Interventions sur "mémoire"

20 interventions trouvées.

Photo de Jean-Jacques MirassouJean-Jacques Mirassou :

...eux que Victor Hugo, dans son poème Hymne, a célébrés par anticipation comme des martyrs, des vaillants, des forts. N’y aurait-il que ce que je viens d’évoquer à l’instant, cela suffirait largement à mes yeux pour justifier la proposition de loi que j’ai l’honneur de vous présenter, dont l’article 1er instaure une journée nationale de la Résistance destinée à assurer la transmission de la mémoire de cette partie de l’histoire de notre pays, tout en rendant un hommage légitime et appuyé à ceux qui en ont été les acteurs, et dont certains vivent encore. Bien sûr, certains esprits chagrins, une fois de plus, ont estimé que l’adoption d’une telle proposition de loi ferait courir le risque d’un « encombrement » du calendrier mémoriel. À ceux-là, je réponds très facilement qu’aucune commémora...

Photo de Ronan KerdraonRonan Kerdraon, rapporteur :

...traide et la tolérance faiblissent, il est plus important que jamais de faire écho aux valeurs humaines, philosophiques et politiques – au sens noble du terme – qui ont guidé jusqu’au bout les résistants français lors de la Seconde Guerre mondiale. Comme la plupart d’entre vous, mes chers collègues, je crois à la nécessité de préserver les dates de commémoration, lesquelles rythment le devoir de mémoire. Ce texte s’inscrit dans la suite de la proposition de loi déposée par notre collègue Alain Néri à l’Assemblée nationale, visant à reconnaître le 19 mars comme la date marquant la fin de la guerre d’Algérie. La logique est la même, sur le plan tant symbolique qu’historique. Comme Jean-Jacques Mirassou, je suis intimement convaincu que l’instauration du 27 mai comme journée nationale de la Résis...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, madame la présidente de la commission des affaires sociales, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, la proposition de loi dont nous débattons aujourd’hui tend à instaurer une journée nationale dédiée à la mémoire des résistants de la Seconde Guerre mondiale et des victimes de la déportation. Elle bénéficie du soutien de nombreuses associations d’anciens combattants et d’amis de la Résistance. Sur le fond, ce texte ne peut qu’emporter mon approbation, puisqu’il vise à rendre hommage à des hommes et à des femmes qui se sont battus, allant parfois jusqu’au sacrifice suprême pour libérer notre pays de la bar...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

… et, ne l’oublions pas – ce rappel a déjà été formulé –, il a inspiré le préambule de la constitution de 1946. Le legs immense de ces résistants appartient à tous les Français. Il ne doit pas disparaître, il ne doit pas s’effacer de nos mémoires. Alors que seuls 23 des 1 038 compagnons de la Libération sont encore en vie, il est de notre devoir de transmettre cet héritage aux générations futures, de léguer les valeurs de la Résistance et, à travers elles, l’esprit d’indépendance et de liberté qu’elles traduisent. Il est de notre devoir de rendre hommage à l’armée des ombres. § Disons-le, la présente proposition de loi a une portée plu...

Photo de Isabelle PasquetIsabelle Pasquet :

...rt inestimable de la Résistance à la libération du pays et à sa reconstruction, tout en honorant les valeurs mêmes incarnées par les résistants. Reconnaissons-le, cette démarche est bien différente de la politique engagée par le précédent gouvernement, qui, tendant à confondre toutes les guerres et tous les hommes, ne permettait en conséquence pas d’exercer dans de bonnes conditions le devoir de mémoire, en particulier auprès des jeunes générations. La date du 27 mai, marquant le début du processus politique de libération du pays, est la seule à faire l’unanimité. Elle symbolise en effet non seulement l’unification de la Résistance, mais également la volonté de libérer la France par une participation active du peuple français à travers les Forces françaises de l’intérieur. C’est le 27 mai 1943...

Photo de Jean BoyerJean Boyer :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, dans deux mois, la France inscrira dans sa mémoire une date marquée par l’engagement d’un homme exceptionnel : Jean Moulin. Les combattants de l’époque, ceux qui ont eu le courage de briser le silence de la résignation, dans une France alors vaincue, soumise et humiliée, deviennent rares – chaque jour, des paupières se ferment, car le temps a fait son chemin et a touché les plus résistants au combat de la guerre dans un autre combat : le combat ...

Photo de Jean BoyerJean Boyer :

...chers amis, je suis un de vos aînés dans cette assemblée. Le 15 août 1944, j’avais sept ans, je gardais les vaches, avec ma maman et un petit copain. Sur le coup de onze heures, trois escadrilles parties de Provence pour rejoindre la Normandie ont semé des messages d’espérance. J’ai ramassé ces tracts, comme tous les enfants de ma génération. J’en connais encore les mots, que je vais vous dire de mémoire : « Les armées des Nations unies ont débarqué dans le Midi. Leur but est de chasser l’ennemi et d’effectuer une jonction avec les forces alliées, les forces de Normandie. Les forces françaises participeront à cette opération, à côté de nos frères d’armes, sur mer, sur terre et dans les airs. La victoire est certaine ! Vive l’âme de la France et tout ce qu’elle représente ! » En écoutant ce messa...

