M. le président. La parole est à Mme Nicole Duranton, pour le groupe Rassemblement des démocrates, progressistes et indépendants.
Mme Nicole Duranton. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Madame la ministre, comme chaque année, l'attente des jeunes et de leur famille vis-à-vis de Parcoursup est grande et peut susciter une forme d'inquiétude. En effet, cette plateforme permet aux bacheliers de décider de leur avenir dans les études supérieures.
Les lycéens sont invités à formuler jusqu'à trente vœux, sans les classer. Une commission d'examen est ensuite désignée dans chaque unité de formation et de recherche. Il n'y a pas, pour le moment, d'algorithme unique de sélection ; en 2020, la Cour des comptes proposait de rendre publics les algorithmes locaux.
Les lycéens sont ensuite invités à accepter ou à décliner chaque offre, sous quatre jours, ce qui libère des places pour d'autres. Ils doivent donc rester vigilants tout au long de la procédure.
Depuis le jeudi 2 juin, les lycéens ont reçu leurs premières réponses. Le 23 juin, ils ont pu formuler jusqu'à dix nouveaux vœux. Certains ont attendu jusqu'au 15 juillet pour connaître leur affectation.
Aux dernières nouvelles, 86 % des élèves de terminale et 71,6 % des étudiants en réorientation ont reçu une réponse. C'est bien mieux qu'en 2021.
(Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.)
Mme Cathy Apourceau-Poly. Ah !
Mme Nicole Duranton. Néanmoins, on ne peut pas laisser de côté les 94 187 candidats qui n'avaient encore rien reçu à cette date. Ces élèves ont eu l'occasion de hiérarchiser leurs vœux entre le 15 et le 18 juillet de cette année. Le lundi de cette semaine était donc le dernier jour de cette procédure complémentaire. Depuis lors, les recteurs se sont mobilisés sur les dossiers restants. Même si de nombreux lycéens sont frustrés, environ 100 000 places dans 6 000 formations demeurent vacantes.
Cela étant, il convient de mitiger les constats alarmistes. Le nombre d'élèves qui mettent fin à leurs études après le bac n'a pas augmenté depuis la mise en place de Parcoursup et, depuis 2018, la plateforme, sans être encore parfaite, s'améliore au profit de nos jeunes et de leur réussite dans l'enseignement supérieur.
Madame la ministre, le processus de Parcoursup s'est terminé voilà quelques jours. Pouvez-vous nous présenter le bilan que vous en avez fait, nous indiquer comment les rectorats vont accompagner les candidats qui n'ont pas encore eu de proposition et nous présenter les améliorations que vous envisagez d'apporter pour l'an prochain ?
(Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
M. le président. La parole est à Mme la ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Mme Sylvie Retailleau, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le président, mesdames, messieurs les sénateurs, madame la sénatrice Duranton, Parcoursup existe depuis maintenant cinq ans et nous sommes dans un processus d'amélioration continue pour tirer parti du retour d'expérience que nous en faisons depuis sa mise en place.
L'objectif est clairement de ne pas laisser d'élèves au bord du chemin. Pour cela, il faut conduire cette amélioration continue ; je vais vous en présenter quelques pistes.
Parcoursup n'est pas qu'une plateforme ou qu'un outil : c'est aussi un processus, qui comporte un accompagnement humain (M. Victorin Lurel s'esclaffe.) de tous nos élèves par des milliers de nos collègues en lycée et dans les rectorats. Je profite d'ailleurs de cette occasion pour les remercier de leur travail et de leur engagement dans tout le processus de Parcoursup.
J'en viens au bilan.
Le 15 juillet dernier, la phase principale s'est achevée, mais, pour être tout à fait précise, la phase complémentaire se poursuit jusqu'au mois de septembre prochain, en lien avec les rectorats. Au 15 juillet dernier, neuf lycéens sur dix ont reçu au moins une proposition – ce ratio s'élève même à 95 % pour les bacs généraux –, tout comme 79 % des élèves issus des réorientations, soit une augmentation de 2 points par rapport à 2021.
Je tiens également à souligner l'impact de Parcoursup sur la réussite des étudiants, car c'est bien d'entrer dans l'enseignement supérieur, mais il faut surtout y réussir et c'est ce à quoi nous souhaitons emmener nos étudiants. Or, en deux ans, entre 2018 et 2020, le taux de réussite en premier cycle et en licence est passé de 40 % à 45 % et le taux de boursiers de 20 % à 25 %. Bien évidemment, il faut poursuivre dans cette voie.
Nous en sommes maintenant à la phase complémentaire et, depuis le 1er juillet dernier, tous les lycéens ont été appelés au téléphone pour être incités à solliciter les commissions d'accès à l'enseignement supérieur, au travers desquelles les rectorats, vous l'avez dit, prennent le relais.
Les pistes d'amélioration sont nombreuses. Le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse et moi-même allons améliorer l'information sur les débouchés et l'insertion professionnelle…
M. le président. Veuillez conclure !
Mme Sylvie Retailleau, ministre. … et ajouter une note du baccalauréat au dossier pour accroître l'objectivité du processus. (Applaudissements sur les travées du groupe RDPI.)
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