Interventions sur "d’officine"

15 interventions trouvées.

Photo de Solanges NADILLESolanges NADILLE :

...ous débattons régulièrement des déserts médicaux, et pour cause : l’accès aux médecins est compliqué pour de nombreux Français. Mais nous ne sommes pas encore habitués à parler de déserts pharmaceutiques. Pourtant, depuis plusieurs années, on constate la disparition régulière des pharmacies dans les zones à faible densité géographique. La France est même passée sous le seuil des 20 000 pharmacies d’officine en 2023. Ce phénomène, qui touche essentiellement la profession de pharmacien titulaire, s’explique notamment par la restructuration du maillage officinal, marqué par le regroupement croissant d’officines. L’âge moyen du pharmacien d’officine est désormais de 46, 7 ans, et il augmente petit à petit du fait de l’allongement des carrières. Quant à la baisse du nombre d’officines, elle s’inscrit d...

Photo de Corinne FeretCorinne Feret :

...ieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, les pharmacies de proximité sont des acteurs de santé essentiels. Elles assurent un maillage territorial de l’offre de soins. Chacun a pu le constater, si besoin était, au plus fort de la lutte contre la pandémie de covid-19 : les pharmaciens se sont alors mobilisés au service de la population. Dans notre pays, le nombre de pharmacies d’officine diminue de manière constante et préoccupante depuis maintenant dix ans. En résulte une baisse significative de la densité des officines. Ces dernières sont, surtout, de moins en moins bien réparties. Les territoires les moins bien dotés – il s’agit des petites communes, notamment en zone rurale – voient leur accès à une pharmacie encore réduit par les fermetures constatées ; et ce mouvement, déso...

Photo de Corinne ImbertCorinne Imbert :

...tout particulièrement en milieu rural, où obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste est souvent difficile et où la croix verte constitue un repère. Nous avons devant nous le risque de voir s’étendre les déserts pharmaceutiques. Pour votre information, 37 % des pharmacies ayant fermé en 2023 étaient installées dans des communes de moins de 2 000 habitants – cela représente 248 fermetures d’officines. Alors, ne rêvons pas ! Les enjeux concernant les pharmacies et les pharmaciens sont nombreux. J’en citerai deux. En premier lieu, il faut des équipes complètes et bien formées. La profession est d’abord soucieuse d’assumer ses missions de santé publique, d’accompagner le mieux possible le bon usage des médicaments par les patients et d’exercer les missions de prévention et de dépistage qui lu...

Photo de Aymeric DUROXAymeric DUROX :

... ministre, mes chers collègues, le sujet que nous abordons aujourd’hui reflète bien le déclassement de notre pays. Tout d’abord, l’année 2023 restera comme une année record où plus d’un pharmacien a été agressé chaque jour, pour une hausse insupportable des violences de 30 %. Ensuite, et surtout, alors que l’on vantait le système de santé de la France, laquelle possédait la densité territoriale d’officines la plus importante des pays développés, la situation est désormais très inquiétante. Depuis 2012, nous avons perdu 2 000 pharmacies, alors que notre population a augmenté de 4 % et que les personnes âgées de plus de 65 ans représentent 20 % de nos concitoyens. En dix ans, nous avons perdu quatre officines pour 100 000 habitants, soit la plus forte baisse des pays de l’OCDE. De plus, des inégal...

Photo de Corinne BOURCIERCorinne BOURCIER :

...ser au pharmacien que de réussir à trouver un médecin. Pendant longtemps, la densité des officines était telle qu’elle permettait d’offrir une bonne répartition des pharmacies sur le territoire national, notamment grâce à une régulation de leur création, de leur regroupement ou de leur transfert. Toutefois, il est parfois de plus en plus difficile d’accéder facilement à une pharmacie, le nombre d’officines n’ayant cessé de diminuer depuis une dizaine d’années, à un rythme toujours plus soutenu. Quelles en sont les raisons ? Les pharmaciens d’officine rencontrent des difficultés de plus en plus grandes, qu’elles soient d’ordre économique, liées au recrutement ou encore à l’approvisionnement, sujet à propos duquel notre groupe avait d’ailleurs lancé une mission d’information sur les pénuries de méd...

Photo de Jocelyne GuidezJocelyne Guidez :

...: il est nécessaire de maintenir l’égalité d’accès aux soins dans le respect des exigences de proximité. À cela s’ajoute la question de l’attractivité des petites communes, sans oublier la place des pharmacies dans l’écosystème de la vie économique et leur importance dans le lien social. L’épidémie de covid-19 a d’ailleurs mis en évidence qu’il est important de disposer d’un maillage territorial d’officines suffisamment dense pour répondre aux situations de crise. Néanmoins, force est de constater que, chaque mois, vingt-cinq pharmacies ferment en France. Entre 2007 et 2023, notre pays a perdu 4 000 officines. Cette situation reste préoccupante dans les petites communes, dont les habitants ont bien souvent déjà vu leur médecin généraliste partir. En juillet 2019, j’avais alerté le Gouvernement au...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

