Interventions sur "l’aviation"

20 interventions trouvées.

Photo de Bruno SidoBruno Sido :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, c’est à la demande du bureau du Sénat, en juin 2011, que l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, l’OPECST, a été saisi d’une étude sur « Les perspectives de l’aviation civile à l’horizon 2040 : préserver l’avance de la France et de l’Europe ». M. Roland Courteau, vice-président de l’Office, a aussitôt été désigné comme rapporteur, et a présenté un rapport de faisabilité en février 2012. Pour mener à bien cette étude au thème ambitieux, le rapporteur a procédé à des auditions, effectué plusieurs déplacements en France métropolitaine ainsi qu’à Bruxelles, en Al...

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en quarante ans, les progrès de l’aviation civile ont été spectaculaires dans chacun des segments d’un secteur devenu central pour l’économie française. Cette position, doit-on le rappeler, est le résultat de plusieurs dizaines d’années d’efforts conjugués de l’État, des industriels et des chercheurs. Néanmoins, face au durcissement de la concurrence internationale et aux défis du transport aérien, la question qui m’a été posée par l’OPE...

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, en cinquante ans, nous avons eu la chance de vivre une accélération des échanges de biens et services et un développement rapide des déplacements touristiques ou professionnels à travers la planète, sous l’impulsion des progrès réalisés par l’aviation civile. Cette dernière a joué et continue de jouer un rôle essentiel pour la croissance et l’ouverture des États sur le monde en estompant les contraintes de distance et de temps. Si le secteur aéronautique fait preuve d’un indéniable savoir-faire en matière d’innovation scientifique et technologique, les nombreux défis auxquels il devra faire face risquent de faire chanceler une économie intern...

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

...de souligner, particulièrement dans la conjoncture actuelle ! De nombreux emplois sont encore créés en dépit de la crise. J’ouvre d’ailleurs une parenthèse, pour souligner la nécessité de mettre en avant, auprès de nos jeunes, les formations offertes par cette filière, car elles sont de très grande qualité. Je pense notamment à de nombreux lycées professionnels, mais aussi à l’École nationale de l’aviation civile, l’ENAC, que nous avons l’honneur d’accueillir à Toulouse – vous me pardonnerez cette nouvelle marque de chauvinisme, mes chers collègues… Cette filière ne manque vraiment pas de débouchés ! L’aviation civile est un secteur stratégique qui mérite qu’on lui accorde plus d’attention et qui ne doit pas être négligé sous prétexte de ses bonnes performances actuelles, car son avenir dépend de ...

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

...née, ne cesse de créer de nouvelles routes aériennes et d’agrandir sa flotte ; de l’autre, le plan Transform 2015 d’Air France ralentit les investissements. La compagnie française pâtit d’une réelle inégalité face à la concurrence de certaines compagnies qui profitent d’une réglementation beaucoup plus souple et n’hésitent pas à utiliser des pratiques de dumping social et fiscal. L’évolution de l’aviation civile doit également être appréhendée en prenant en compte les autres modes de transport que la France, mais aussi l’Europe prétendent développer, comme le mode ferroviaire. L’aviation civile subira sans aucun doute la concurrence de la grande vitesse ferroviaire avec l’avènement de l’Europe du rail. Il convient, comme cela a été souligné, de créer des conditions favorables à l’intermodalité ent...

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

..., 3 milliard d’euros, ne sont pas à la hauteur des enjeux. De même, nous ne pouvons qu’exprimer notre perplexité quant aux cessions de capital de l’État au sein d’EADS ou encore d’Aéroports de Paris, alors qu’il nous faut, dans ce secteur plus que dans tout autre, renforcer et assumer le rôle de l’État stratège. Compte tenu de ces considérations et de la part de la valeur ajoutée que représente l’aviation civile dans notre économie, nous vous demandons de pérenniser cette filière d’excellence confrontée à de nombreuses mutations.

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

...u regard de l’importance des sujets qu’ils traitent, de même que de l’ampleur des chiffres et des analyses qu’ils contiennent, nous estimons qu’ils méritent plus et mieux qu’un débat en séance. Nous souhaiterions pouvoir disposer d’un délai suffisant pour consulter ces travaux et les soumettre à des regards croisés. Venons-en maintenant au rapport à proprement parler : comme cela a été souligné, l’aviation civile a connu des avancées remarquables ces dernières années. Je tiens tout d’abord à saluer l’action de cette filière pourvoyeuse d’emplois, qui stimule la recherche et permet aussi de mettre en avant le savoir-faire français dans les technologies de pointe. Ce savoir-faire, en constante évolution et renouvellement, permet à notre pays de faire bénéficier tous les usagers d’une aviation civile...

