Le texte de cette question sera publié dès sa transmission par le Journal Officiel. Dans cette attente, vous pouvez vous reporter aux vidéos de la rubrique « Questions au Gouvernement » accessible depuis la notice électroniquedu Sénateur auteur de la question.
M. Manuel Valls, ministre de l'intérieur. Monsieur Charon, que cherchez-vous ? À remettre en cause la parole de l'État, celle du préfet de police ? À contester la légitimité du Parlement, celle des représentants de la nation ?
Dans quelques jours, vous allez être saisi, ainsi que vos collègues, d'un texte, celui du mariage pour tous, qui a été majoritairement adopté par l'Assemblée nationale.
Vous avez gouverné, assumé des responsabilités,...
M. Jean-Pierre Caffet. Pas lui !
(Exclamations amusées sur les travées du groupe socialiste.)
M. Manuel Valls, ministre. Effectivement, pas vous - heureusement d'ailleurs, vu ce que je viens d'entendre ! -, mais vos amis ! Vous avez été confrontés à des mouvements sociaux, à la nécessité de maintenir l'ordre, à la colère des Français, aussi. Et maintenant vous venez donner des leçons ?
(Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
M. Michel Vergoz. Très bien !
M. Manuel Valls, ministre. Monsieur Charon, vous qui avez souvent fréquenté la préfecture de police de Paris, vous savez parfaitement que la méthode de comptage est la même pour tous les rassemblements et toutes les manifestations, et qu'elle est utilisée depuis des années.
Le chiffre de 300 000 manifestants est déjà très important. Qui peut penser qu'il y avait dans Paris plus d'un million de manifestants ? Cela n'a aucun sens ! Pourquoi pas deux ou trois millions, tant que vous y êtes ?
M. Alain Gournac. Argument ridicule !
M. Manuel Valls, ministre. Vous essayez de tromper les Français sur ce sujet.
(Non ! sur plusieurs travées de l'UMP.)
Il a été démontré qu'ils étaient bien 300 000. Vous jetez des accusations, mais il y a derrière des professionnels, des fonctionnaires consciencieux : 2 000 policiers et gendarmes ont été mobilisés dimanche dernier. C'était adapté au nombre de manifestants prévu, parce que nous savions qu'ils seraient à peu près le même nombre que précédemment.
M. Pierre Charon. Et pourquoi pas 100 000 !
M. Manuel Valls, ministre. Non ! Et ne croyez pas tout ce que l'on vous dit dans certaines officines ! Vous avez trop fréquenté les officines de la République, vous voyez bien de quoi je veux parler...
(Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
M. David Assouline. Mauvaises fréquentations !
M. Manuel Valls, ministre. Je tiens d'ailleurs à votre disposition les preuves : les photographies de la manifestation ; elles ont été publiées hier, vous le savez, sur le site de la préfecture de police, parce que nous n'avons rien à cacher.
Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Bravo !
M. Manuel Valls, ministre. Les manifestants ont annoncé un chiffre, mais quel mode de comptage ont-ils utilisé ? Vous pensez pouvoir en confirmer la fiabilité ? C'était peut-être l'une des rares manifestations auxquelles vous ayez participé, à moins qu'il n'y en ait eu d'autres, voilà quelques années...
Mme Éliane Assassi. Il y a bien longtemps...
M. Pierre Charon. Pas d'insulte !
M. Manuel Valls, ministre. Vous le voyez, cette polémique n'a pas de raison d'être.
Les débordements qui ont eu lieu, alors même que les consignes de la préfecture étaient claires, sont inacceptables. Il est bien étonnant qu'un parlementaire qui se réclame sur d'autres sujets du parti de l'ordre salue précisément ceux qui s'en prennent aux forces de l'ordre !
(Huées sur les travées de l'UMP. - Applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
Il y a eu, sur internet et sur les réseaux sociaux, de nombreux appels à braver une décision préfectorale confirmée, je vous le rappelle, par le tribunal administratif de Paris.
Enfin, les organisateurs ne pouvaient ignorer, pas plus que vous, le rôle joué - les reportages des médias l'ont bien montré ! - par les extrémistes du Bloc identitaire, des Jeunesses nationalistes, du Renouveau français, du GUD, d'Europe-Jeunesse, qui étaient sur place et qui levaient leurs bras devant les forces de l'ordre.
M. Jean-Pierre Caffet. Factieux !
M. Manuel Valls, ministre. Cela aussi, monsieur Charon, vous l'excusez. Et vous trouvez normal - vous, un parlementaire ! - de mettre en cause nos forces de l'ordre ?
(Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
Les forces de l'ordre sont intervenues, mais, pour ma part, je suis parfaitement cohérent : dans une démocratie, il ne saurait y avoir le moindre débordement. Vous n'avez pas le droit de mettre en cause ici, au Sénat, pas plus d'ailleurs qu'à l'Assemblée nationale, un homme d'État comme le préfet Bernard Boucault. C'est d'une lâcheté inacceptable !
(Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe socialiste.)
1 commentaire :
Le 02/04/2013 à 15:32, Prieur J.L. a dit :
le ministre de l'intérieur nie la participation massive à la manifestation du 24-03-2013 et vise à remplacer le droit des enfants par le droit à l'enfant (la loi se doit défendre les plus faibles contre le désir d'une paire d'adultes irresponsables ( il n'existe pas de couple de chaussure mais des paires). ces dénis de réalité sont les prémices d'une pensée unique voire d'un état totalitaire. les petites dérogations à une expérience séculaires sont toujours dangereux.
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