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Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec 650 000 élèves, soit un élève du second cycle du secondaire sur trois inscrit après la classe de troisième dans une formation allant du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) au baccalauréat, l’enseignement professionnel est une voie importante de notre système éducatif. Pourtant, cette filière a perdu 100 000 élèves en vingt ans et ses résultats pour l’obtention d’un emploi sont décevants. En effet, deu...
Par ailleurs, il s’agit d’une condition pour accéder aux études supérieures après le bac pro. Quel que soit le point de vue et sans anticiper le débat que nous aurons tout à l’heure, le sujet sensible de la durée des stages soulève de nombreuses questions. C’est à travers celles-ci que l’on peut aborder le sujet sans préjugé ni tabou : comment trouver assez d’entreprises pour accueillir les élèves, alors que c’est déjà une difficulté ? Faut-il proposer des incitations aux entreprises pour ouvrir un vivier d’offres ? Les lycéens percevront-ils une rémunération versée par l’État, comme cela a déjà été évoqué ? Le rapprochement avec le monde professionnel impliquera-t-il pour les lycées de recruter davantage de professeurs associés issus des entreprises ? Ce rapprochement passera-t-il par un...
...ntissage est que les formations se sont adaptées aux bassins d’emploi et aux réalités des territoires, et pour cause : les jeunes, les entreprises et les centres de formation disposent de marges de manœuvre pour s’organiser. Nous avons donc besoin, là encore, de liberté et de souplesse. L’une des difficultés de l’enseignement professionnel réside dans le manque de débouchés concrets : moins d’un élève sur deux a trouvé un emploi douze mois après sa sortie de formation, alors que ce taux atteint quasiment 70 % chez les apprentis. En outre, même si les choses se sont améliorées, l’enseignement professionnel souffre toujours d’une image dégradée ; il faut le revaloriser auprès des jeunes. Madame la ministre, que comptez-vous donc faire pour que l’enseignement professionnel connaisse le même succ...
... métiers de la mer et de l’espace de Gujan-Mestras, près d’Arcachon, ne traite pas de la montagne et les lycées des métiers du bois se trouvent déjà dans des régions forestières, comme les Landes. Ce qui relève moins du bon sens en revanche, c’est la tendance au détricotage de l’enseignement professionnel dans le secondaire, dans laquelle s’inscrit cette réforme : moins d’établissements, moins d’élèves, moins d’heures d’enseignement, moins de moyens, moins d’enseignants. Hélas, cette logique n’a pas disparu des objectifs des groupes de travail mis en place à la suite de la mobilisation exceptionnelle, le 18 octobre dernier, des professeurs de lycée professionnel et des syndicats. Aujourd’hui, plus de 26 % des lycéens obtiennent un bac professionnel et, pourtant, ils ne représentent que 6 % de...
L’intelligence de la main vaut l’intelligence de l’esprit. Valorisons le talent de nos enfants et revalorisons la voie professionnelle. Cette voie a longtemps été considérée, par les élèves et leurs familles, comme un choix par défaut après la classe de troisième. Heureusement, les mentalités évoluent et de plus en plus de jeunes – un sur trois, selon vos services, madame la ministre – empruntent cette voie. Cette dernière s’adresse principalement à des jeunes motivés pour apprendre un métier et intégrer rapidement le monde de l’entreprise. Pour ces élèves qui ont besoin de « fair...
...l’enseignement professionnel au sein de notre hémicycle. Je remercie le groupe Les Républicains de cette initiative. Madame la ministre, je vous interrogerai, pour ma part, sur la volonté du Président de la République d’adapter l’offre de formation des lycées professionnels aux besoins des bassins d’emplois locaux. S’il s’engage dans cette voie, le lycée professionnel verrouillera le destin des élèves qui en fréquentent les bancs, puisque leur appartenance géographique à cet instant t déterminera leur carrière professionnelle. Alors qu’il faudrait, au contraire, veiller à ne fermer aucune porte à ces élèves, y compris dans l’accès à des études supérieures, on réduit leur capacité de choisir librement leur avenir, d’autant que la réforme prévoit également la diminution des heures consa...
