Déposé le 22 novembre 2014 par : M. de Montgolfier, au nom de la commission des finances.
I. – Après l’article 55
Insérer un article additionnel ainsi rédigé :
Hormis les cas de congé de longue maladie, de congé de longue durée ou si la maladie provient de l'une des causes exceptionnelles prévues à l'article L. 27 du code des pensions civiles et militaires de retraite ou d'un accident survenu dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de leurs fonctions, les agents publics civils et militaires en congé de maladie, ainsi que les salariés dont l'indemnisation du congé de maladie n'est pas assurée par un régime obligatoire de sécurité sociale, ne perçoivent pas leur rémunération au titre des trois premiers jours de ce congé.
II. – En conséquence, faire précéder cet article de la mention :
Gestion des finances publiques et des ressources humaines
Cet amendement vise à instaurer trois jours de carence dans la fonction publique d’État, dans la fonction publique territoriale et dans la fonction publique hospitalière, comme cela existe pour les salariés du secteur privé. Ainsi, les agents de la fonction publique d’État, de la fonction publique territoriale et de la fonction publique hospitalière ne percevraient pas leur rémunération pendant les trois premiers jours de leur congé maladie ordinaire.
La loi de finances pour 2012 avait instauré un jour de carence pour les fonctionnaires, mais celui-ci a été supprimé par la loi de finances pour 2014, conformément à une promesse du président de la République.
Pourtant, le jour de carence est une mesure qui a fait la preuve de son efficacité.
Il a permis de réduire l’absentéisme. D’après l’INSEE, la proportion d’agents en arrêt maladie de moins de 15 jours est passée, entre 2011 et 2012, de 1, 2 % à 1 % dans la fonction publique d’État, et de 0, 8 % à 0, 7 % dans la fonction publique hospitalière. Une étude du groupe SOFAXIS de décembre 2013 fait état d’une baisse de 40 % des arrêts maladie d’une journée dans les hôpitaux, et de 43 % dans les collectivités territoriales.
Il a ainsi rapporté plus de 164 millions d’euros (hors charges) sur une année, soit 60, 8 millions d’euros pour la fonction publique d’État, 40 millions d’euros pour la fonction publique territoriale et 63, 5 millions d’euros pour la fonction publique hospitalière, selon les données fournies par le Gouvernement.
Il s’agit enfin – et surtout – d’une mesure d’équité entre les salariés du secteur public et du secteur privé, qui sont soumis à trois jours de carence.
Certes, près des deux tiers des salariés du secteur privé bénéficient d’une prise en charge des jours de carence par leur complémentaire santé au titre des conventions collectives. Mais un tiers des salariés ne bénéficie d’aucune prise en charge. Les employés des cliniques privées sont par exemple dans ce cas. De plus, ceux qui bénéficient d’une couverture paient une cotisation pour celle-ci.
La suppression du jour de carence a donc constitué une mesure inéquitable et inefficace, remise en cause jusque dans les rangs de la majorité à l’Assemblée nationale : Alain Tourret, rapporteur pour avis de la mission « Gestion des finances publiques et des ressources humaines » à la commission des lois, en a ainsi souhaité la restauration.
Au regard de l’impératif d’équité entre les fonctionnaires et les salariés, de la nécessité d’améliorer le fonctionnement des services publics et de la situation budgétaire dégradée, il est proposé de généraliser la règle de trois jours de carence pour tous.
L’économie budgétaire résultant de l’instauration de trois jours de carence peut être estimée à environ 200 millions d’euros pour la fonction publique d’État, et à environ 500 millions d’euros pour l’ensemble des trois fonctions publiques.
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