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

Les compagnies aériennes européennes elles-mêmes s’intéressent aujourd’hui à des offres combinées « rail-air ». Même si cette option ne m’est pas apparue dans le rapport, il nous semble qu’il faille l’intégrer dans l’analyse présentée ce soir. Autrement dit, la réflexion sur le développement de l’aviation civile ne doit pas faire l’objet d’un raisonnement « en silo », ne prenant en considération que les éléments propres à ce secteur, mais intégrer les divers autres moyens de transport existants. Enfin, nous rappelons que l’avion n’est pas un moyen de transport économique, loin de là ; c’est l’un des plus coûteux et cette particularité ne cessera de s’aggraver avec la raréfaction des ressources én...

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

...t de Notre-Dame-des-Landes sert aussi à rappeler l’existence d’aéroports vides, en Espagne par exemple ou au Canada, qui en compte deux. De même, je vous invite à visiter avec moi l’aéroport Willy Brandt, à trente kilomètres de Berlin. Modèle technologique, cet aéroport, dont l’inauguration a été reportée, ne sera vraisemblablement pas ouvert à une échéance très proche. Ainsi, penser l’avenir de l’aviation civile est une bonne chose. Toutefois, il semble nécessaire de lier cette réflexion à la réalité de nos territoires, aux aéroports où les avions se posent. Cette réflexion nous aurait également semblé pertinente et nous aimerions que cet oubli soit réparé.

Photo de Charles RevetCharles Revet :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le président et monsieur le rapporteur de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, mes chers collègues, il est des débats dont l’objet prête davantage à la polémique et aux projections alarmistes que ce débat sur les perspectives d’évolution de l’aviation civile à l’horizon de 2040. Contrairement à d’autres sujets afférents aux problématiques environnementales et énergétiques ou à des choix scientifiques, nous n’aurons pas à dresser un catalogue de chiffres ou de signaux catastrophiques, ni à nous cacher derrière des objectifs inatteignables, comme cela peut être le cas lors d’autres débats. Il convient donc, en évoquant les progrès réalisés par ...

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d’abord remercier le président de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, notre collègue Bruno Sido, d’avoir choisi ce sujet et féliciter le rapporteur de son travail. La France a une responsabilité particulière dans le domaine de l’aviation civile. Elle doit cette responsabilité à son histoire, marquée par la créativité de ses ingénieurs qui furent d’illustres pionniers. Elle occupe aujourd’hui un rang de premier plan. L’enjeu est important : comment garder ce rang et ce rôle de premier plan sur le long terme ?

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

J’aborderai successivement quatre points : l’adaptation à une concurrence renouvelée ; le besoin de maintenir un niveau de recherche élevé ; la nécessité de s’adapter aux nouvelles exigences environnementales ; la question clé du rôle de l’État dans l’aviation civile.

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

Le rapport pose parfaitement les termes du débat. L’objectif est bien de préserver l’avance de la France et de l’Europe dans le secteur stratégique de l’aviation civile. Dans l’aéronautique plus encore que dans d’autres secteurs, demain se prépare aujourd’hui. Cette certitude, nous devons la partager et surtout la traduire en actes. J’entends parfois certains dire que le secteur aéronautique est si florissant qu’il n’est pas utile de maintenir un tel niveau de crédits publics pour aider la recherche. Ce secteur où les carnets de commande sont pleins et l...

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

...ublions pas le Canada, avec Bombardier, ni le Brésil, avec Embraer, dont les projets d’avions monocouloirs concurrenceront à terme ceux de Boeing et d’Airbus. Le duopole Boeing-Airbus est peut-être déjà derrière nous. L’investissement dans l’innovation et la créativité est donc plus que jamais nécessaire pour maintenir la compétitivité de l’offre de l’industrie française. Pour le dire autrement, l’aviation civile de 2040 se prépare dès aujourd’hui en ne ratant pas les innovations et les ruptures technologiques. Cela passe par un soutien public fort à la recherche-développement et à l’innovation dans la production industrielle, mais aussi par un accompagnement public visant à pérenniser nos positions sur les marchés à l’exportation. La question est bien là : ne baissons pas la garde, car les rupture...

