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...ard du Sénat. Cette restitution est déjà programmée pour le 4 décembre prochain, en présence à nouveau de Jean Pisani-Ferry. Dans l'intervalle, le président Bel a prévu la constitution de deux ateliers pour conduire une analyse thématique et construire une pensée commune sur ce que nous souhaitons pour notre pays et les générations futures. Le second de ces ateliers, le nôtre, se préoccupera du modèle républicain et du projet européen ; le premier, qui s'est réuni juste avant nous et dont les débats ont été ouverts par le président de la délégation à la prospective, Joël Bourdin, s'est consacré aux questions économiques et sociales. Je vous accorde que cette articulation est un peu artificielle et qu'il ne sera pas toujours facile de séparer ainsi ce qui relève de l'économie et ce qui relève ...
... 25 000 emplois dans le secteur textile, nous avons fait le pari de l'enseignement supérieur et de la recherche pour nous aider à poser les conditions d'un renouveau. Nous avons créé une université pour former des ingénieurs, un technopôle autour pour accueillir et accompagner les porteurs de projets. De nouvelles activités économiques se sont ainsi développées. Il faut rêver à la réussite de ce modèle, à la capacité de mobiliser l'intelligence pour inventer les conditions d'un renouveau économique. Il faut forger les conditions de la création de richesses - notre modèle social en dépend. Si, par exemple, les universités souffrent, c'est faute de moyens, et faute de professionnalisation. Et on supprime le peu de professionnalisation qui existe : on a réduit le nombre de masters, on veut réduire...
Je pense d'abord comme vous que la question de l'élévation du niveau culturel, de la lutte contre l'échec scolaire, de la professionnalisation de tous nos concitoyens - une professionnalisation ouverte et non close - est un des grands enjeux de notre modèle républicain. Celui-ci est un modèle émancipateur, pas simplement un modèle d'ordre. Le deuxième sujet qui me paraît important, c'est la crise de l'État, avec la Révision générale des politiques publiques (RGPP), la mise en oeuvre d'une décentralisation pas toujours homogène, la reconfiguration de certains services publics. Ainsi, 90 % des Français considèrent que la politique du logement est un ...
...agne nous convie. Il s'agit d'incitations à avancer, en dehors du cadre financier pluriannuel. Nous avons tout à y gagner. Dans ce domaine, l'Espagne joue dans la même cour que l'Allemagne. Je suis favorable à l'achèvement du marché intérieur, mais cela suppose qu'on corrige les dérives de la directive sur le détachement des travailleurs. Il faudra peut-être arrondir un peu, faute de moyens, le modèle social français. Mais sans procéder à une harmonisation par le bas. Il est indispensable d'investir sur la formation, il faut aussi une Europe de l'énergie - les choix des bouquets énergétiques restent du domaine des nations mais un grand bloc ne peut avoir une industrie qui fonctionne avec une énergie chère. Nous avons besoin d'une énergie bon marché - ce qui ne veut pas dire qu'il faut la prod...
Quel modèle social voulons-nous pour la France et pour l'Europe ? Se posent les questions de l'ascension sociale, des ruptures territoriales, dont les déserts médicaux ne sont qu'un aspect, entre ville et campagne et entre centre-ville et périphérie. Et par là même, les questions des spécialisations sociales ou ethniques par quartier, du communautarisme, qui constitue un vrai problème, et pas seulement en Fr...
Je suis entièrement d'accord avec ce qui a été dit mais je situe la problématique qui nous est donnée à un autre niveau. La France a aujourd'hui un modèle républicain, mais je ne suis plus du tout certain que les Français le connaissent. Ce modèle a été bâti sur l'égalité entre tous ; or, on constate un sentiment grandissant d'inégalité, de discrimination, d'injustice sociale, ainsi qu'une perte de confiance des Français dans leurs institutions et leurs élus. Comment faire entrer le rêve français dans l'inconscient des Français ? Comment communiq...
