Interventions sur "espèces"

13 interventions trouvées.

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

...a jusqu’à l’entrée en vigueur du moratoire de 1986. À la fin du XIXe siècle, les baleines grises disparaissent totalement de l’Atlantique Nord. Et c’est à cette même époque que sont observés les derniers albatros sur les côtes de l’Europe. Quel lien entre ces deux disparitions, me demanderez-vous, sinon la coïncidence chronologique et l’accélération que connaît alors le rythme des disparitions d’espèces, du pigeon migrateur au bison d’Amérique ? Pourtant, en 2008, deux scientifiques – Philippe Cury et Yves Miserey – ont établi une corrélation entre l’effondrement des populations de baleines grises et d’oiseaux marins : ces cétacés, se nourrissant au fond des océans, projetteraient vers la surface, chaque été, des centaines de millions de mètres cubes de sédiments et, du même coup, des myriades ...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

L’échouage du TK Bremen nous rappelle que nous sommes toujours sous la menace d’une catastrophe. Le renforcement des droits français et européen doit nous en prémunir. Je ne m’attarderai pas dans cette intervention sur la question de la protection des espèces et habitats les plus remarquables, non que ce point n’ait pas aussi son importance, mais il m’a semblé qu’il était le plus connu. Bien sûr, il faut réintroduire l’ours dans les Pyrénées et réapprendre à vivre avec cet emblème, facteur d’imaginaire et évidemment de développement touristique local. Bien sûr, il faut protéger de nouveaux espaces terrestres et marins remarquables, et le Grenelle ava...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

...y compris celle des collectivités territoriales, acteurs majeurs de la protection de l’environnement. Mais la loi n’est pas tout. Sans la mobilisation des acteurs de terrain, nous ne pourrons pas atteindre nos objectifs. Premier acteur : le monde de la connaissance, qui a un rôle central à jouer. Savons-nous, par exemple, que nous ne connaissons et n’avons classifié que moins de deux millions d’espèces sur la dizaine de millions d’espèces réputées vivre sur cette planète ? Lors des dernières grandes expéditions scientifiques, à Bornéo, en 2010, nous avons encore découvert 123 espèces, dont une grenouille sans poumon et, en Nouvelle-Guinée, un primate inconnu. Et que dire des espaces marins de grande profondeur, encore largement terra incognita ? Il y a là des enjeux considérables de conn...

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la biodiversité, c’est la vie. En débattre, c’est prendre en compte l’ensemble de la biosphère, sur les continents comme dans les océans, et envisager la diversité de ses formes : diversité génétique, diversité entre les espèces et au sein de celles-ci, diversité des écosystèmes et donc des interactions entre ces espèces, dont l’homme. Il s’agit bien d’un enjeu vital et, dans le contexte des grands bouleversements que nous connaissons, la biodiversité devient plus précisément une assurance vie pour l’humanité : sa protection sera, à mon sens, l’une des clés de l’adaptation. Le sujet est très complexe et il n’existe pas ...

Photo de Évelyne DidierÉvelyne Didier :

...aux extraterritoriales, qui a été un échec total depuis un demi-siècle. Près de la moitié de la surface de la terre est soumise à la surexploitation des ressources halieutiques, à la destruction des fonds marins et aux flux massifs de pollutions et de déchets. Il conviendrait de donner un mandat à l’Assemblée générale des Nations unies pour engager des négociations relatives à la conservation des espèces marines en haute mer et, bien entendu, pour créer l’OME. Enfin, j’aimerais évoquer le rôle que doivent jouer les instruments économiques en matière de biodiversité et soulever la question de la privatisation de cette dernière. En effet, certaines méthodes, destinées à estimer la valeur de la biodiversité, peuvent légitimement susciter des inquiétudes. Chercher à donner une valeur à la nature – ...

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

..., qui nous fournit nombre des matières premières nécessaires aux différents secteurs de l’activité humaine et, tout simplement, à notre survie. Il a pourtant fallu attendre la convention mondiale sur la biodiversité adoptée à Rio en 1992 pour qu’on la considère enfin comme une ressource vitale ! En dépit des actions menées depuis vingt ans, les scientifiques estiment que le taux d’extinction des espèces est actuellement de cent à mille fois plus élevé qu’au cours des temps géologiques passés. C’est pourquoi ils lancent un cri d’alarme à l’humanité. La France a une responsabilité tout à fait particulière dans la préservation de la biodiversité, car elle se situe au huitième rang mondial des pays dont les espèces sont menacées en plus grand nombre. L’outre-mer doit faire l’objet d’une attention t...

