Interventions sur "fille"

7 interventions trouvées.

Photo de Hélène Conway-MouretHélène Conway-Mouret :

Les stéréotypes que vous présentez me semblent émaner du modèle américain. La position du garçon rappelle celle du cow-boy ; la petite fille attachée à son apparence fait écho à l'image de la Barbie. Dans certains états américains, des jeunes filles reçoivent en cadeau d'anniversaire des soins esthétiques, voire de la chirurgie esthétique dès l'adolescence. Percevez-vous cette influence du modèle américain, que nous avons intégré et qui s'impose à nous aujourd'hui ?

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

...orte que les jeux et les jouets ne renforcent pas les stéréotypes existants ? Si le détour par la recherche américaine est très éclairant sur certains points, il me semble que pour notre instance, la cause importe peu, seuls les effets comptent. Ils ont été exposés dans les deux premières interventions. L'enjeu pour une démocratie est de construire des égaux sociaux. Ayant élevé un garçon et une fille ayant aujourd'hui 34 et 24 ans, j'ai pu constater que quelque chose avait changé au cours de cette dernière décennie. Vous êtes en mesure de nous éclairer scientifiquement sur cette évolution, qui résulte de l'utilisation du marketing à grande échelle. Des jouets qui jadis étaient substituables quel que soit le sexe de l'enfant sont devenus, par la magie de l'économie, non substituables. L'indust...

Photo de Françoise LabordeFrançoise Laborde :

Je partage le constat de Corinne Bouchoux sur l'évolution des jouets en dix ans. Comme vous l'indiquiez, Brigitte Grésy, l'idée n'est pas de se retenir systématiquement d'acheter du rose ou du bleu, mais de prêter attention aux stéréotypes que peuvent véhiculer nos actes d'achat. Une nièce, actuellement enceinte, m'a dit récemment qu'elle était contente que ce ne soit pas une fille : « Que ferais-je de tous les cadeaux roses qu'on m'offrirait ? ». Je lui ai répondu qu'à la place, elle recevrait du bleu. Elle a estimé que ce n'était pas pareil. J'ai compris qu'il restait du travail à accomplir, que les stéréotypes étaient très profondément ancrés, même chez les personnes a priori sensibles à la question. De l'exposé de Jean-François Bouvet, je ne retiens qu'un point : le gè...

Photo de Maryvonne BlondinMaryvonne Blondin :

...ous entendre, j'ai cru revenir des dizaines d'années en arrière. Dans les années 1970, quand mes enfants sont nés, ces codes couleur n'existaient plus : le jaune, par exemple était une couleur assez répandue. Je n'avais pas mesuré cette fracture qui s'est opérée dans les années 1990. J'ai regardé les jouets et livres de mes enfants et j'ai constaté que mon fils jouait plus avec des poupées que ma fille. Je suis donc très surprise de ce que vous dites. Les recherches scientifiques iront-elles jusqu'à la recherche sur les zones actives du cerveau des filles et des garçons ? On prétend qu'ils sont différents et que les connexions se font autrement. L'éducation populaire et les « maisons pour tous » assurent un travail important. Le week-end dernier a eu lieu, dans mon département, la manifestati...

Photo de Christiane KammermannChristiane Kammermann :

Je suis pour la féminité, tout en étant pour l'égalité pour certaines choses. Vous évoquiez les vendeurs qui demandaient aux parents le sexe de l'enfant pour orienter leur choix de jouets. Je trouve cette réaction normale. En effet, parmi mes cinq enfants, les filles se tournaient spontanément vers les poupées, et les garçons vers les vélos ou les armes. Je l'ai observé. Nous avons vécu au Liban au moment de la guerre et mes garçons voulaient des armes, ce que nous, leurs parents, nous leur refusions, compte tenu de l'environnement. Nous leur en avons cependant achetées, ce qui a d'ailleurs choqué mes parents en France. Ces propos étaient très intéressants,...

Photo de Roland CourteauRoland Courteau, co-rapporteur :

On retrouve les stéréotypes sexistes dans le marketing, les catalogues, la disposition de rayons jouets ciblés « filles » ou « garçons ». Selon certaines études, seulement 35 % des jouets, jeux et catalogues ne seraient pas « genrés ». Il nous a été dit que 66 % des jouets étaient « genrés » pour des raisons économiques, soit le contraire de ce que vous affirmez. Les fabricants sont-ils conscients que les stéréotypes enferment les enfants dans des champs de possibles restreints, ce qui aura des conséquences sur ...

Photo de Corinne BouchouxCorinne Bouchoux :

...e idéologique où l'apprentissage est plus valorisé que la coopération. Il s'agit donc de l'inculcation d'un modèle. Ma ville est jumelée avec Bamako, ville avec laquelle nous avons un partenariat sur plusieurs thématiques, dont les jeux et les jouets, qui implique des échanges de pratiques sur les jeux et jouets. Avec la pénurie qui règne à Bamako, il n'existe pas de répartition des jouets entre filles et garçons. La pratique du recyclage des jeux à construire par les enfants permettraient en outre de valoriser les valeurs de coopération et de construction, ce que votre fédération pourrait favoriser. Les enfants sont en effet demandeurs de co-construction. En Afrique, des idées pourraient intéresser les fabricants. Y réfléchissez-vous ?