Déposé le 5 novembre 2015 par : M. Adnot.
I. – Après l’alinéa 3
Insérer un alinéa ainsi rédigé :
…° L’article 1618 septies est abrogé ;
II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :
... – La perte de recettes résultant pour les organismes de sécurité sociale du présent article est compensée, à due concurrence, par l'augmentation du droit de consommation mentionné au 2.1 de l'article 403 du code général des impôts.
L'article 8 de ce projet de loi de finances prévoit de supprimer des impositions dont le rendement est faible et présentant des coûts de gestion élevés. Le présent amendement propose d'inclure dans ce dispositif la taxe portant sur les quantités de farines, semoules et gruaux de blé tendre livrées ou mises en œuvre en vue de la consommation humaine, ainsi que sur les mêmes produits introduits en provenance d'autres Etats membres de la Communauté européenne ou importés de pays tiers, contenue à l'article 1618 septiesdu code général des impôts. En efet, cette taxe, comme l'a rappelé le rapport annuel de 2014 de la Cour des Comptes, a un coût de gestion élevé, parmi le plus coûteux des taxes gérées par la Direction générale des douanes et des droits indirects.
Sur le plan économique, la taxe farine dessert la compétitivité des meuniers français, en produisant des distorsions de concurrence pour les meuniers français situés dans les zones transfrontalières vis-à-vis de leurs homologues étrangers. Elle représente ainsi 6 à 7% du chiffre d'affaires du secteur. Surtout, les conclusions du rapport de l’Observatoire des prix et des marges des produits alimentaires confirment cette problématique : selon les chiffres de l’étude ESANE, le résultat courant était de -0.5% en 2012 et +1.1% en 2011. Cette pression fiscale a ainsi de réels effets néfastes, à la fois sur l'emploi direct (de nombreux moulins sont en fermeture) tandis qu'elle défavorise l'accès au crédit bancaire pour les entreprises tout en restreignant la capacité des meuniers à assurer un rôle financier historique auprès de la boulangerie française artisanale (quasiment la totalité des boulangers artisans bénéficie d’un appui financier par leur meunier, soit par prêt, soit par caution).
Il est ainsi proposé de supprimer cette taxe farine, et de la compenser pour le budget de la CCMSA par une augmentation à due concurrence des droits de consommation existants sur une partie des spiritueux. Il s’agit des alcools tel que le whisky par exemple, qui sont consommés dans de grandes quantités par les Français chaque année (de l’ordre de 352 millions de bouteilles par an), souvent dans des moments de forte alcoolisation, et sont dans leur très grande majorité des produits importés.
Cet amendement propose donc la suppression de cette taxe, et de la compenser par une augmentation à due proportion des droits de consommation mentionnés au 2.I de l’article 403 du CGI.
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