Interventions sur "université"

17 interventions trouvées.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

...tout vu de France, les politiques publiques d'influence à l'étranger prennent la forme d'instituts culturels et de coopération - on pense aux instituts français à l'étranger, au British Council ou encore au Goethe-Institut. Cet usage de l'influence peut paraître tout à fait anodin ; il est d'ailleurs inscrit dans nos pratiques de diffusion et de partage culturel. Nos centres de recherche et nos universités se mondialisent, notamment au travers de la multiplication d'échanges universitaires et de projets de recherche internationaux. Il s'agit à la fois d'une réalité ancienne et d'une tendance qui s'est accélérée ces dernières années, notamment du fait de l'autonomie des universités. Certains États sont cependant tentés d'exploiter leur présence croissante dans nos campus et nos laboratoires comme l...

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

Les délais étant contraints, pourra-t-on suivre les travaux de la mission d'information à distance ? Concernant le guide de bonnes pratiques, comment envisagez-vous de recueillir les informations auprès des universités britanniques, espagnoles, allemandes ? Prévoyez-vous des déplacements chez nos voisins européens ? Pensez-vous consacrer une réunion à la définition précise des termes d'ingérence et d'influence que nous allons employer ? Il importe que les définitions soient claires.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

Vous pourrez suivre la plupart des auditions à distance, mais certaines d'entre elles seront à huis clos, telle l'audition des services de renseignement. De même, certains intervenants universitaires voudront peut-être témoigner à huis clos. La Conférence des présidents d'université s'est réjouie de la création de cette mission d'information. Nous pourrons adresser un questionnaire précis à tous les présidents d'université. Nos concepts de base sont les libertés académiques et l'intégrité scientifique et ils font l'objet de définitions. Concernant le guide de bonnes pratiques, une littérature étrangère assez fournie existe déjà. Nous auditionnerons Mme Gillian Bird, ambass...

Photo de Nathalie GouletNathalie Goulet :

Peut-être pourrions-nous organiser des tables rondes avec les représentants des ambassades étrangères, avec les représentants d'universités européennes ?

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Nous devons définir notre périmètre d'action. Nous limitons-nous aux universités publiques ? Il nous faut examiner la question du financement de la recherche et celle du coût des études pour les étudiants étrangers. La question peut être différente en fonction des financements et des principes de financement, notamment dans les pays européens.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

Dans le monde académique public traditionnel - universités et grandes écoles -, les choses sont assez cadrées. Certaines écoles de commerce privées sont rachetées par des étrangers, et il est beaucoup plus difficile d'investiguer ce monde beaucoup plus hétérogène. Dans certaines universités et plus encore dans certaines écoles privées, les chargés d'enseignement sont susceptibles d'aller chercher des soutiens pour être reconduits d'une année sur l'autre...

Photo de Vanina Paoli-GaginVanina Paoli-Gagin :

Il faut circonscrire d'un point de vue géopolitique les pays d'où proviennent ces influences. J'aimerais comprendre le périmètre d'étude de notre mission. Outre les instituts culturels, scientifiques de nos universités, nous intéresserons-nous aux think tank, à la Rand Corporation, qui a beaucoup influencé les universités, aux fondations de coopération scientifique ou encore aux fondations partenariales, qui peuvent être des instruments du soft power ?

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

Il n'est pas toujours facile d'en savoir plus sur les fondations. Les fondations politiques allemandes, qui sont dotées de moyens très importants et ont des bureaux à Paris, à Washington ou encore, par exemple à New York, montrent une forme de pluralisme. De même, les cours dispensés par les deux universités américaines à Paris semblent assez équilibrés. Ce n'est pas là que se situe le danger le plus important. Certes, nous pouvons y regarder de plus près, mais je crains que nous ne nous situerions pas dans le sujet des seules influences étatiques.

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

La France développe un certain nombre d'universités à l'étranger, c'est transparent et cela ne relève pas de l'influence. C'est la même chose pour les fondations. Il ne faut pas y voir malice. Ce qui est problématique, ce sont les financements qui ne sont pas nécessairement visibles. Examinons plutôt la manière dont nous sommes susceptibles d'être influencés !

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

Souvent, les universités américaines accueillent majoritairement des étudiants américains.

