Amendement N° 3368 (Rejeté)

Loi de financement rectificative de la sécurité sociale pour 2023

Avis de la Commission : Défavorable — Avis du Gouvernement : Défavorable

Déposé le 1er mars 2023 par : Mmes Poncet Monge, Mélanie Vogel, MM. Benarroche, Breuiller, Dantec, Mme de Marco, MM. Dossus, Fernique, Gontard, Labbé, Parigi, Salmon.

Photo de Raymonde Poncet Monge Photo de Mélanie Vogel Photo de Guy Benarroche Photo de Daniel Breuiller Photo de Ronan Dantec Photo de Monique de Marco Photo de Thomas Dossus Photo de Jacques Fernique Photo de Guillaume Gontard Photo de Joël Labbé Photo de Paul Toussaint Parigi Photo de Daniel Salmon 

Alinéa 47, première et dernière phrase

Remplacer le mot :

médicale

par les mots :

d’inaptitude

Exposé Sommaire :

Cet amendement vise à supprimer l’expression « visite médicale » et la remplacer par le terme « visite d’inaptitude ». La visite médicale organisée entre le soixantième et soixante-et-unième anniversaire du /de la salarié·e dans le cadre du contrôle médical dit « renforcé » n’en est en réalité pas une. Il s’agit d’un aiguillage qui permet d’identifier si les travailleurs et travailleuses ne sont plus aptes à travailler, le cas échéant cela permettrait l’octroi d’une pension pour inaptitude.

Selon la Dares à 61 ans, au porte de la retraite, seulement 42, 3 % des séniors sont en emploi à temps plein. Les proportions diffèrent selon les catégories socioprofessionnelles, les ouvriers ne sont que 28 % en emploi à 61 ans. La Drees chiffre à 1, 4 million le nombre d’individus âgés de 53 à 69 ans qui ne sont ni en emploi, ni en retraite, dont une majorité de femmes. Plus de 60 % sont des anciens ouvriers et employés et un tiers est en situation de pauvreté. Âgés de 58 ans en moyenne, 29 % déclarent un mauvais ou très mauvais état de santé, contre 11 % des personnes de cette tranche d’âge. Si les personnes se retrouvent dans cette situation, c’est que le travail et les conditions de travail ne cessent de s’intensifier. Selon la DARES, l’exposition à au moins trois contraintes physiques concerne 34% des salariés en 2016 alors qu’ils n’étaient que 12, 1% en 1984. Les ouvriers et les employés sont particulièrement concernés. En 1984, 21, 2% des ouvriers non qualifiés étaient exposés à au moins 3 contraintes physiques, ils sont 63, 4% en 2016 ; 23, 5% des ouvriers qualifiés étaient exposés à au moins 3 contraintes physiques en 1984, ils sont 60, 8% en 2016 ; 13, 2% des employés en 1984 étaient exposés à au moins 3 contraintes physiques, ils sont 46, 9% en 2016 … Et pour n’en retenir qu’une parmi toutes ces contraintes, en 2019, 71, 5% des salariés de tous les secteurs étaient soumis à des contraintes posturales et articulaires.

Si donc les dispositions de l’article 9 sont en effet les bienvenus compte tenu de l’intensification très importante du travail depuis plus de 30 ans. Il semble néanmoins que la mise en place de ce dispositif n’est pas à la hauteur de l’enjeu de la santé au travail et de la prévention pour les travailleurs et travailleuses. De plus, au regard de la crise qui perdure dans le recrutement des médecins du travail cette création de mesure ne semble pas réalisable.

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