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Mon cher collègue, je suis entièrement d’accord avec vous : en tant qu’historien, je ne peux qu’être favorable à l’ouverture des archives. Mais ce n’est pas nous qui décidons ! Ouvrons donc les archives, …
… et écrivons une histoire objective, …
… en étudiant qui a fait quoi et dans quelles circonstances. Sur ce point, tout le monde est d’accord : la vérité historique doit être dite. Ouvrons les archives, étudions les instructions qui ont été données. De fait, monsieur Laurent, vous affirmez que le préfet de police a déclaré : « Pour un coup porté, dix seront rendus. » Pardonnez-moi d...
Que le préfet de police déclare, aux obsèques d’un policier tué par le FLN : « Oui, je veux protéger la police », ce n’est pas condamnable ! Je le répète, il ne faut pas faire de l’histoire à sens unique. D’ailleurs, les syndicalistes policiers de l’époque – souvent classés plutôt à gauche – notamment le fameux Gérard Monate, déclaraient alors...
Entre le 29 août et le 2 octobre 1961, trente-trois attentats ont été perpétrés par le FLN contre la police, treize policiers ont été tués et plusieurs dizaines d’autres ont été blessés. Voilà le climat de l’époque !
Et alors, cher collègue ? Pensez-vous sincèrement que, soudainement, dans une atmosphère sereine, un déchaînement policier s’est abattu sur Paris, sans aucun motif ?
Mes chers collègues, nous sommes en pleine guerre d’Algérie ! On déplore des milliers de morts en Algérie. Des assassinats sont commis chaque jour à Paris. Chaque jour, la police est victime de nouvelles attaques ! Des policiers meurent, de nombreux agents de police sont blessés, des familles sont brisées… C’est la lutte contre l’OAS, qui n’ép...
Alors, y a-t-il eu, le 17 octobre, des débordements, ...
… des actes commis par des policiers et que ceux-ci n’auraient pas dû commettre ? Certainement. Mais je note que plusieurs rapports de police de l’époque en font état. Gérard Monate lui-même – les syndicats de police étaient extrêmement puissants à l’époque – relate dans un rapport un certain nombre de débordements, de dérapages et d’actes poli...
C’était écrit noir sur blanc, monsieur Assouline ! Franchement, je trouve hallucinant de vouloir mettre ces deux événements sur le même plan !
Pour ma part, je considère le régime de Vichy comme un régime totalement illégitime, qui a collaboré et mis à la disposition de l’Allemagne, du régime nazi, la police et l’ensemble de l’administration française. Il n’y a aucune comparaison possible avec ce qu’était l’État français en 1961 ! Sans doute n’avez-vous pas de sympathie pour ce qui é...
Pour ce que l’on en sait, aucune des instructions données par Maurice Papon entre le 2 et le 17 octobre n’a outrepassé les limites de la République. Dans son instruction du 17 au matin, il demande à la police de maintenir l’ordre, le calme, la sécurité, mais aussi de respecter les individus qui manifestent.
Qu’ensuite, vous disiez qu’il y a eu, sur les ponts, un certain nombre de dérapages…
Bien sûr, des morts…
Mais, enfin, dans l’histoire politique française, combien de manifestations se sont-elles soldées par des morts ?
Ne dites pas n’importe quoi, madame ! On aurait évidemment préféré que la guerre d’Algérie ne fasse aucun mort ! Lors des grèves insurrectionnelles de 1947, il y a eu aussi des morts ! C’est même un ministre socialiste, Jules Moch, qui a créé les CRS à cette occasion. Demandez donc que l’on reconnaisse les crimes de M. Jules Moch !
Il faut savoir respecter l’histoire sans la dénaturer. Qu’on ouvre les archives, parfait ! Que chacun assume ce qu’il a à assumer, après une étude historique objective, parfait ! Que les choses se fassent dans la clarté, l’historien que je suis en sera ravi ! Qu’on ait accès à tout, qu’il n’y ait plus de documents classés et, de ce fait, non c...
Mais alors, vous allez mettre en cause la responsabilité de la République chaque fois qu’il y a un dérapage ?...
Mettons en cause la responsabilité de ceux qui ont dérapé ! Voyons dans quelles conditions cela s’est passé. Mais, si les instructions du préfet de police n’ont pas dépassé la légalité républicaine, quelle responsabilité de l’État allez-vous pouvoir mettre en cause ? En vérité, les instructions du ministre et du préfet de police n’ont ni outre...
C’est facile, aujourd’hui, sous les ors du Sénat, d’oublier que, en 1961, les commissariats explosaient, des policiers étaient abattus. C’était la guerre civile et il y avait des dizaines de milliers de morts en Algérie !