Photo de Robert TropeanoRobert Tropeano :

...ègues, la proposition de loi relative à l’instauration du 27 mai comme journée nationale de la Résistance ponctuera le calendrier commémoratif national d’un nouvel hommage, légitime et très attendu, envers tous les combattants de l’ombre qui ont été et resteront pour toujours l’honneur de la France. Au cours de ces dernières années, le Parlement a adopté plusieurs textes destinés à entretenir la mémoire collective. À l’occasion de leur examen, j’ai pu apporter tout mon soutien et celui du RDSE à des initiatives exprimant la reconnaissance de la nation envers toutes les victimes civiles ou militaires des tragédies de notre histoire. Chaque fois, il est question de ne pas oublier tous les sacrifices endurés au nom de la défense des idéaux de paix et de liberté. Commémorer, c’est aussi transmettre...

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, il y a un peu plus d’un an, notre assemblée adoptait à l’unanimité un texte visant à faciliter la mise en œuvre de la loi créant le Conseil national des communes « Compagnon de la Libération ». La proposition de loi qui nous est soumise s’inscrit dans une démarche très similaire : il s’agit de pérenniser la mémoire de la Résistance, de faire en sorte que son apport historique, politique, social et culturel survive à l’extinction progressive de celles et de ceux qui en furent les humbles et glorieux acteurs. Un à un, en effet, celles et ceux qui avaient survécu à la déportation et aux camps, au combat forcément inégal face à l’occupant, aux sévices de la torture ou encore aux blessures et aux souffrances su...

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

...nce renvoie aussi et naturellement à toutes les composantes extranationales qui y participèrent, ainsi qu’aux résistances antitotalitaires qui virent le jour à la même époque dans de nombreux pays d’Europe, Allemagne comprise. Cette journée n’est pas non plus un nouveau jour férié ou chômé dans un calendrier déjà chargé en la matière au printemps. Non, c’est d’abord un jour intense de travail de mémoire mis au service du présent pour aider les jeunes générations à mieux s’approprier leur avenir de personne libre et de futur citoyen. Le choix d’une date pour ce type de journée est souvent délicat et suspecté d’une volonté de donner une orientation partisane particulière à l’événement consacré. Deux possibilités s’offraient à nous : celle du 27 mai 1943, marquant la première réunion du Conseil n...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...18 juin du général de Gaulle ? Dans l’histoire de notre pays, ces quelques phrases qui résonnent encore ont été une ligne directrice essentielle. Comment ne pas se rappeler l’œuvre de Jean Moulin, et quelle a été sa fin ? Comment ne pas se rappeler les femmes et les hommes célèbres qui, à l’image de Lucie et de Raymond Aubrac, se sont battus pour refouler l’envahisseur ? Comment ne pas évoquer la mémoire de Stéphane Hessel, résistant et déporté, qui nous a quittés il y a quelques jours ? Comment ne pas citer Elsa Triolet et Louis Aragon qui, pendant toutes ces années de maquis, ont diffusé dans les journaux des messages destinés à redonner force et vigueur aux Français ? Cependant, mes chers collègues, la Résistance, c’est aussi une foule d’anonymes : peut-être certains d’entre vous, nos parents...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

...Jean-Jacques Mirassou a eu raison de nous proposer de faire du 27 mai la journée nationale de la Résistance. Je le répète : nous ne voulons pas revisiter l’histoire. Nous voulons préparer l’avenir. De ce point de vue, il est heureux qu’il reste encore des femmes et des hommes qui, sans cesse, dans les écoles et les collèges de nos départements, transmettent, expliquent et font vivre le devoir de mémoire. §Car si nous oublions, rien demain ne sera comme aujourd’hui. Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je renouvelle mes remerciements à Jean-Jacques Mirassou. En instituant une journée nationale de la Résistance, le Sénat accomplira une œuvre essentielle pour la nation. Nous sommes unis pour une seule cause : la défense de la France, de la liberté et de la République. ...

Photo de Alain NériAlain Néri :

Mes chers collègues, songez qu’alors qu’ils risquaient leur vie tous les jours, ces résistants ont eu l’audace de réfléchir au lendemain, à la construction d’une République sociale et de progrès, d’une République fidèle à l’idéal « liberté, égalité, fraternité ». Formidable ! En présentant cette proposition de loi, Jean-Jacques Mirassou nous permet de faire œuvre non seulement de mémoire, mais aussi d’éducation civique et politique au moment où, plus que jamais, nous devons mener ensemble le combat politique, et surtout idéologique, pour défendre les valeurs de la République.

