Interventions sur "filière"

10 interventions trouvées.

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, avec 650 000 élèves, soit un élève du second cycle du secondaire sur trois inscrit après la classe de troisième dans une formation allant du certificat d’aptitude professionnelle (CAP) au baccalauréat, l’enseignement professionnel est une voie importante de notre système éducatif. Pourtant, cette filière a perdu 100 000 élèves en vingt ans et ses résultats pour l’obtention d’un emploi sont décevants. En effet, deux ans après avoir obtenu leur diplôme, seuls 41 % des titulaires d’un CAP et 51 % des bacheliers professionnels ont trouvé un emploi. Pour nombre de jeunes, l’enseignement professionnel est vécu comme une voie de relégation, une sanction pour leurs difficultés scolaires, une filière de ...

Photo de Monique de MarcoMonique de Marco :

...il mis en place à la suite de la mobilisation exceptionnelle, le 18 octobre dernier, des professeurs de lycée professionnel et des syndicats. Aujourd’hui, plus de 26 % des lycéens obtiennent un bac professionnel et, pourtant, ils ne représentent que 6 % des étudiants à l’université et 17 % des étudiants en BTS. À côté de leur connaissance plus précoce du monde de l’entreprise, les lycéens de ces filières doivent pouvoir bénéficier d’un socle d’enseignement général leur permettant de prétendre, si telle est leur ambition, à des cursus dans le supérieur. C’est le cas de la moitié d’entre eux aujourd’hui ; je pense notamment aux écoles supérieures de journalisme et de communication, qui accueillent dans leurs murs des titulaires d’un bac pro en artisanat et métiers d’art avec une option communicati...

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

...onstat : faute d’information, les débouchés multiples des lycées professionnels ne sont absolument pas valorisés, alors même que les choix en matière d’études supérieures et de passerelles ne manquent pas, allant du certificat de spécialisation à l’école d’ingénieur, en passant par le BTS, le bachelor universitaire de technologie (BUT) et la licence. Comment prôner et encourager l’excellence des filières professionnelles si nos jeunes n’ont pas de visibilité sur le « post-bac pro » et qu’ils n’ont pas conscience de la possibilité de poursuivre des études au-delà du lycée ? Madame la ministre, qu’entendez-vous faire pour offrir aux élèves et aux familles, mais également aux professeurs et aux établissements du secondaire, l’accès à une information complète et qualitative pour une orientation écl...

Photo de Yan ChantrelYan Chantrel :

...on ne nous parle que de courbes du chômage, de taux d’employabilité, de taux d’insertion, mais aussi d’un allongement – largement évoqué par mes collègues – de 50 % des périodes de stage que personne ne demande ! Vous faites comme si la formation elle-même, voire les enseignants, était en cause, et la convergence avec l’apprentissage la seule issue. Or, pour beaucoup, les élèves qui arrivent en filière professionnelle ont vécu une orientation subie. Ils arrivent brisés par le système scolaire. C’est au contact de leurs enseignants qu’ils reprennent confiance, avec des parcours exemplaires d’étudiants devenus expert immobilier, conseillère bancaire, d’autres ouvrant leur propre boutique ou poursuivant des études en art ou en audiovisuel. Le stage permet moins cette reprise de confiance : les ho...

Photo de Jean HingrayJean Hingray :

Récemment, dans une émission de grande écoute était racontée l’histoire de cet entrepreneur façadier obligé de créer sa propre école de formation pour pallier les carences de l’État… Cet exemple n’en est qu’un parmi tant d’autres, car le désarroi est grand dans les différentes filières. Aussi, madame la ministre, ma question est double. Quel bilan tirez-vous de la transformation de la voie professionnelle menée par Jean-Michel Blanquer en 2019 ? À l’heure où l’on parle de faciliter l’accès de certains immigrés à des métiers dits en tension, pourquoi n’a-t-on pas prévu des structures de formation professionnelle ad hoc ? Nous sommes persuadés que la conjoncture écono...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Madame la ministre, je profite de l’ouverture aujourd’hui de la semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées pour attirer votre attention sur le cas des lycéens professionnels en situation de handicap. Plus des trois quarts des lycéens en situation de handicap sont scolarisés dans la filière professionnelle, alors que les lycées professionnels ne représentent que 30 % des effectifs de l’ensemble des lycées. Une telle disproportion alimente bien évidemment l’idée d’une voie plus subie que choisie. Pour ces lycéens, il faut conjuguer deux impératifs : il est important de conforter leurs fondamentaux académiques et de mettre en place des dispositifs renforcés pour leur insertion dans l...

Photo de Béatrice GosselinBéatrice Gosselin :

...près des besoins. Afin de dynamiser les offres de formation et d’éviter des disparités entre territoires, France compétences est devenue, après la réforme instituée par la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel de 2018, l’unique instance nationale de l’apprentissage. Elle assure le financement et la régulation de la formation professionnelle et ouvre le marché des formations aux filières et à un très grand nombre d’opérateurs. Le développement de l’apprentissage, qui a presque doublé en quatre ans, a été rendu possible par la libéralisation du système et par la mise en place de fortes incitations financières pour les entreprises accueillant un apprenti : prime exceptionnelle de 5 000 euros à 8 000 euros selon l’âge et exonération des charges. Ainsi, à la fin de l’année 2022, en...

Photo de Édouard CourtialÉdouard Courtial :

...et négative de la pratique des métiers manuels. Tel n’est pas du tout le cas en Allemagne ou en Suisse, où une longue tradition est favorable à la voie professionnalisante. D’ailleurs, dans presque tous les pays de l’OCDE, à diplôme donné, les voies professionnelles permettent une meilleure insertion que les voies générales. Aussi, madame la ministre, comment comptez-vous améliorer l’image de la filière professionnelle, qui constitue une voie vers l’emploi indispensable pour de nombreux jeunes ? La France figure parmi les pays les moins avancés au regard de la modularisation de ses diplômes, qui concerne seulement une petite partie des titres. En Écosse ou au Royaume-Uni, les parcours de formation peuvent se constituer à la carte. Par ailleurs, la France est un pays trop normé, avec des limite...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

...Avec le bac professionnel, il s’agissait de proposer une formation un peu moins théorique dans le champ de l’enseignement général et de la compléter par un enseignement professionnel de nature à encourager des vocations dans les métiers dits manuels. Chacun le sait, en réalité, il s’agit souvent d’une orientation par défaut, lorsqu’on estime que l’accès au baccalauréat général est impossible. La filière est considérablement déconsidérée par les familles et largement méconnue par les enseignants, qui sont pourtant chargés de cette orientation ! L’ambition était belle, mais, quarante ans plus tard, le constat est amer pour Daniel Bloch, « père » du bac pro en 1985, que je cite : « baisse significative du niveau des élèves entrant dans l’enseignement professionnel », « perte de “valeur marchande” ...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

...quiète légitimement de la rémunération des jeunes en entreprise dans l’hypothèse où la durée des stages serait significativement allongée. Madame la ministre, vous avez en partie répondu à cette question au cours de notre débat en nous assurant que, en la matière, l’État jouerait pleinement son rôle ; nous en prenons acte. Il y a la vision économique, qui consiste à identifier chaque élève de la filière professionnelle comme un potentiel futur candidat à l’embauche dans le secteur correspondant à sa formation. Les entreprises n’ont certes pas à définir elles-mêmes les attendus de chaque cursus, mais nous serions irresponsables si nous fermions les yeux sur le financement massif de certaines impasses, notamment dans le secteur tertiaire. Identifier les besoins ne signifie pas les traduire stri...