48 interventions trouvées.
Je commencerai par poser deux préalables. D'abord, je rappelle que l'équilibre du couple franco-allemand a toujours tenu à notre relation spécifique avec la Grande Bretagne. La perspective du Brexit est donc avant tout le problème de la France. Ensuite, je crois qu'il ne faut jamais présenter l'Europe à plusieurs vitesses comme un objectif mais comme un moyen, afin de ne pas créer de crispations. Avant de théoriser l'incapacité des États à avancer au même rythme, il convient de déterminer ensemble les orientations politiques sur lesquelles on veut avancer. Je souhaite vous interroger sur la...
...es pour donner à Theresa May une légitimité politique plus forte et une marge de négociation plus grande dans le cadre des axes qu'elle a fixés pour ce qui concerne les négociations sur le retrait de l'Union européenne. Theresa May a fait le choix audacieux de mettre son mandat en jeu, en espérant une majorité plus importante (aujourd'hui de 17 voix seulement). Le Royaume-Uni reste obsédé par le Brexit et ses conséquences même si le débat est désormais moins vif, chacun ayant accepté que la question du départ soit définitivement tranchée, à l'exception des libéraux-démocrates et des indépendantistes écossais, qui ne sont plus très audibles. En revanche, Theresa May a gagné en autorité sur son parti et même sur l'opinion. Si le résultat reste incertain malgré l'avance des conservateurs, c'est pa...
Il doit expliquer que le Brexit entraîne au contraire une dette de 100 milliards d'euros. J'ai essayé de faire le calcul, sans succès. Il faudrait qu'on en sache plus à ce sujet. Pour ma part, je suis assez pessimiste à l'ouverture de ces négociations. Le résultat des élections clarifiera un peu la situation. Mais on a l'impression que Theresa May disposera d'une majorité moins solide que prévu. Une partie des travaillistes vo...
... pas un hasard si ce sont des jeunes qui viennent dans les meetings de Jeremy Corbyn. Les propositions de ce dernier ne sont donc pas si rétrogrades ou néo-marxisantes que cela. L'élément positif aujourd'hui, c'est que la gauche et la droite existent, avec des programmes différents. La démocratie, le débat naturel, c'est d'échanger sur des bases claires. Les annonces de Jeremy Corbyn à propos du Brexit sont raisonnables : il faut aller jusqu'au bout, avec, pour guider le raisonnement, l'emploi et le pouvoir d'achat. C'est assez réaliste. J'attends le résultat de ces élections avec une certaine impatience, alors que l'effacement d'un certain nombre de différences est dans l'air du temps.
...affirme, à l'image de Bernie Sanders aux États-Unis. Les propositions de renationalisation de La Poste ou des chemins de fer ne seraient pas si choquantes que cela, puisque la France connaît cette situation, tout comme la priorité à l'emploi. J'entends cet argument et je respecte cette analyse. Je veux toutefois souligner que le regard porté sur Jeremy Corbyn est très lié à sa position pendant le Brexit où il a été faible. Il a été débordé par la gauche des travaillistes, qui était favorable au Brexit. L'affaiblissement de sa parole est l'un des éléments explicatifs de la victoire des conservateurs.
Nous avons rencontré des personnes très à gauche dans le parti travailliste qui défendaient la thèse du Brexit. Cette responsabilité lui reste attribuée. Toutefois, on observe que sa crédibilité remonte dans les sondages. Nous connaîtrons dans quelques jours le résultat des urnes. C'est une grande démocratie qui fait là un choix stratégique. Il est très intéressant que Theresa May ait à la fois une stratégie conservatrice classique, en appliquant le Brexit, tout en portant une attention aux plus fragiles...
Merci pour ce rapport. Je regrette que le débat européen n'ait guère eu droit de cité dans la campagne présidentielle qui vient de s'achever. Le candidat élu, que je félicite, est apparu comme le plus européen - or, les questions européennes n'occupent que deux lignes de son programme ! Rien de nouveau, sinon sur les travailleurs détachés... Le rapport de notre commission sur le Brexit, qui est de grande qualité, est-il parvenu jusqu'à lui ? Je me souviens avoir évoqué devant le patron de Tracfin l'excellent rapport de François Marc sur la crise financière : il ne l'avait pas lu... Nous devons mieux faire circuler nos rapports, car la campagne a révélé une certaine méconnaissance des dossiers européens.
...ns, il faut le faire savoir. Ceux qui sont allés en Grande-Bretagne ne doivent pas perdre les acquis obtenus pendant que la Grande-Bretagne était partie intégrante de l'Union, il faut y veiller très attentivement dans la négociation, y compris dans les règles de certains fonds de pension britanniques. La mobilité est un acquis, il ne faut pas la pénaliser. Que se passera-t-il, ensuite, après le Brexit ? L'accord passé entre la Grande-Bretagne et l'Union sera-t-il dans tous les cas ratifié par les parlements nationaux ? Dans quel calendrier ?
Le Brexit défie la cohésion des Vingt-Sept, parce qu'ils ont des intérêts divergents sur les thématiques qui vont être abordées : comment préserver cette cohésion, tout en poursuivant notre intérêt national ? Quelle initiative le couple franco-allemand vous paraît-il pouvoir prendre pour l'Europe ? Je plaide pour un parlement mixte, qui harmoniserait les normes en matière économique, de droit du travail, e...