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

...tant d’autres, moins connus, mais aussi grands. Non, nous ne pouvons pas oublier, vous avez raison, monsieur Mirassou, que d’autres, avant nous, ont frayé un chemin, souvent au prix du sang et des larmes, et que, grâce à eux, nous pouvons aujourd’hui connaître, tout simplement, la liberté. Mes chers collègues, jamais les hommes ne devraient imaginer le futur en oubliant leur propre histoire. La mémoire, c’est la première justice rendue aux victimes, c’est le premier rempart contre la guerre. Le pire serait que l’oubli s’installe, effaçant les événements et les hommes. Un peuple sans mémoire est un peuple sans identité, un peuple sans avenir. Gardons-nous de l’oublier, ceux qui effacent leur passé sont condamnés à le revivre. Un enfant d’une classe de sixième me disait avec beaucoup d’à-propos :...

Photo de Frédérique EspagnacFrédérique Espagnac :

...iter le nom de ces héros qui, parfois par le sacrifice de leur vie, permirent à la France de garder la tête haute ? Combien peuvent aujourd’hui encore entonner Le Chant des partisans, qu’ils furent pourtant si nombreux à l’époque à murmurer comme un chant de complicité ? Naturellement, il y a des raisons à tout cela. Tout d’abord le temps, qui, implacablement, poursuit son œuvre et efface mémoires et témoignages. Ensuite, les lacunes de l’histoire : outre le fait que certains ont voulu restreindre son enseignement, ne lui trouvant plus d’utilité, elle n’a permis, ne pouvant qu’être parcellaire, de ne retenir que quelques noms. Pour autant, conscients que ces individus que rien ne prédestinait à une telle charge n’auraient jamais pu réussir sans un réseau extraordinaire, riche de plusieur...

Photo de Jacques BerthouJacques Berthou :

...çais, alors que toute la France est occupée, le Conseil national de la Résistance, le CNR, se réunit pour la première fois, autour de celui qui devient son premier président, Jean Moulin. Cette réunion a lieu en plein centre de la capitale, dans le VIe arrondissement, comme un dernier pied de nez adressé par Jean Moulin à l’envahisseur avant sa capture, quelques semaines plus tard, à Caluire. La mémoire, le souvenir de la Résistance est encore vif chez les plus âgés d’entre nous. Parfois, dans certains cas, ce sont nos parents ou nos grands-parents qui nous ont raconté cette époque terrible, durant laquelle la France n’était plus la France. Ce sont également tous les écrits, films, conférences et témoignages qui maintiennent vivace dans notre mémoire cette période si difficile. Les années passé...

Photo de Jacques BerthouJacques Berthou :

… parce que la force de la Résistance dépasse nos divergences et nos différences, nous avons tous, à l’égard de ceux qui nous succèdent, un devoir de mémoire à poursuivre, pour que la vigueur des témoignages de cette époque ne s’évanouisse jamais. Mais cette période illustre également formidablement le fait que, dans les moments les plus terribles de l’histoire de notre pays, il y a toujours eu des Français pour s’opposer, au péril de leur vie, à la soumission et à la confiscation de la liberté de penser et d’agir. Là est, selon moi, le sens de cett...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...ureusement, beaucoup mouraient en France avant d’être déportés. Nous devons avoir une pensée pour tous ces patriotes, de toutes tendances politiques, qui ont défendu leur pays, à une époque où on les traitait de terroristes. Rappelons-nous les termes utilisés sur Radio Paris. Ainsi nous avons une idée de l’opinion qu’avaient les personnes qui collaboraient des résistants. Je voulais saluer leur mémoire et remercier tous les orateurs qui, avec beaucoup d’émotion et de gravité, ont rappelé ces événements, cité les grands noms de la Résistance, de Gaulle, Jean Moulin, Raymond et Lucie Aubrac, notamment. Je veux enfin féliciter M. le ministre de son intervention, ainsi que Jean-Jacques Mirassou, auteur de la présente proposition de loi, laquelle, je l’espère, sera reprise par l’Assemblée nationale...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Au nom de notre groupe, et même du Sénat, je tiens à remercier Jean-Jacques Mirassou. C’est un militant de longue date de la mémoire de la Résistance, à laquelle il est attaché par son département d’élection et son histoire familiale. Il était important, dans cette période où, parfois, les débats sont vifs, de nous arrêter un instant pour regarder notre histoire et songer à ce qu’elle aurait été sans l’engagement des femmes et des hommes qui ont résisté. Alors que le dernier Poilu est mort et qu’il ne restera bientôt plus d’a...

Photo de Didier GuillaumeDidier Guillaume :

Pour notre part, nous œuvrons également dans nos départements, notamment par le biais du concours national de la Résistance et de la déportation. De nombreux anciens combattants participent eux aussi à ce devoir de mémoire, à l’image de cette grande figure nationale qu’est Jean Monin, qui fut déporté à seize ans et qui, en dépit de la fatigue de l’âge, continue à faire chaque année le tour des établissements scolaires. Monsieur Boyer, je vous remercie d’avoir insisté sur ces enjeux ce matin. Je suis convaincu que le Gouvernement étudiera les moyens de permettre à notre débat d’irriguer l’ensemble de la société. En...