... récit français, probablement en partant de très loin dans nos racines, en nous appuyant sur des fondamentaux qui ont été un peu abîmés et en essayant de les projeter dans l'avenir. Pour cela, il nous faut avoir le courage de voir les problèmes en face. Je fais mien le plaidoyer de Marie-Noëlle Lienemann en faveur des services publics. L'essentiel n'est pas de savoir s'il faut s'appuyer sur un modèle ancien ou sur celui, nouveau, de Jean Bizet, mais de s'assurer que le service est rendu. Je rappelle souvent que les services publics sont le patrimoine de ceux qui n'en ont pas. Si la France a mieux absorbé la crise que certains autres pays, c'est en partie grâce à ce filet de sécurité qu'ils représentent. L'important est que les gens ne se retrouvent pas seuls. Dans le passé, la solidarité ent...
Comment les choses se passeraient-elle en France si notre situation économique était meilleure ? On ne peut pas dissocier la manière dont les gens réagissent et ce que la société leur propose. Pourquoi la situation en Allemagne est-elle globalement moins tendue ? Parce que le modèle économique de ce pays propose de l'emploi et de l'intégration. On peut faire tous les discours possibles en matière d'intégration, mais si, à la fin, ils ne reposent pas sur la capacité de proposer un parcours professionnel, une vie qui peut se construire, ils sont voués à l'échec. L'explosion récente des pays du Maghreb s'explique par le même phénomène. La jeunesse se dit : « Je n'ai pas d'aveni...
C'est une grande différence entre nos deux sociétés. Est-ce le bon modèle ?
Je vais de temps à autre en Amérique latine, notamment à São Paulo. On retrouve les quartiers que vous évoquez. La métropole est constituée de quartiers qui ressemblent à des villes d'Italie, du Japon, du Liban... mais il n'y a pas de quartier français. Notre modèle n'est pas le même.
...eau vont devenir des sujets de plus en plus problématiques, surtout dans un contexte d'augmentation de la population, qui devrait atteindre 9 milliards à l'horizon 2050. Le monde est aujourd'hui face à un choix important : ne rien faire, ce qui conduira inévitablement à une aggravation encore plus spectaculaire des inégalités et à une recrudescence des catastrophes écologiques, ou changer notre modèle de développement afin de rééquilibrer l'utilisation et la répartition des ressources de manière plus égalitaire et plus respectueuse de l'environnement. Lors de la conférence de Rio, en 1992, le monde avait pris conscience de la finitude de nos ressources naturelles. Aujourd'hui, l'urgence de la situation nous met au pied du mur : à la prise de conscience doit succéder l'action. La faillite du ...
...ne, si on n'en demande pas trop, par exemple un accord sur les gaz de schiste entre l'Europe, les Etats-Unis et la Chine ! Ce genre de sommet vise le consensus, et ici nous nous livrons à un premier exercice. Nous n'avons pas à opposer la notion de saut technologique à la nécessité de trouver des formes d'économies durables. Les pays émergents ne peuvent continuer de tenter de copier notre ancien modèle de croissance, comme le montre déjà la compétition pour les matières premières et la crise climatique. Je suis d'accord sur les imperfections de rédaction de la recommandation n° 11, mais on doit pouvoir trouver un consensus sur le rapport.
Je découvre le rapport, dont les recommandations me semblent pleines de bonnes intentions. Seulement, on y trouve peu de solutions, et des contradictions criantes. On évoque la sécurité alimentaire tout en engageant à changer de modèle de production, sur le mode de la décroissance, auquel je ne crois pas : à moyen terme, en 2050, nous allons devoir nourrir 9 milliards d'individus. Qu'entend-on au juste par sécurité alimentaire ? S'agit-il, et je rejoins mon collègue Bizet, de sécurité sanitaire ou d'approvisionnement ? En cas de pénurie, les stocks mondiaux nous permettent de tenir un ou deux mois. A chaque sécheresse ou aléa c...
