Interventions sur "militaire"

23 interventions trouvées.

Photo de Jean-Louis CarrèreJean-Louis Carrère :

Depuis des années, en ce qui nous concerne, nous réclamons un processus politique car il ne saurait y avoir de solution exclusivement militaire, et vous le confirmez. Mais nous ne voyons pas poindre la moindre proposition politique, pas plus de Lisbonne que d'ailleurs. Vous dites que, à cette conférence, la messe a été dite : alors, c'était une messe basse, on y a fait silence sur les vraies orientations politiques. Quant au PIB de l'Afghanistan, égal à celui de la Manche, son augmentation est-elle significative ? N'est-ce pas là le di...

Photo de Jacques GautierJacques Gautier :

Tous les militaires savent bien qu'on ne gagne pas la guerre contre une insurrection mais qu'on essaie d'affaiblir l'adversaire pour l'amener à une solution politique. Ce n'est pas nouveau. Relisez Roger Trinquier et autres. McCrystal et Petraeus les ont lus. Dans le Helmand et le Kandahar, on était là pour durer, on ne faisait pas une action militaire ponctuelle : on tentait, à travers l'Armée nationale afghane -d...

Photo de Catherine TascaCatherine Tasca :

Merci de votre exposé sur le cadre militaro-politique de notre intervention en Afghanistan, Monsieur l'ambassadeur. La situation afghane, a fort justement rappelé M. Carrère, se résoudra sur le plan politique, et non militaire. Autre conviction : tant que l'on ne mènera pas des actions massives en faveur de la population civile, tous les efforts, y compris politiques, seront vains. Celle-ci vit un véritable martyre depuis des décennies, au gré des différentes occupations et du développement du terrorisme. Or tant qu'une population ne satisfait pas à ses besoins vitaux, il lui est difficile d'opposer une force de résist...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

...réservé face à de telles initiatives, et l'Iran, qui a longtemps collaboré avec l'Afghanistan, avant que le président Bush ne décide de le déclarer un État voyou. Dans ces conditions, obtenir de l'Iran qu'elle regagne la table des négociations sera extrêmement difficile. Par parenthèse, pour en revenir aux théories de David Galula, la France, si je ne m'abuse, a gagné la guerre en Algérie au plan militaire, mais l'a perdue en termes politiques. Le retour des talibans à la table des négociations relève de la responsabilité de M. Karzaï ; c'est une affaire afgho-afghane. Pour avoir voulu s'en mêler, les services secrets britanniques, a récemment signalé la presse, ont été bernés par un faux chef taliban, qui n'était autre qu'un commerçant de Quetta... Monsieur l'ambassadeur, comment faire revenir à ...

Photo de Jean-Pierre ChevènementJean-Pierre Chevènement :

...litique ne sera pas bonne si nos objectifs sont irréalistes. Dans son rapport, la commission des affaires étrangères soulignait la nécessité de dissocier Al-Qaïda des éléments pachtounes en associant le Pakistan. Seules les populations autochtones peuvent remporter une guerre contre-insurrectionnelle. Charles de Gaulle en a tiré les conséquences en Algérie, malgré les résistances, où la victoire militaire était fragile -je le sais pour y avoir servi en qualité de sous-lieutenant. Autrement dit, seuls les Pachtounes peuvent se débarrasser des légions arabes. Comment les y aider ? En les soutenant dans la durée et en nous fixant des objectifs accessibles.

