Interventions sur "enceinte"

17 interventions trouvées.

Photo de Anne-Marie PayetAnne-Marie Payet :

Mais la persévérance est à mon avis une vertu lorsqu'elle sert une cause juste, et la lutte contre le syndrome d'alcoolisation foetale, ou SAF, en est une. Cet amendement vise à informer les femmes enceintes du danger que peut représenter pour l'enfant qu'elles portent en leur sein la consommation d'alcool et, par là même, à réduire le nombre d'enfants atteints du syndrome précité. Il s'inscrit tout à fait dans la droite ligne de l'article 1er bis qui traite de la prévention du handicap. Je rappelle que des milliers d'enfants sont touchés chaque année par ce fléau qui fait sept fois plus de...

Photo de Anne-Marie PayetAnne-Marie Payet :

...et que d'autres mesures complémentaires sont nécessaires ; mais il a l'avantage d'être un rappel permanent du danger. Lorsque j'ai présenté cet amendement pour la première fois, de nombreux contradicteurs m'ont rétorqué que cet étiquetage ne présentait aucun intérêt et qu'il n'empêcherait pas les femmes enceintes de boire.Alors pourquoi le combattre avec tant de véhémence ? Je suis persuadée que cette mesure aura une incidence réelle et évitera l'apparition de nouveaux cas de handicap. En revanche, cette disposition ne mettra pas en péril l'économie de la vigne. Elle ne ternira pas l'image du vin, comme le craignent certains collègues originaires de départements viticoles. D'ailleurs, certains viticult...

Photo de Anne-Marie PayetAnne-Marie Payet :

...sabilités et son attitude exemplaire, je lui ai remis la médaille du Sénat. Je veux rendre hommage à cet homme du Languedoc, M. Bru. Son vin est l'un des meilleurs de France. En lisant la presse du mois d'août, en apprenant les risques encourus par le foetus, il n'a pas hésité à faire figurer sur ses 600 000 bouteilles de vin, en quatre langues, que la consommation était déconseillée aux femmes enceintes, et ce en dehors de toute obligation législative. Cet homme a fait ce qu'il a estimé être son devoir. Je viens d'apprendre qu'il va être élu homme de l'année par des associations de femmes. Cela révèle à quel point son geste est apprécié. Les femmes reconnaissent que les médecins, encore actuellement, ne parlent pas des risques de consommation d'alcool pendant la grossesse, ...

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

...à siéger sur ces travées et à être tout aussi responsables que d'autres. D'entrée de jeu et à toutes fins utiles, je rappelle qu'au mois de juillet dernier, lors de la deuxième lecture du projet de loi relatif à la politique de santé publique, j'ai apporté mon soutien à un amendement visant à organiser régulièrement des campagnes nationales de prévention et d'information à destination des femmes enceintes : j'estimais en effet qu'il s'agissait d'une mesure réellement efficace, susceptible de participer à une information le plus en amont possible. Mes chers collègues, il est exact que le syndrome d'alcoolisation foetale est gravissime et a des conséquences effroyables. Mais tout le problème est de savoir comment traiter cette question. Si l'on veut vraiment agir, monsieur le ministre, il faut me...

Photo de Roland CourteauRoland Courteau :

...le politique de prévention, plus globale et plus efficace que celle qui est actuellement en vigueur. Quelques-uns de mes collègues et moi-même sommes favorables à une réelle prévention, entamée sur les bancs de l'école, du collège, du lycée, et inscrite dans les programmes scolaires, c'est-à-dire le plus en amont possible. En effet, interrogeons-nous : lorsqu'une jeune fille constate qu'elle est enceinte de quatre ou cinq semaines, voire plus, n'est-il pas déjà trop tard, si son mode de vie a laissé à désirer durant les jours qui ont précédé ? Or, aujourd'hui, médecins et infirmières scolaires vous diront que, faute de personnels en nombre suffisant ou de moyens pédagogiques, les objectifs sont très loin d'être atteints. Je le répète encore une fois : « oui » à l'organisation de campagnes natio...