Diverses réformes ont déjà fait perdre beaucoup d’heures de cours aux lycéens de l’enseignement professionnel, particulièrement dans les disciplines générales. Le résultat est que les élèves inscrits en CAP n’ont plus, par exemple, qu’une heure trente de français hebdomadaire. Vous envisagez à présent d’augmenter les périodes de stage en milieu professionnel. Cela se traduirait inévitablement, madame la ministre, par une nouvelle réduction de la formation théorique. Mesurez-vous les conséquences d’un tel choix alors même que les élèves de l’enseignement professionnel ont besoin de...
...ion à l’école d’ingénieur, en passant par le BTS, le bachelor universitaire de technologie (BUT) et la licence. Comment prôner et encourager l’excellence des filières professionnelles si nos jeunes n’ont pas de visibilité sur le « post-bac pro » et qu’ils n’ont pas conscience de la possibilité de poursuivre des études au-delà du lycée ? Madame la ministre, qu’entendez-vous faire pour offrir aux élèves et aux familles, mais également aux professeurs et aux établissements du secondaire, l’accès à une information complète et qualitative pour une orientation éclairée ? Orientation rimant avec affectation, j’aborderai également ce sujet. Actuellement, le service en ligne Affectation, accessible aux élèves de troisième, repose uniquement sur un arbitrage basé sur les résultats académiques obtenus ...
...é du travail. Dans ces conditions, la réforme du lycée professionnel met davantage l’entreprise au cœur de la formation, notamment au travers du projet de développement de l’apprentissage dans tous les secteurs d’activité et tous les lycées professionnels. Néanmoins, je m’interroge sur la tendance à une forte spécialisation de la voie professionnelle. En effet, il est observé que deux tiers des élèves se concentrent dans trois spécialités du secteur tertiaire : le commerce, la gestion-administration et les soins et services à la personne. En outre, le monde économique exprime, en son sein, une demande contradictoire. Certaines entreprises souhaitent des profils aux compétences transversales tandis que d’autres souhaitent que davantage de spécialités soient proposées aux élèves. Aussi, madam...
... je souhaiterais que vous reveniez sur la place des enseignements généraux dans la formation des jeunes en lycée professionnel. Concrètement, que fait-on ? Si l’annonce du doublement de la durée des stages peut se comprendre pour rapprocher formation en lycée professionnel et monde de l’entreprise, comment y parvenir sans réduire à la portion congrue la maîtrise des savoirs fondamentaux pour des élèves qui ne les maîtrisent qu’imparfaitement ?
L’enjeu, pour ces élèves, est celui de la réussite professionnelle. En effet, comment intégrer une entreprise sans maîtriser le socle minimum de connaissances et de compétences ? Plus encore, l’enjeu est démocratique, car il convient de former de futurs citoyens éclairés. Madame la ministre, comment allez-vous trouver le bon équilibre ? En outre, réfléchissez-vous à la nature de ces enseignements généraux ? Ne faut-il ...
Madame la ministre, nous partageons avec vous le constat qu’une réforme de la voie professionnelle est indispensable. Il n’est plus tolérable que ces établissements qui accueillent près d’un tiers des lycéens et des lycéennes de notre pays soient perçus comme une voie de garage, ou la destination des élèves en échec scolaire. L’urgence est à la revalorisation de ces formations, afin qu’elles soient perçues comme des lieux de réussite, de découvertes, de passions ou d’innovation. Or, depuis les annonces du Président de la République, on ne nous parle que de courbes du chômage, de taux d’employabilité, de taux d’insertion, mais aussi d’un allongement – largement évoqué par mes collègues – de 50 % d...
...our leur insertion dans le milieu professionnel. Sur ces deux points, les axes de réforme annoncés par le président Emmanuel Macron suscitent des interrogations. Le temps dévolu aux stages devant augmenter, certains s’inquiètent d’une diminution du temps consacré à l’acquisition du socle commun de connaissances. Cette diminution pourrait avoir des conséquences particulièrement négatives pour les élèves en situation de handicap, qui ont bien souvent besoin, vous le savez, d’un accompagnement individualisé. Par ailleurs, alors que les administrations et les entreprises de plus de 20 salariés ont l’obligation légale d’employer 6 % de travailleurs handicapés, la réalité est bien en deçà, ce taux étant plutôt de 3, 4 %. La raison affichée par les employeurs est bien souvent la crainte de ne pas po...
