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M. Jacques Fernique attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, chargé des transports sur les enjeux liés à la réalisation des derniers tronçons des lignes 17 et 18 du Grand Paris.
À l'origine, la ligne 17 avait été proposée afin de desservir « Europacity », projet justifiant le tracé et l'intérêt économique de cette ligne, mais qui, depuis, a été abandonné par l'État. Cet abandon aurait dû logiquement entraîner l'arrêt des travaux de la ligne au-delà de la gare du Bourget-aéroport, ainsi que ceux de la gare nommée « Triangle de Gonesse ». Les bénéfices tirés de la création d'une telle gare n'existent plus, celle-ci étant géographiquement localisée au milieu de terres agricoles, à 1,7 km de la première habitation et à 6 km du cœur de l'agglomération Arnouville, Gonesse, Villiers-le-Bel.
Cette partie nord de la ligne a ainsi perdu tout espoir sérieux de dégager un taux de rentabilité positif, du fait de l'abandon du projet « Europacity », qui devait attirer 31 millions de visiteurs annuels et 40 000 emplois potentiels par la création d'un centre d'affaires.
La desserte de l'aéroport Charles-de-Gaulle conjointement par la ligne du RER B et le CDG express suffit à ce jour, et n'impose nullement un troisième moyen de transport lourd, même si le projet contesté de terminal T4 revoyait le jour. En revanche, le franchissement de l'aéroport Charles-de-Gaulle au nord – qui constitue aujourd'hui une barrière à l'urbanisation –, ferait courir un risque important d'urbanisation des terres picardes. Ce risque est problématique dans le contexte délicat d'application de l'objectif de « zéro artificialisation nette », mais également car les terres agricoles concernées, dont celles de Gonesse ou de Saclay, comptent parmi les plus riches d'Europe.
En ce qui concerne le Triangle proprement dit, l'avancement des travaux de la ligne est tel aujourd'hui qu'il paraît irrationnel de ne pas les poursuivre sans dépasser la gare du parc des expositions, sous réserve d'une mise en conformité de l'étude d'impact.
Pour autant, il est encore temps de ne pas réaliser la gare du Triangle de Gonesse qui n'a aucune utilité et ne saurait être que le cheval de Troie d'une urbanisation destructrice de terres agricoles.
La promesse de l'ancien premier ministre d'attirer à Gonesse des services de l'État et une cité scolaire internationale avec internat (sur une zone interdite pour la construction de logements permanents pour cause du plan d'exposition au bruit (PEB) de Roissy et du Bourget), peut aujourd'hui être revue à l'aune de la situation écologique et climatique et notamment des besoins cruciaux de relocaliser l'agriculture vivrière aux portes de la capitale. Seules des initiatives telles Agoralim (projet de développement de l'alimentation locale initié par la société d'économie mixte Semmaris) doivent être envisagées sur le Triangle. La situation est identique à Saclay, où l'urbanisation massive du plateau est la condition nécessaire à la rentabilité du tronçon ouest.
Enfin, à l'heure où Ile-de-France Mobilités cherche à équilibrer un budget mis à mal par les surcoûts importants du tronçon ouest de la ligne 14, il n'est pas raisonnable d'ajouter de nouvelles charges avec l'exploitation de tronçons déficitaires.
Il l'interroge donc sur la possibilité de constituer un moratoire sur ces différents projets. Il souhaite savoir dans quelle mesure le Gouvernement entend poursuivre le développement de ces tronçons contestés des lignes 17 et 18 et la réalisation de la gare « Triangle de Gonesse » ainsi que les projets irréalistes de transferts d'activités autres que des projets agricoles autour de cette gare.
Cette question n'a pas encore de réponse.
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