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

Le réchauffement climatique est trop brutal et continue à s’accélérer. Or cette accélération n’est pas compatible avec le temps d’adaptation des espèces, dont l’espèce humaine. La protection des milieux naturels contribue à garantir une meilleure survie des espèces, en facilitant leur adaptation. Sur ce point, il faudra veiller à ce que la feuille de route adoptée à Durban en décembre dernier parvienne à mettre en place un engagement contraignant, …

Photo de Raymond VallRaymond Vall :

...Certes, des efforts ont été accomplis au cours des vingt dernières années, avec la création de zones gérées telles que les forêts, les parcs naturels régionaux ou les espaces naturels sensibles. Toutefois, une réflexion doit être menée pour en améliorer la gestion et anticiper le changement climatique dans une vision dynamique. La connaissance de la biodiversité se développe, mais 1, 8 million d’espèces seulement sont répertoriées, alors qu’il en existerait plus de 10 millions. L’immense travail qu’il reste à faire doit mobiliser tous les citoyens. D’ailleurs, certains bénévoles sont déjà au travail. À ce titre, le Muséum national d’histoire naturelle propose des formations pour les aider à identifier les différentes espèces, ainsi que des guides méthodologiques. L’adaptation au changement clim...

Photo de Alain HoupertAlain Houpert :

...e la biodiversité dépasse largement le cadre de nos campagnes : elle se pose de manière urgente à l’échelle de la Terre. En effet, les scientifiques enregistrent partout sur la planète une altération significative des écosystèmes, que ce soit au fond des océans ou au cœur des forêts, sur les pôles ou sous les tropiques. Depuis le 1er janvier dernier, à cette heure, on estime à 2 788 le nombre d’espèces connues qui ont disparu. Près de 20 % des récifs coralliens et 6 millions d’hectares de forêts primaires ont été détruits. Selon les Nations unies, le taux d’extinction des espèces serait mille fois supérieur à la normale. De surcroît, cette tendance est renforcée par le réchauffement du climat. Cette remise en cause de la biodiversité semble avoir des causes évidentes, et, parmi elles, d’abord,...

Photo de Jean-Vincent PlacéJean-Vincent Placé :

..., il est urgent d’agir aujourd’hui. En tant que fondateur et ancien président de Natureparif, l’agence régionale pour la nature et la biodiversité en Île-de-France, j’ai pu observer l’ampleur de la tâche qui nous incombe, à nous acteurs publics. Mais qu’est-ce que la biodiversité ? En effet, tel est bien le débat ! Ce n’est pas une « lubie d’écolo ». La biodiversité n’est pas limitée à quelques espèces emblématiques de faune ou de flore qu’il faudrait protéger comme les derniers vestiges d’une vie passée. Dans notre esprit, il s’agit, en réalité, de la diversité biologique grâce à laquelle nous pouvons nous nourrir, nous vêtir, fertiliser naturellement les sols, résister aux phénomènes naturels, absorber le CO2, diversifier les paysages, notamment. La biodiversité est omniprésente et a des co...

Photo de Jean-Claude MerceronJean-Claude Merceron :

...sident, madame, monsieur les ministres, mes chers collègues, ces mots ne sont pas de moi, mais d’Yves Paccalet, compagnon de route du commandant Cousteau et éminent naturaliste, que nos collègues Verts connaissent bien, puisqu’il est l’un des leurs. Depuis que ces lignes ont été écrites, en 2006, le bilan n’a fait que s’alourdir : du fait des activités humaines, la Terre perdrait jusqu’à 100 000 espèces par an ! L’homme défait en une heure ce que la nature met un an à accomplir. En effet, avant lui, seules dix espèces disparaissaient en moyenne chaque année tandis que dix nouvelles apparaissaient. Ainsi, la biodiversité était constante. Nous avons bouleversé cet équilibre. Ce que nous dit Yves Paccalet est abyssal : l’homme pourrait être responsable de la quatrième grande extinction de la vie s...

Photo de Jean-Claude MerceronJean-Claude Merceron :

... l’atteinte à la biodiversité. Si le danger paraît avéré, il est extrêmement mal connu, et c’est d’ailleurs tout son paradoxe. Le péril est là, nous le savons. Il pourrait remettre en cause jusqu’à la survie même du genre humain, mais il avance masqué, et ce pour une raison très simple : nous n’avons qu’une idée très approximative de l’étendue de la biodiversité. Combien la Terre abrite-t-elle d’espèces vivantes ? « Entre 20 milliards et 50 milliards », répondent les spécialistes. La fourchette est large ! Sur ces dizaines de milliards d’espèces, moins de deux millions ont été répertoriées… Tout se passe comme si l’on prétendait connaître l’univers après avoir marché sur la Lune. Nous ne pouvons pas mesurer l’effet des activités humaines sur le vivant. Nous ne connaissons même pas précisément t...

Photo de Claude JeannerotClaude Jeannerot :

...cit réside dans l’action. Aujourd’hui, c’est la crise qui fait l’objet de nos préoccupations et mobilise notre action. Pourtant, mes chers collègues, cette crise est non seulement financière, économique et sociale, mais aussi environnementale. De ce point de vue, le simple constat de la situation actuelle de la biodiversité est exemplaire et alarmiste. Cela a été dit, le rythme d’extinction des espèces végétales et animales est aujourd’hui sans précédent : 50 % des espèces actuellement connues pourraient avoir disparu d’ici à la fin du xxie siècle. Si nous ne faisons rien, dans deux ou trois générations, ours blancs, hippopotames, gazelles, requins océaniques et poissons d’eau douce n’appartiendront qu’au domaine de la mémoire. Face à ce constat d’urgence, quelles décisions ont mobilisé les po...