M. le président. La parole est à M. Stéphane Le Rudulier, pour le groupe Les Républicains.
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. Stéphane Le Rudulier. Le monde de la culture est en émoi, en effervescence, après la nomination par le président Macron de Pierre-Olivier Costa à la tête du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée
(Mucem).
Plusieurs hauts fonctionnaires spécialistes de l'art et de la culture ont dénoncé cette nomination, qui, selon eux, relèverait du pur copinage. M. Pierre-Olivier Costa, ancien directeur de cabinet de Mme Brigitte Macron et ancien chef de cabinet du Président de la République, ne répondrait pas aux qualifications nécessaires pour le poste.
Ma question est simple : quels ont été les critères retenus pour asseoir la nomination de Pierre-Olivier Costa ?
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains. – Mme Laurence Rossignol applaudit également.)
M. le président. La parole est à M. le ministre délégué chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement.
M. Olivier Véran, ministre délégué auprès de la Première ministre, chargé du renouveau démocratique, porte-parole du Gouvernement. Monsieur Le Rudulier, je vous prie de bien vouloir excuser l'absence de Mme la ministre de la culture, qui assiste à la cérémonie en hommage à Pierre Soulages.
En ce qui concerne la procédure de nomination de M. Pierre-Olivier Costa à la tête du musée des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, le fabuleux Mucem, il n'y a pas eu d'appel à candidatures, ce qui n'est pas exceptionnel en soi. En effet, beaucoup des candidats à ce type de poste souhaitent garder la confidentialité sur leur candidature, (Marques d'ironie sur les travées des groupes Les Républicains et SER.) parce qu'ils se trouvent déjà à la tête de lieux de prestige culturel. Tel fut le cas, par exemple, pour le musée du Louvre ou le Théâtre national de Strasbourg. Pour autant, la ministre confirme avoir reçu plusieurs candidats ayant manifesté leur intérêt pour prendre la tête du Mucem.
La légitimité de Pierre-Olivier Costa est reconnue. Il a exercé une grande partie de sa carrière dans le milieu culturel : il a participé au lancement du Journal des Arts, a eu des responsabilités au sein de la Réunion des musées nationaux, a travaillé au Centre Pompidou et au Centre national de la cinématographie (CNC), avant de rejoindre la Ville de Paris puis la présidence de la République. M. Pierre-Olivier Costa a 54 ans. Ne résumez pas sa carrière professionnelle aux cinq dernières années, alors qu'il a dédié la quasi-totalité de sa vie professionnelle au monde de la culture.
Mme Sophie Primas. C'est bizarre, quand même !
M. Olivier Véran, ministre délégué. Son parcours montre sa connaissance fine des enjeux et du fonctionnement interne des institutions culturelles des collectivités et de l'État. Il a donc toutes les qualités pour porter une vision stratégique et insuffler une nouvelle dynamique au Mucem.
Le projet qu'il porte est apparu comme le plus solide et le plus innovant pour renforcer l'ancrage territorial du musée, ses relations avec les acteurs de la région, sa politique éducative et pour ouvrir de nouveaux champs d'action avec le monde de la santé ou sur les enjeux de la biodiversité.
(M. François Patriat applaudit. – Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. La parole est à M. Stéphane Le Rudulier, pour la réplique.
M. Stéphane Le Rudulier. Monsieur le ministre, je crains fort que vous n'ayez pas compris le sens profond de ma question. Il s'agissait de nous dire où s'arrête la compétence et où commence la récompense…
Au-delà du choix de la personne, vos méthodes interpellent : aucune publication de vacance de poste, aucun appel à candidatures à la suite du départ du prédécesseur de M. Costa… Je me permettrai de faire un parallèle avec la situation de M. Castaner, pressenti pour diriger le Grand port maritime de Marseille. Rappelez-vous l'ancien monde ! Rappelez-vous Jean-Christophe Mitterrand, nommé par son père conseiller aux affaires africaines en 1986, parce qu'il aimait les voyages ! J'ose espérer que M. Castaner n'est pas pressenti à ce poste, parce qu'il aime les effluves du Vieux-Port ou, mieux encore, l'odeur des merguez syndicales, qui s'est propagée dès l'annonce de sa future nomination !
(Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue.
M. Stéphane Le Rudulier. Le président Macron avait promis un nouveau monde : songez donc à ranger ces vieilles recettes !
(Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains.)
M. David Assouline. La fin de votre propos n'est pas très claire !
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