Interventions sur "loup"

23 interventions trouvées.

Photo de Michel BouvardMichel Bouvard :

Le département de la Savoie est celui qui compte le plus grand nombre de transhumants accueillis chaque année, pour l’estive, en provenance du midi de la France. En raison de la présence du loup, l’embauche de bergers pour la saison est aujourd'hui souvent nécessaire pour surveiller les troupeaux, y compris sur de vastes espaces en montagne. La jurisprudence de la cour d’appel de Grenoble soulève donc un vrai problème. Il n’y a que la loi qui peut nous protéger du risque de requalification des contrats. On ne peut pas ajouter à l’incertitude qui pèse sur la sécurité physique des troupe...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Oui, monsieur le président. La situation est telle que les bergers ne pourront pas, pour la prochaine saison, être embauchés en CDD : leurs employeurs courront le risque de voir leurs contrats requalifiés en CDI ! C’est le sens de la jurisprudence de la cour d’appel de Grenoble qui peut se reproduire dans d’autres départements. L’Isère cumule les problèmes, avec notamment la présence du loup sur son territoire. Nous y reviendrons. En tout état de cause, si les éleveurs ne peuvent avoir recours à employés en CDD sur la période estivale pour protéger leurs troupeaux, nous nous dirigeons vers une situation très conflictuelle.

Photo de Éliane GiraudÉliane Giraud :

...ns accroître l’exploitation des forêts – et il faut le faire –, nous devons, dans le même temps, avoir un pouvoir de négociation sur la question. On ne peut pas faire n’importe quoi, et effectuer des coupes rases, c’est aussi empêcher une évolution d’exploitation ! Je m’explique : aujourd'hui, les gens se rendent en forêt pour se promener, pour travailler ou pour pratiquer différents loisirs. On louperait le coche à ne pas chercher à réconcilier l’ensemble de ces usages, qui se confrontent parfois, et même durement. Or les communes peuvent se retrouver au cœur de difficultés liées à ces conflits entre usagers. Les coupes rases sont assez significatives en ce sens. On demande aux communes de diversifier leur accueil et leurs politiques touristiques. Or le paysage fait clairement partie de leu...

Photo de Alain DuranAlain Duran :

Sénateur de l’Ariège, je vis dans un département où la prédation, non pas des loups, mais de l’ours, cause d’importants dégâts à l’activité pastorale. Cet automne, 676 brebis sur 14 000 ne sont pas redescendues des estives. Je tenais à prendre la parole pour exprimer mon soutien à cette rédaction de l’article 16, qui précise que les actes de prédation doivent être régulés pour ne pas menacer l’existence de l’élevage dans les territoires de montagne.

Photo de Jean DesessardJean Desessard :

...i ils n’ont pas vocation à figurer à l’article L. 1 du code rural. La rédaction que nous proposons n’exclut donc pas la pratique de tirs, sur dérogation du préfet, au titre des articles L.411-1 et L.411-2 du code de l’environnement, mais c’est une solution subsidiaire et de dernier recours. Les signataires de cet amendement comprennent naturellement les préoccupations des éleveurs confrontés au loup. Leur objectif n’est pas de bannir tout tir, mais d’empêcher une banalisation de cette pratique, en s’assurant que le recours à cette méthode reste l’exception.

Photo de Gérard BaillyGérard Bailly, rapporteur pour avis :

J’ai interpellé à de nombreuses reprises les ministres de l’agriculture et de l’environnement sur les problèmes rencontrés par l’élevage et les dégâts qu’il subit. Pourquoi nos collègues écologistes ne prennent-ils pas en considération les 10 000 moutons et agneaux qui meurent dans des conditions abominables, déchiquetés par des loups, et souffrent des nuits durant ?

Photo de Gérard BaillyGérard Bailly, rapporteur pour avis :

Pourquoi ne pourrait-on pas tuer un loup, alors que l’on laisse 10 000 bêtes se faire tuer dans de telles conditions ? Qu’en est-ilde tous ces animaux ? Vous n’en parlez jamais ! Par ailleurs, les loups s’attaquent également aux humains. Dans le Jura, on se souvient du petit Jupille, mordu par des loups et sauvé par le vaccin de Pasteur ! Avec 600 loups dans le pays, des drames surviendront un jour ou l’autre, parce que nous aur...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

...in du groupe écologiste. Il ne vous aura pas échappé que certains de ses membres, dont je suis, n’ont pas signé cet amendement. Il me semble que la rédaction de cet article est intéressante en ce qu’elle fait référence à la gestion différenciée. Dans une première version, il n’y était question que de prédateurs. La notion de « gestion différenciée » doit être bien comprise. Elle implique que le loup a toute sa place dans un parc national, alors que nous savons que certains d’entre eux sont devenus de grands parcs à moutons ces dernières années, du fait d’une conception très extensive de l’élevage. Un parc national sans grands prédateurs, cela fait rire la terre entière ! Les Russes vivent avec le tigre, dont la population augmente, les Tanzaniens avec le lion, et nous, nous ne serions pas ca...

Photo de Alain MarcAlain Marc :

Certains arguments avancés en défense de cet amendement m’apparaissent franchement incompréhensibles ! José Bové vit dans la circonscription du Massif central que je représente : il n’a absolument pas la même position que vous au sujet du loup !

Photo de Alain MarcAlain Marc :

Oui, il y a des loups sur le Larzac, mais aussi dans les autres territoires de l’Aveyron. Nous vivons avec le loup ; il n’est pas, pour nous, une réalité lointaine, abstraite ! Êtes-vous venus à la rencontre des éleveurs sur le terrain, pour parler ainsi des moyens de défense contre le loup ? Absolument pas ! Nous devons être pragmatiques, et cesser de multiplier les atermoiements avant d’en venir à autoriser quelqu...