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, madame la ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, en premier lieu, il y a la forme : le Gouvernement avait d'abord refusé le débat ; or l'isolement de l'exécutif n'est pas un bon signe quand il s'agit de l'engagement de nos militaires. Le Président Sarkozy lui-même semble avoir changé de position, puisque, pendant la campagne électorale présidentielle, il avait évoqué l'idée d'un retrait des 1 100 militaires français engagés en Afghanistan : « Il était certainement utile qu'on les envoie dans la mesure où il y avait un combat contre le terrorisme. Mais la présence à long terme des troupes françaises à cet endroit du monde ne...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

En second lieu, il y a le fond : pourquoi une telle décision et pourquoi maintenant ? Quelle stratégie sous-tend cette évolution ? À plusieurs reprises, les États-Unis et l'OTAN ont souhaité, depuis 2005, un accroissement de la présence militaire française. Sans avouer un rejet frontal de ces demandes, les gouvernements successifs de la droite ont tergiversé, concédé un peu, sans toutefois accorder ce qui leur était demandé. Pourquoi dire oui aujourd'hui et avoir dit non hier et avant-hier ? Qu'est-ce qui a changé ? Pourquoi vouloir transformer ainsi la position de la France ? Y-a-t-il un lien entre cette décision et la tentation de réint...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Cette décision découle-t-elle de la situation militaire et du rapport des forces sur place ? Ou alors, s'agit-il d'une évolution qui dépasse le dossier afghan pour se situer dans une rupture de la stratégie de notre pays, allant dans le sens d'un alignement croissant avec la politique unilatéraliste du président Bush ? Si tel est le cas, nous vous le disons tout net : vous faites fausse route ! Avant tout envoi de troupes supplémentaires, nous avons ...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

Le ministre de la défense a expliqué que des « préalables » avaient été fixés par le président Sarkozy. De quoi s'agit-il ? De notre place au sein de l'Alliance atlantique ? De la réintégration au sein de la structure militaire de l'OTAN ? De la place et du rôle de la défense européenne ? S'agit-il de « préalables ou de « conditions » ? Ou est-ce un simple habillage destiné à faire « passer » un alignement croissant derrière le leadership nord-américain ? Le récent voyage du Président de la République en Grande-Bretagne éveille déjà les soupçons de la mise en oeuvre d'une « nouvelle politique étrangère » : plus ...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

En étroite concertation avec les forces de la communauté internationale, mais sans soumission, sans alignement sur des politiques qui ont failli, nous devons reconsidérer l'action menée en Afghanistan. C'est toute la stratégie politique et militaire en Afghanistan qu'il faut revoir. Quelle est la situation actuelle en Afghanistan après plus de six années de guerre ? Parce que c'est d'une guerre qu'il faut parler et non pas d'une opération de sécurité, comme je l'ai entendu encore ce matin ! Une information récente parue dans la presse internationale indique que « le président Hamid Karzaï va faire appel aux milices pour rétablir la sécurité...

Photo de Didier BoulaudDidier Boulaud :

...fforts internationaux dans les domaines de la justice et de la gouvernance régionale en soutien des pouvoirs locaux légitimes et dans le respect des prérogatives de l'État afghan souverain. La lutte contre l'économie de la drogue pourrait aussi relever de l'ONU et de ses agences. Certes, nous devons travailler à assurer la stabilité et la sécurité du peuple afghan et veiller à ce que la présence militaire internationale ne soit pas la seule solution ; nous devons également définir des stratégies politiques, économiques et sociales d'assistance au développement de l'Afghanistan crédibles et concluantes à court terme. Avant de finir cette courte intervention, permettez-moi de vous citer une analyse très pertinente, parue dans un blog le 25 mai 2006 : « Laurent Zecchini signe dans Le Monde du...

Photo de André DulaitAndré Dulait :

... de cette décision pour notre pays, le Président de la République a clairement souhaité qu'un débat ouvert sur ce sujet se déroule au Parlement et nous ne pouvons que nous en féliciter. À l'heure où un renforcement du rôle du Parlement est envisagé par la prochaine révision constitutionnelle, il est à nos yeux indispensable d'informer la représentation nationale sur ce renforcement de la présence militaire française en Afghanistan, qui devrait être officiellement annoncé au prochain sommet de l'OTAN, dès demain, à Bucarest. Le présent débat est d'autant plus opportun que ce sommet portera essentiellement sur une révision de l'approche alliée en Afghanistan avec la fixation des nouvelles priorités pour la reconstruction tant économique que démocratique indispensable au développement du pays. II ap...