Photo de Vincent Capo-CanellasVincent Capo-Canellas :

...iaux, il faut préparer le renouvellement de produits absolument stratégiques pour chacun des grands acteurs nationaux. Tel est, par exemple, pour Airbus, l’enjeu du remplacement du moyen-courrier A320, fleuron de l’industrie aéronautique française et européenne des années 1980 à 2000. Les motoristes et les équipementiers devront quant à eux fournir des moteurs et des équipements qui permettront à l’aviation civile d’être moins polluante, moins bruyante et plus économique. Les défis qui attendent le transport aérien tant pour répondre à l’accroissement du trafic, qui devrait doubler d’ici à la période 2030-2040, que pour répondre à des préoccupations environnementales, obligent ainsi les opérateurs à investir dans la recherche. J’en viens à la troisième priorité que je souhaite mettre en avant : l’a...

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce débat sur les conclusions et les préconisations du rapport rédigé par Roland Courteau au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques nous permet d’aborder la question de l’aviation civile et des conditions à réunir pour préserver l’avance de la France et de l’Europe en la matière. Il s’agit en effet d’un secteur d’activité essentiel. L’aviation civile est une industrie majeure, avec 33 000 emplois directs et même un million d’emplois si l’on compte l’ensemble des emplois induits. Elle représente 75 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 18 milliards d’euros d’exportati...

Photo de Cécile CukiermanCécile Cukierman :

Nous ne contestons pas le bien-fondé d’une vision européenne de la gestion du trafic, mais nous regrettons que la réflexion ait été conduite concrètement et de manière concomitante avec une volonté de libéralisation, par la voie de l’externalisation d’un maximum d’activités liées à l’aviation. À nos yeux, un tel constat soulève de nombreuses questions en termes de sécurité et d’efficacité. À ce sujet, le dernier rapport d’Eurocontrol montre que la régularité se dégrade depuis 2003 : plus de 18 % des vols en Europe accusent aujourd’hui des retards. Pour notre part, nous estimons qu’il faut reconnaître encore plus le rôle de la puissance publique dans ce secteur pour garantir la sécuri...

Photo de Jean-Jacques MirassouJean-Jacques Mirassou :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, élu de Haute-Garonne, vous comprendrez que je dresse l’oreille, à l’instar de tous les Haut-Garonnais, quand on évoque le trafic aérien et l’industrie aéronautique. À cet égard, je ne peux pas m’empêcher de rappeler devant vous que l’épopée de l’aviation commerciale a en grande partie commencé à Toulouse. Dois-je évoquer tous ces noms qui sont familiers à nos oreilles toulousaines : Latécoère, Daurat, Mermoz, Saint-Exupéry, et quelques autres ? Ce n’est pas si vieux, puisque cela remonte au début du dernier siècle. Aujourd’hui, comme l’a dit Roland Courteau, l’aviation civile représente pas moins de 330 000 emplois directs dans notre pays, plus ...

Photo de Jean-Jacques MirassouJean-Jacques Mirassou :

… ainsi que Bruno Sido, président de l’office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques. Ils nous donnent en effet l’occasion de revenir sur les perspectives d’évolution de l’aviation civile à l’horizon de 2040 en évaluant le formidable bond en avant effectué depuis l’époque que j’évoquais tout à l’heure. Comme M. le rapporteur en a fait la démonstration, cette tendance ne se démentira pas d’ici à 2040. L’enjeu est clair : il s’agit de préserver l’avance de la France et de l’Europe dans un domaine éminemment stratégique. Le rapport a le grand mérite de mettre en évidence la v...

Photo de Jean-Jacques MirassouJean-Jacques Mirassou :

...ernisation des infrastructures de transport de manière beaucoup plus générale, à l’échelon de notre territoire. Notre pays mérite d’être doté d’un véritable schéma national des infrastructures de transport, qui n’a toujours pas été mis en place malgré un certain nombre de tentatives. Il est temps de développer l’intermodalité. Je pense, notamment, aux deux secteurs qui nous intéressent le plus : l’aviation et le rail, qui sont en corrélation directe. Disons-le haut et fort : le rail n’est pas l’ennemi du transport aérien, et vice-versa. Ces deux modes de transport doivent être présentés de manière complémentaire : on doit pouvoir prendre l’avion juste après avoir voyagé par rail, et réciproquement.