Photo de Jean DesessardJean Desessard :

...ssimulé le fait que les écologistes ne partagent pas tous la même position sur ce sujet. Vous citez José Bové : certains membres de notre groupe sont d’accord avec lui. Bien évidemment, je suis allé à la rencontre des éleveurs ! Ce dont il s’agit ici, c’est du respect de la convention de Berne. Les écologistes ont une vision globale et ne souhaitent pas que les lions, les tigres, les ours ou les loups disparaissent de la planète ! Si, à chaque menace, on éradique une espèce, alors il n’en restera pas beaucoup ! Nous devons accepter l’existence d’autres espèces, qui peuvent effectivement constituer parfois une menace pour les humains. Si on éradique en France, pourquoi ne le ferait-on pas également dans les autres pays d’Europe, en Asie ou en Afrique, où il arrive que certains animaux s’en pre...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Il me semble difficile de voter cet amendement, bien que ses auteurs posent une vraie question, qui ne concerne pas que le bouquetin. Les délais de réponse sont beaucoup trop longs dans notre pays. On l’a également vu à propos du frelon asiatique ou des plantes envahissantes. Dans le cadre de la gestion différenciée, qui fait consensus entre nous, la présence du loup peut contribuer à régler le problème de l’épizootie véhiculée par les bouquetins…

Photo de Loïc HervéLoïc Hervé :

J’entends que la présence de cette maladie dans le Bargy serait due à l’absence de sélection naturelle. Connaissant bien la géographie de ce massif, j’estime pour ma part qu’elle tient plutôt à l’absence de régulation de la population, le bouquetin n’étant pas chassable en France. Je doute que l’introduction d’un grand prédateur comme le loup puisse être une solution… Monsieur le rapporteur, l’on peut s’inquiéter de faiblesse des moyens affectés à l’ANSES. Je partage volontiers cette préoccupation. Cela étant, les connaissances scientifiques sur la fièvre de Malte chez l’homme et la brucellose chez le bouquetin sont stables. Elles permettent à une autorité telle que l’ANSES de délivrer un avis assez rapidement. Cet amendement a été...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Les éleveurs, les bergers, mais aussi les élus locaux de nos massifs se sentent abandonnés face aux attaques répétées du loup, de plus en plus nombreuses. Comme le rappelait M. Bailly tout à l’heure, on dénombrait près de 10 000 animaux victimes en 2015. Cette année, leur nombre sera équivalent, voire plus élevé. La population de loups en liberté augmente, quant à elle, de 20 % chaque année. Il ne s’agit donc pas d’une espèce en voie de disparition ! De plus, 40 % des attaques se déroulent dorénavant en pleine journée...

Photo de Cyril PellevatCyril Pellevat, rapporteur :

Les auteurs de cet amendement souhaitent prévoir qu’ordonner des tirs de prélèvement de loups, par dérogation à la directive communautaire et à la convention de Berne, soit de la responsabilité du maire, au titre de ses pouvoirs de police, et non plus du préfet, comme c’est le cas actuellement. Le dépôt d’un tel amendement s’explique par la situation dramatique de certains éleveurs devant la prolifération du loup. C’est justement en raison de cette situation que l’article 16 du présent ...

Photo de Michel SavinMichel Savin :

Ce qui est possible pour le chien errant ne l’est pas pour le loup. J’ai moi aussi interrogé des maires : certains sont hésitants, mais d’autres seraient tout à fait prêts à assumer cette responsabilité. Que répondre à un maire dont l’un des administrés a été attaqué par un patou et qui se retrouve, pour cette raison, devant la justice ? Quelle solution propose-t-on aux maires qui sont dans l’incapacité de répondre aux attentes des éleveurs et des habitants ? ...

Photo de Michel BouvardMichel Bouvard :

Je voudrais faire un petit rappel pour montrer que l’amendement de notre collègue Michel Savin n’est pas si infondé qu’on veut bien le dire. J’ai eu le privilège d’être membre de la mission d'information sur le loup, constituée à l’Assemblée nationale en 1999 sous le gouvernement de M. Jospin. J’ai ensuite participé à la commission d’enquête parlementaire qui a été mise en place après 2002. À l’époque, le code rural autorisait les maires à prendre des arrêtés contre les prédateurs. Ces arrêtés ont été déférés devant la juridiction administrative par Mme Voynet ; puis, un soir, on a modifié la loi en douce p...

Photo de Ronan DantecRonan Dantec :

Nous sommes tous d’accord pour mettre en place une gestion différenciée. Dans cette perspective, il faut reconstruire un service public permettant que le loup, qui est un animal très intelligent, ne s’approche pas des humains. L’État a su le faire dans le passé. Nous ne sommes pas dogmatiques : il est de l’intérêt tant des défenseurs de l’environnement que des éleveurs que l’on puisse stabiliser les populations de loups et trouver un équilibre. Nous y travaillons, mais les choses peuvent évoluer très vite dans un sens ou dans l’autre. Par ailleurs, i...

Photo de Éliane GiraudÉliane Giraud :

À chaque fois que l’on parle de la montagne, y compris au sein de l’association nationale des élus de montagne, on se fait plaisir en évoquant la question du loup. Il faut arrêter de s’envoyer des arguments à la tête. J’ai écrit à Ségolène Royal parce que, en Isère, il y a eu plus de 380 attaques de loups, l’un de ces animaux étant extrêmement proche des habitations. Il est nécessaire d’envisager les moyens de défense avec les maires et le préfet. Ce travail est en cours, et il ne faut pas faire comme si rien ne se faisait. Ségolène Royal a interpellé le...