Photo de André GattolinAndré Gattolin, rapporteur :

...meture des quarante-sept instituts Conficius aux États-Unis, une chercheuse a fait remarquer que l'on ne trouve plus dès lors dans ces villes d'enseignement du chinois à un haut niveau, ce qui est problématique. Nous cherchons ici à établir un cadre et des bonnes pratiques. La liberté académique, c'est un fait. Lorsqu'une personne écrit un article qui est soutenu par une revue importante ou une université, elle devrait déclarer les éventuels financements tiers pour éviter tout soupçon de conflit d'intérêts. Il ne s'agit pas d'interdire les échanges universitaires, mais il faut que les choses soient claires et cadrées.

Photo de Jean-Michel HoullegatteJean-Michel Houllegatte :

En complément, l'université doit être conforme à ses valeurs d'objectivité, de rigueur.

Photo de Laurent LafonLaurent Lafon, rapporteur :

...t supérieur de masse, doit également nous alerter. Nous procèderons à des auditions et tables rondes et irons à la rencontre des associations étudiantes. Nous prendrons aussi en compte l'action des collectivités territoriales, qui se sont saisies de la détresse étudiante avant même la survenance de la crise sanitaire, et dont l'action aujourd'hui est très importante. Nous nous rendrons dans les universités, et pas seulement celles des grandes métropoles, en gardant à l'esprit qu'il existe de grandes disparités entre les établissements en termes de taille, de nombre de formations proposées et de capacité à accompagner. Nous aurons aussi des échanges avec des acteurs institutionnels incontournables : Conférence des présidents d'université, Conférence des grandes écoles, associations des professeurs ...

Photo de Hussein BourgiHussein Bourgi :

... à oublier les étudiants originaires des outre-mer, qui se trouvent dans un « angle mort » : ils sont en fait logés à la même enseigne que les étudiants internationaux, ne prenant pas le risque de rentrer chez eux. En outre, beaucoup d'étudiants partiront en vacances dès la fin des examens. Il faudrait donc se déplacer sur le terrain dès le mois de mars ou d'avril pour rencontrer les étudiants. L'université de Montpellier me semble pouvoir être utilement inscrite au programme de déplacements de la mission d'information. Enfin, nous savons que nous ne devons pas nous focaliser sur les grandes métropoles. Dans mon département, un étudiant résidant à Béziers - deuxième ville du territoire - n'est pas du tout dans la même situation qu'un étudiant se trouvant à Montpellier ! Les grandes villes possèden...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

Cette mission sera sans doute l'occasion de tirer profit des enseignements de la crise sanitaire et des mesures mises en place pour répondre aux difficultés des étudiants. Je pense notamment à la mobilisation de la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC) : les présidents d'université ont pour la plupart témoigné de sa grande utilité en situation d'urgence. Mais quelle utilisation pourra en être faite lors du retour à la normale ?

Photo de Sonia de La ProvôtéSonia de La Provôté :

...eunes à passer ce cap. Le logement étudiant est une question en soi ; il est important qu'une séquence de notre travail lui soit consacrée. La situation n'est pas du tout la même d'une ville à l'autre. Nous devons donc être en capacité de mieux accompagner les propositions de logement pour les étudiants. Nous devrions aussi nous emparer des problèmes d'accès au sport et à la culture. Beaucoup d'universités ne peuvent utiliser leurs équipements sportifs, et le manque d'accès à la culture est vécu de façon extrêmement négative... La dimension psychologique doit être prise en compte, notamment au niveau des services universitaires de médecine préventive et de promotion de la santé (Sumpps), qui sont en mis en place dans les universités, mais pas dans les grandes écoles. Enfin, nous devrions regarde...

Photo de Laurent LafonLaurent Lafon, rapporteur :

... première année de médecine, où la réforme se met difficilement en place compte tenu de la crise sanitaire, se trouvent ainsi dans une situation particulière. Les questions liées à la vie sociale, culturelle, sportive et sanitaire des étudiants seront centrales dans notre travail. La CVEC, créée par la loi du 8 mars 2018 relative à l'orientation et à la réussite des étudiants, vise à donner aux universités les moyens de mieux accompagner la vie sociale des étudiants. Un bilan de ce dispositif s'impose en effet. Des déplacements sur le terrain me semblent effectivement nécessaires. J'espère qu'ils ne seront pas trop contraints par la situation sanitaire.