... « draft zero ». La déclaration finale devra également prévoir la création d'une Agence mondiale de l'eau. » A quelles fins ? S'agit-il de gérer la pénurie ou de trouver des solutions ? Nous devrions plutôt nous demander comment augmenter les ressources en eau. A l'échelle française, on recommande les retenues d'eau. Doit-on les prôner également au niveau mondial ? Je préfèrerais qu'on propose un modèle qui permette de trouver de nouvelles ressources en eau. Compte tenu de toutes ces remarques, je ne suis pas disposé à voter en faveur du rapport tel qu'il se présente. Je crois que des aménagements s'imposent.
...nes végétales, il n'y a qu'un pas, qu'ont déjà franchi les scientifiques, les médecins et les diététiciens. Nous-mêmes, imperceptiblement, parce qu'il ne faut pas le dire, consommons moins de produits carnés depuis vingt-cinq ans : nous sommes passés de 98 kilos de viande par habitant à 85 kilos, avec une diminution relative de la part de la viande de boeuf au profit du porc et de la volaille. Le modèle alimentaire des pays développés, caractérisé par une forte consommation de produits carnés, va vite devenir insoutenable pour l'humanité. Sa remise en cause est inéluctable : elle signifie, en clair, que nous produirons davantage de céréales, non plus pour les animaux, mais pour les hommes. Ce qui est une réponse rationnelle à la question de la bonne utilisation des surfaces. J'ai tenu à le ment...
Ma question va paraître naïve : le rapport souligne que, depuis le dernier sommet de la terre de 1992, peu de progrès ont été réalisés : comment faire pour que Rio+20 soit plus fructueux et qu'en 2032 nous ne fassions pas le même constat ? Nous avons bien conscience des problèmes, mais nous ne changeons pas nos modèles. C'est pourquoi je salue la proposition de Marcel Deneux. La proposition d'une meilleure gouvernance environnementale au niveau mondial est-elle une bonne piste ?
...conomie verte ne doit pas effacer les quatre piliers cités par notre collègue : l'environnement, l'économie, la dimension sociale et la culture. Je comprends le besoin de mesures concrètes de certains de nos collègues, mais poser un cadre et affirmer des principes permet d'agir au niveau international. Dans notre travail, je ne vois pas de volonté de décroissance. Certes, nous affirmons que le modèle actuel de croissance des pays industrialisés n'est pas exportable à l'échelle de la planète. La finitude des ressources naturelles nous oblige à réfléchir à un nouveau modèle de développement. Notre rapport soutient que l'économie verte est ce nouveau modèle et qu'elle constitue justement l'alternative à la décroissance. Sur le point précis du bouquet énergétique soulevé par Jean Bizet, il me s...
...on de l'eau, que l'on a tenté de retirer du « draft zero », pour satisfaire des intérêts douteux. Le mot « saut technologique » a été repris dans une recommandation. Je ne suis pas opposée au principe d'innovation à condition qu'il ne soit pas formulé comme un contre-principe de précaution. Il faut trouver une bonne rédaction qui présente l'innovation comme une des voies de transition de notre modèle de développement.
La formulation dit que le modèle européen n'est pas exportable ; il ne s'agit pas d'une remise en cause du modèle européen en tant que tel. Après tout, il vaut mieux qu'une partie de nos protéines végétales produites en Europe soient mangées par des animaux plutôt qu'exportées ailleurs, où elles participeraient à la destruction des économies vivrières. Pour moi la formulation de l'amendement Deneux est bonne et mérite de figurer...
Je propose un sous-amendement rédigé comme suit : « Le développement du modèle alimentaire dominant dans les pays développés qui se caractérise par une augmentation des produits carnés risque de devenir insoutenable pour l'avenir de l'humanité. Sa remise en cause au profit d'un nouveau modèle alimentaire prenant en compte une gestion durable des ressources pourrait se traduire par une utilisation mieux adaptée des productions végétales ». Le sens est le même, mais la for...