Photo de Jean-Pierre GodefroyJean-Pierre Godefroy :

...men du projet de loi relatif à la politique de santé publique. Nous n'avons donc aucune raison de changer de position aujourd'hui. En effet, les personnes auditionnées par la commission des affaires sociales ont tenu des propos véritablement inquiétants sur les dégâts que l'alcool peut provoquer chez un enfant avant sa naissance, et ce dès l'absorption d'une faible quantité d'alcool par la femme enceinte. Il n'est en effet pas nécessaire d'en boire beaucoup : les risques encourus sont très grands, nous ont-ils dit, dès que l'on consomme un peu plus d'un verre de vin. Nous sommes bien sûr favorables aux mesures de prévention que souhaite Roland Courteau, mais nous ne pensons pas que le fait de faire figurer sur les bouteilles de vin un message recommandant aux femmes enceintes de s'abstenir de bo...

Photo de Sylvie DesmarescauxSylvie Desmarescaux :

...uis une bonne dizaine d'années que le corps médical a compris que des consommations modérées d'alcool provoquent également des méfaits sur le foetus. Ces problèmes, chacun l'a dit ce soir, ne sont pas suffisamment abordés pendant la grossesse, pas plus que dans les universités, dans les écoles. On parle beaucoup plus facilement du tabac que de l'alcool, comme s'il était inimaginable qu'une femme enceinte puisse boire en certaines occasions. Comme M. le ministre l'a précisé, il s'agit là d'un véritable problème de santé publique. Il est urgent que l'information passe. Nous savons tous que les producteurs d'alcool recommandent eux-mêmes l'abstinence durant la grossesse. C'est du bon sens. Alors, ne nous opposons pas à ces quelques précisions sur les étiquettes ! C'est pourquoi, pour ma part, je s...

Photo de Gérard CésarGérard César :

...as été installé par M. le Premier ministre. Ce conseil de la modération, composé des représentants des administrations, mais aussi des professionnels de la vigne et du vin, sera placé sous la haute autorité du Parlement. Mes collègues députés et moi-même attendons son installation. Je m'interroge sur l'efficacité réelle de la mesure proposée par Mme Payet. Pour sensibiliser l'ensemble des femmes enceintes, notamment celles qui sont à risques, la meilleure solution est certainement de faire appel aux médecins qui les suivent. Dans les trois semaines suivant la déclaration de grossesse à la caisse d'assurance maladie, celle-ci leur adresse le guide de surveillance de la femme enceinte et du nourrisson. Ce guide récapitule tous les examens médicaux devant être effectués pendant la grossesse et après...

Photo de Gérard CésarGérard César :

Quel espace de liberté reste-t-il à nos concitoyens si le Parlement doit légiférer sur chaque cas ? Doit-on faire figurer sur chaque plaquette de beurre que le cholestérol tue ? Doit-on mentionner que la drogue est mauvaise, que le tabac est dangereux pour les femmes enceintes, que la consommation excessive de sel est néfaste pour la santé de la mère et de l'enfant ? Pour ma part, je souhaite que chacun soit responsable de ses actes. Je suis bien sûr, vous l'avez compris, contre cet amendement, qui ne règle absolument rien, comme l'a souligné fort opportunément, mais à titre personnel, le rapporteur de la commission des affaires sociales, le docteur Paul Blanc.

Photo de Yves DétraigneYves Détraigne :

...ie Payet présente l'immense mérite d'attirer l'attention de la Haute Assemblée sur le véritable problème de santé publique, trop longtemps oublié, insuffisamment traité ou pris en compte, qu'est le syndrome d'alcoolisation foetale. Cependant, je ne suis pas sûr que la solution proposée en matière de prévention de ce problème de santé publique soit tout à fait la bonne. En effet, certaines femmes enceintes, bien qu'elles consultent leur médecin à trois ou quatre reprises au cours de leur grossesse, continuent de boire. Cela existe ! Je ne vois donc pas de quelle façon les viticulteurs ou les négociants en vins, qui ne sont pas des praticiens de santé publique, pourraient, plus que leur médecin, les convaincre d'arrêter. J'ai le sentiment que, avec cet amendement, qui vise à imposer une obligation...