Comme mes collègues, je vous interrogerai sur le projet de réforme de la voie professionnelle. Je ne reviendrai pas sur ce qui apparaît comme une remise en cause du caractère national de l’accès aux formations professionnelles pour les jeunes, mais aussi des diplômes professionnels. Je ne reviendrai pas non plus sur votre volonté d’hyperspécialiser les élèves des lycées professionnels, en lien avec les besoins immédiats des entreprises locales. Je rappelle que les élèves des lycées professionnels ont besoin, comme tout autre lycéen ou lycéenne, d’acquérir des savoirs fondamentaux. Or ces acquisitions ont déjà été fragilisées par la réforme Blanquer. Les élèves doivent pouvoir bénéficier d’heures d’enseignement, dans les disciplines tant générales qu...
Madame la ministre, l’annonce de la réforme du lycée professionnel, qui n’a été précédée d’aucun travail de concertation, a suscité l’inquiétude des élèves, de leurs familles et du corps enseignant. Même si le Gouvernement a récemment infléchi son discours, ses intentions demeurent floues et source de préoccupations. Ma question portera sur l’augmentation de 50 % des périodes de formation en milieu professionnel. À moins de surcharger les semaines, cette augmentation du temps passé en stage impliquera une diminution des heures d’enseignement géné...
...tation, vous en conviendrez avec moi, mais qui s’est pourtant fortement mobilisé le 18 octobre dernier. L’augmentation du nombre de semaines de stage, qui seront désormais rémunérées, soulève la question du pilotage de la réforme et de son financement puisque les ministères de l’éducation nationale et du travail sont appelés à collaborer, ce qui pourrait se révéler compliqué. La rémunération des élèves sera-t-elle assurée par les entreprises ? Une partie sera-t-elle prise en charge par l’État ? Dans ce cas, quel ministère sera concerné ? La question du choc de l’offre pour les stages est aussi un motif d’inquiétude. S’il a été démontré qu’il existe une synergie entre les lycées professionnels et les entreprises locales dans les villes moyennes, la situation est beaucoup plus inquiétante à l’é...
... La France figure parmi les pays les moins avancés au regard de la modularisation de ses diplômes, qui concerne seulement une petite partie des titres. En Écosse ou au Royaume-Uni, les parcours de formation peuvent se constituer à la carte. Par ailleurs, la France est un pays trop normé, avec des limites d’âge ou de conditions de travail. Je pense notamment aux boulangeries, dans lesquelles les élèves ne peuvent travailler que sur des horaires matinaux. De la même manière, l’âge d’accès aux formations est nettement inférieur en Allemagne et en Autriche qu’en France. Madame la ministre, comment donner davantage de souplesse pour maximiser les chances de réussite ?
...t, lorsqu’on estime que l’accès au baccalauréat général est impossible. La filière est considérablement déconsidérée par les familles et largement méconnue par les enseignants, qui sont pourtant chargés de cette orientation ! L’ambition était belle, mais, quarante ans plus tard, le constat est amer pour Daniel Bloch, « père » du bac pro en 1985, que je cite : « baisse significative du niveau des élèves entrant dans l’enseignement professionnel », « perte de “valeur marchande” du baccalauréat professionnel », « très modeste taux d’emploi ». Indiscutablement, les difficultés de la filière professionnelle, voie importante de notre système éducatif, nécessitent une réflexion de fond en vue de sa refonte. Mais, nos débats du jour en témoignent, des divergences existent aussi bien sur la méthode ad...
...lle qui s’inquiète légitimement de la rémunération des jeunes en entreprise dans l’hypothèse où la durée des stages serait significativement allongée. Madame la ministre, vous avez en partie répondu à cette question au cours de notre débat en nous assurant que, en la matière, l’État jouerait pleinement son rôle ; nous en prenons acte. Il y a la vision économique, qui consiste à identifier chaque élève de la filière professionnelle comme un potentiel futur candidat à l’embauche dans le secteur correspondant à sa formation. Les entreprises n’ont certes pas à définir elles-mêmes les attendus de chaque cursus, mais nous serions irresponsables si nous fermions les yeux sur le financement massif de certaines impasses, notamment dans le secteur tertiaire. Identifier les besoins ne signifie pas les tr...