...pharmaciens. En outre, des groupes privés ont bien compris qu’il était dans leur intérêt d’accompagner les pharmaciens en leur proposant des partenariats allant du marketing jusqu’au recrutement. Aujourd’hui, quatre grands groupes participent au regroupement de ces officines et accélèrent la financiarisation du système de santé, à un point tel que cela devient extrêmement inquiétant. Le rachat d’officines par certains pharmaciens qui les ferment ensuite pour garantir l’augmentation de leur chiffre d’affaires pose également question. Il s’agit parfois d’assurer la viabilité économique de certaines pharmacies, mais il est aussi courant qu’il s’agisse simplement de rechercher la profitabilité maximale. Le phénomène de désertification pharmaceutique risque de s’accélérer. L’an passé, plus de 1 000 p...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Certains amendements visent à rétablir la version originale du texte. Nous y souscrivons complètement et nous les soutiendrons. Face à la pénurie de médicaments, il est nécessaire de soutenir les réseaux d’officines pharmaceutiques de proximité, plutôt que de déréglementer la vente en ligne de médicaments, ainsi que le Premier ministre l’a annoncé dans son discours de politique générale, ce qui est là aussi particulièrement inquiétant. Mes chers collègues, nous sommes absolument convaincus du rôle central joué par les officines pharmaceutiques dans nos communes et nous voulons absolument remédier à la dése...

Photo de Véronique GuillotinVéronique Guillotin :

...ortance du maillage territorial des officines, celles-ci éprouvent des difficultés à se maintenir, et pas seulement dans les territoires ruraux. Dans la même logique que celle que je défends pour l’installation des médecins, à rebours des tentations coercitives, le grand défi auquel nous faisons face est celui de l’attractivité des métiers de la santé – en l’espèce, celle du métier de pharmacien d’officine. Nous devons aller plus vite et plus loin pour donner envie aux jeunes de s’engager dans les études de pharmacie, comme Corinne Imbert l’a très bien exposé, et leur donner envie d’embrasser la profession de pharmacien d’officine. Dans ce domaine comme dans d’autres, nous devons être conscients que les aspirations des nouvelles générations ont changé. La crise du covid-19 a eu un impact positif ...

Photo de Laurent BurgoaLaurent Burgoa :

... 1er octobre 2024, le décret nécessaire à l’application du dispositif déjà prévu. Dans le cas contraire, il appartiendra aux directeurs des ARS, à compter de cette date, d’identifier les territoires fragiles de leur ressort, sur la base des seuls critères légaux, et d’appliquer en leur sein les conditions d’ouverture assouplies devant favoriser, vous l’aurez compris, l’installation de pharmacies d’officine. Si la France a perdu plus de 1 800 pharmacies entre 2012 et 2022, alors que sa population augmentait de 3, 7 %, il revient aujourd’hui au Gouvernement de prendre ses responsabilités afin de protéger ce maillage territorial. Dans un contexte accru de désertification médicale, il est primordial de veiller à assurer l’accès à une pharmacie dans les communes rurales. Je pense notamment, bien sûr, ...

Photo de Guylène PANTELGuylène PANTEL :

...on a fait le choix de substituer au dispositif du texte initial de nouvelles dispositions contraignant le Gouvernement à appliquer le dispositif Territoires fragiles ou, à défaut, le rendant directement applicable à compter du 1er octobre prochain. Elle a ainsi souhaité entendre les inquiétudes des pharmaciens, qui craignent qu’une révision des critères de droit commun d’ouverture des pharmacies d’officine applicables à l’ensemble du territoire national ne déstabilise profondément le réseau existant. Le dispositif Territoires fragiles apportera une première réponse dans les zones qui connaissent le plus de difficultés. Il est assorti de critères d’ouverture assouplis, proches de ceux qui figuraient dans le texte initial et sont repris dans cet amendement. L’avis est donc défavorable.

Photo de Corinne ImbertCorinne Imbert :

Il ne faut pas se mentir ; surtout, il ne faut mentir ni aux élus ni à la population. Si l’on considère les chiffres, on constate que 18 % des officines sont installées en milieu rural. Ce taux reste stable ; certes, le contexte est celui d’une diminution générale du nombre d’officines, mais leur répartition sur le territoire national reste équilibrée. Une autre question se pose : l’accès aux médicaments est-il plus difficile en milieu rural ? On affirme qu’il faudrait une demi-heure de trajet pour rejoindre une pharmacie. Peut-être est-ce parfois le cas, mais ne brandissons pas des chiffres ou des délais qui ne correspondent pas à la réalité ! J’ai bien entendu les explicat...

Photo de Guylène PANTELGuylène PANTEL :

Le présent amendement vise à confier au directeur général de chaque ARS un pouvoir général de dérogation au seuil démographique encadrant l’ouverture de pharmacies d’officines. De telles dérogations, lorsqu’elles étaient permises dans les années 1980 et 1990, ont donné lieu à l’ouverture d’officines aujourd’hui peu rentables et souvent amenées à fermer. Tous les représentants de la profession que j’ai rencontrés lors des auditions ont jugé une telle prérogative dangereuse pour le réseau. L’avis de la commission est donc défavorable.

Photo de Guylène PANTELGuylène PANTEL :

Si la présence de médecins propharmaciens est souhaitable dans certains territoires dépourvus d’officines, cet amendement tend toutefois à supprimer plusieurs garanties inscrites dans le code de la santé publique, dont l’encadrement des produits de santé concernés et la saisine des ordres. Ces garanties sont pourtant indispensables pour assurer la maîtrise du dispositif et la sécurité des soins. L’avis de la commission est donc défavorable.

Photo de Guylène PANTELGuylène PANTEL :

L’idée est intéressante ; toutefois, l’expérimentation des antennes d’officine n’a pas encore eu lieu. Les premières créations d’antennes devraient intervenir bientôt. Il semble précipité de réviser dès à présent les conditions de création. La commission a donc émis un avis défavorable.