Photo de Michelle DemessineMichelle Demessine :

.... C'est lui qui tire la sonnette d'alarme, et je pense qu'il le fait avec raison, car le phénomène s'aggrave. La proposition d'inscrire une mise en garde sur les étiquettes émane d'ailleurs de ceux qui sont « sur le front ». Il faut avoir la modestie de les écouter, d'autant que l'inscription sur les étiquettes d'une phrase de prévention adressée à une catégorie bien précise, à savoir les femmes enceintes, ne devrait pas avoir des conséquences aussi dramatiques sur la distribution des alcools, en particulier du vin, que certains le disent. Nous devons donc être attentifs à l'alerte que nous lancent ceux qui luttent contre ce fléau et agir sur ce terrain, ce qui n'exclut pas, bien entendu, toutes les autres formes de prévention auxquelles nous devons par ailleurs consacrer nos efforts. Je compren...

Photo de Philippe ArnaudPhilippe Arnaud :

Je tiens, avant de donner mon avis sur cet amendement, à rappeler à ceux de mes collègues qui ne s'en souviendraient pas que, si je suis originaire de Charente, ce n'est pas pour défendre les viticulteurs de ma région que j'interviens. Pour cause : nous produisons du cognac, et je ne suis pas sûr que ce soit la boisson préférée des femmes enceintes !

Photo de Philippe ArnaudPhilippe Arnaud :

Pis, les organismes - sécurité sociale, caisses d'allocations familiales, mutualité sociale agricole, etc. - qui ont à connaître, à titre de pouvoirs publics, de la situation des femmes enceintes, par exemple ceux qui délivrent les carnets de maternité, ne procèdent pas à un affichage clair du risque majeur que constitue la consommation d'alcool ou de vin pendant la grossesse. Dans ces conditions, comment peut-on viser uniquement les producteurs, et espérer atteindre ainsi l'efficacité ? Voilà ce qui me choque. Je suis prêt, monsieur le ministre, à voter cet amendement, parce que Mme P...

Photo de Philippe ArnaudPhilippe Arnaud :

... et aux médecins, et pas seulement aux professeurs de médecine, à l'égard des femmes enceintes. Informer deviendra un réflexe, parce ce sera une obligation, pour chaque médecin sur le terrain. On mettrait ainsi en place une politique cohérente et, je le pense, efficace qui mériterait d'être considérée comme une politique de santé publique.

Photo de Alima Boumediene-ThieryAlima Boumediene-Thiery :

Les mauvaises ventes du vin français, l'attachement de nombreux sénateurs à leur territoire viticole et le poids du regard des producteurs sur le Parlement mettent sous tension le débat sur cet amendement. L'actualité des assauts de l'Assemblée nationale qui ont fait une brèche dans la loi Evin ajoute à cette tension. Pourtant, il ne s'agit que de prévention et de la protection des femmes enceintes et des enfants. Il ne s'agit pas de s'en prendre spécifiquement au vin mais à l'ensemble des boissons alcoolisées. Certes, la culture du vin qu'évoquent certains de nos collègues n'a, pour de nombreux consommateurs raisonnables, rien à voir ni avec les excès, ni avec le sordide des cellules de dégrisement, ni avec les suicidaires comas éthyliques bien connus du SAMU social.

Photo de Gilbert BarbierGilbert Barbier :

Si personne ne peut, dans cette enceinte, contester la gravité du problème que constitue le syndrome d'alcoolisation foetale, est-il bon d'aborder ce point d'une manière un peu « gadget », à partir de ce seul amendement ? Les orateurs précédents ont à juste titre souligné qu'il fallait bâtir une véritable politique de prévention. En effet, comment allez-vous parvenir à interdire à des jeunes femmes enceintes de boire de l'alcool alors q...

Photo de Philippe NogrixPhilippe Nogrix :

... pris au cours d'un repas par leur mère, pendant sa grossesse ! Il nous faut donc essayer d'éviter cela par tous les moyens. Par ailleurs, ce n'est pas dans le cabinet du médecin ni au moment de la lecture du carnet de grossesse que la jeune femme enceinte peut vraiment prendre conscience des risques qu'elle fait courir à son enfant ; c'est face à la tentation, lorsque la bouteille est sur la table ! On sait combien les jeunes aiment faire la fête entre eux - c'est la mode ! - et je suis tout à fait d'accord pour soutenir que le vin y a sa place : c'est dans notre culture ! Mais, au moins, lorsqu'une femme enceinte se trouve attablée au milieu d'un...