Photo de André DulaitAndré Dulait :

...a compétence et regagner la confiance de la population par des moyens tangibles et concrets. Ainsi, les relations avec le Pakistan me paraissent être un élément fondamental et un facteur déterminant pour contribuer à la sécurité et à la prospérité régionales. Selon nous, la priorité la plus urgente doit être de mettre au point, pour l'Afghanistan, une stratégie et des plans de sécurité civils et militaires intégrés et efficaces. Une réponse militaire coordonnée demeure indispensable aujourd'hui pour vaincre les groupes d'insurgés et de terroristes, mais, à moyen terme, le succès dépendra de la participation des communautés locales et de l'instauration d'un climat de sécurité durable, propice au développement. Car, mes chers collègues, n'en doutons pas : seuls, nous ne battrons pas les talibans. L...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Monsieur le président, monsieur le Premier ministre, messieurs les ministres, mes chers collègues, la décision, annoncée la semaine dernière par le Président de la République devant le Parlement britannique, de renforcer de mille hommes le contingent militaire français en Afghanistan, ...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Où en sommes-nous, sept ans après ? Les talibans sont de retour dans l'Est et dans le Sud, les troupes de l'OTAN s'épuisent à les poursuivre dans les montagnes, la culture de l'opium est plus florissante que jamais et l'État afghan est corrompu jusqu'au plus haut niveau. À l'évidence, la stratégie essentiellement militaire mise en oeuvre est totalement inadaptée, voire contre-productive. Elle contribue à accroître les tensions et mène tout droit à l'enlisement, car elle n'offre aucune perspective de règlement politique et diplomatique de la situation. Je prétends même que, comme en Irak, cette stratégie, en raison des frustrations et des réactions qu'elle suscite auprès des populations, est le terreau sur lequel p...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

...avant même d'obtenir des garanties de nos partenaires, n'est pas une façon de procéder digne de notre pays. Bien que l'OTAN s'embourbe en Afghanistan, le Président de la République accepte donc de suivre sans sourciller une stratégie belliqueuse, inefficace et inadaptée. En cédant ainsi aux demandes répétées du commandement militaire de l'OTAN et aux pressions des États-Unis, il concrétise son alignement atlantiste. Comment, dès lors, ne pas s'indigner devant une telle complaisance dangereuse à l'égard de l'administration finissante du président Bush, alors même que la politique étrangère américaine pourrait changer dans quelques mois ?

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

Dans ces conditions, renforcer notre dispositif militaire dans ce pays apparaît clairement comme un gage d'allégeance donné aux États-Unis. C'est aussi, à n'en pas douter, la contrepartie à la réintégration annoncée de notre pays dans les structures de commandement militaire d'une Alliance atlantique encore largement soumise aux États-Unis. Admettez-le, c'est une position qui rompt brutalement avec la politique d'indépendance de la France. À la veille...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

En conclusion, pour toutes les raisons que je viens d'évoquer, vous comprendrez que nous condamnions fermement le projet de renforcer nos effectifs militaires en Afghanistan.

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

... Massoud. Il me rappelait que, dans ce pays, toutes les troupes étrangères avaient été vaincues. Nous gardons en mémoire qu'une armée britannique de 12 000 hommes y a été anéantie, à l'exception d'un médecin épargné pour témoigner, et que les Soviétiques y furent saignés alors qu'ils avaient engagé la première armée du monde. L'Afghanistan est constitué de peuples différents. Mais toute présence militaire étrangère les rassemble, ...

Photo de Aymeri de MontesquiouAymeri de Montesquiou :

... me l'avaient prédit, aujourd'hui, les soldats de l'OTAN sont considérés non plus comme des libérateurs, mais comme des occupants par une grande partie de la population qui affirme que la situation économique ne s'est pas améliorée et que, dans de nombreuses régions, l'insécurité et la peur règnent. Certains regrettent même la paix de l'époque des talibans. En 2003, je m'étais entretenu avec des militaires afghans. Ils me déclaraient qu'au moins, du temps des talibans, ils étaient payés !