, les appellations d'origine ne soutiennent pas la proposition de la Commission européenne (CE) de déconnecter une partie des règles relatives aux vins IG de l'organisation commune des marchés agricoles (OCM) unique. La proposition de la CE aurait pour conséquence de faire figurer certaines de leurs dispositions dans l'OCM (définitions des IG, contrôles, mentions traditionnelles, gestion des volumes, indicateurs de prix), tandis que d'autres parties seraient insérées dans le règlement horizontal sur les IG (procédures, protection, groupements de producteurs). Ce serait une erreur stratégique, car le marché vitivinicole de l'UE se caractérise par une politique de qualité assortie d'outils réglementaires spécifiques (les 2/3 des vins de l'UE sont des vins IG). Si une partie de la politique vitivinicole IG est insérée dans un autre règlement horizontal, ils ne seront plus en mesure de réviser la politique vitivinicole IG en même temps que la PAC.

Il lui demande de saisir l'opportunité offerte par la révision des IG pour améliorer les dispositions applicables aux vins IG, cela dans le cadre du règlement OCM où les règles sont définies.

Réponse

Cette question n'a pas encore de réponse.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette question.

Inscription
ou
Connexion