... Le processus de désignation des candidats à la Chambre des Communes prévoyait que les candidatures devaient être déposées avant le 30 juin 2016. Cinq ont été enregistrées. Deux noms se détachent : la ministre de l'Intérieur, Mme Theresa May, eurosceptique à l'origine mais ayant fait une campagne discrète pour le maintien au sein de l'Union, et le ministre de la justice, Anthony Gove, partisan du Brexit. La candidature de ce dernier, surnommé « Macbeth » dans la presse, a rendu impossible celle de Boris Johnson, ancien maire de Londres et figure de la campagne du Brexit. Outre Mme May, qui fait figure de favorite, restent en lice deux candidats favorables au Brexit. Mme May a, pour l'heure, indiqué sa volonté de respecter le résultat du référendum et envisagerait une ouverture des négociations d...
Je crains les conséquences économiques du Brexit, alors que nous n'y sommes pour rien. Malgré la grande capacité anglaise de rebondir, il a fait l'effet d'un coup de pied dans une fourmilière. Souhaitons que ses conséquences soient aussi peu graves que possible ! Un Premier Ministre sera choisi - sans doute Mme May.
...2 % des voix. En 2015, il en a rassemblé 38 % avec sa promesse de référendum. Mais le référendum relève d'une autre logique, puisqu'il réclame une majorité absolue. Le scrutin majoritaire à un tour accroît aussi la violence du débat. Les négociations vont durer longtemps. Déjà, si le « remain » l'avait emporté, les propositions de M. Tusk auraient impliqué une renégociation des traités. Avec le Brexit, la moindre déclaration sur les modalités de négociation - faut-il l'aval du Parlement ou s'agit-il d'une prérogative royale ? - fait l'objet de recours juridiques. Résultat : le Quai d'Orsay, et plus encore le Foreign Office, seront très largement mobilisés par ces négociations pendant les années qui viennent, au détriment de leurs autres domaines d'action, et notamment de politiques qui pourrai...
... liant aucunement le Gouvernement. Est-ce exact ? Les 27 autres États membres sont-ils unanimes sur l'issue à donner à cette crise ? Les pays de l'Est n'ont-il pas des avis divergents ? Les médias se font l'écho de l'intention de certaines banques de quitter l'Angleterre, ce qui détruirait nombre d'emplois sur place. Est-ce exact ? Tout le monde parle de refonder l'Europe. Sur quelle base ? Le Brexit est un avertissement sérieux, car tous ses ingrédients sont présents en France. Si un référendum de ce type avait lieu dans les Hauts-de-France, il serait perdu...
Ce résultat est un séisme politique. M. Cameron, pompier pyromane, s'est brûlé, tout en provoquant une crise incommensurable. Le Brexit est l'occasion d'une remise en cause du modèle économique et social anglais issu des années Thatcher, sur lequel M. Blair n'est pas revenu, qui a pour effets une segmentation sociale extrême, une crise des services publics qui a meurtri les populations les plus modestes et les a amenées à rejeter en bloc le système, et un communautarisme exacerbé, qui pose la question de l'intégration et de la la...
...r et de M. Marie. M. Vasselle parle d'avertissement, mais ce n'est pas le premier : il y a eu les votes irlandais, néerlandais, français, sans parler du rejet de l'euro par les Suédois et les Danois. Chaque fois qu'on consulte le peuple, il dit non ! Cela prouve qu'il faut sortir de la logique de compétition pour privilégier la coopération. L'industrie financière est déjà en train de s'adapter au Brexit et le Royaume-Uni rejoint le dumping fiscal irlandais : M. Osborne, qui avait présenté en mars un budget construit avec un taux d'imposition sur les sociétés de 17 %, annonce que ce taux va baisser à 15 %. Je crains que le Royaume-Uni se sente encore moins concerné par la régulation financière. M. Jean-Louis Bourlanges a eu une excellente formule en disant qu'avant le référendum, le Royaume-Uni...
Je félicite Mme Keller pour l'objectivité de son travail. Une onde de choc traverse l'Europe et notre pays en subit les secousses. Ce Brexit a été un révélateur. Nos gouvernants ont échoué à refonder l'Europe et à réconcilier les Français autour de cette idée. Faisons pression sur Bruxelles : le couple franco-allemand, l'Italie, l'Espagne, tous les pays fondateurs doivent s'unir pour bâtir un avenir commun. Jean-Louis Bourlanges a parfaitement résumé la situation en disant que les Britanniques avaient sacrifié leurs intérêts à leurs f...
...e, ce référendum est aussi un révélateur de la puissance de l'Union, même si elle n'a ni visage, ni parole, car il nous reste encore à construire une démocratie vivante. Quant aux conséquences économiques, le pragmatisme britannique est déjà à l'oeuvre, avec des signaux forts comme l'abaissement de la fiscalité pour encourager les entreprises à ne pas se délocaliser. Les traités prévoient que le Brexit ne prendra effet que lorsque le chef du gouvernement britannique l'aura notifié à l'Union européenne, ce qui restera dans l'histoire comme le moment décisif du processus de sortie. Dans l'intervalle, chacun aura le temps de préparer les négociations. Les pays de l'Union européenne ont réagi rapidement, puisque la notification a été le grand sujet du Conseil européen des 28 et 29 juin. La balle es...
Le référendum a eu un effet révélateur : des paroles prononcées pendant la campagne ont été vidées de leur sens - ainsi de la promesse, par le camp du Brexit, d'affecter au NHS le versement britannique à l'Union européenne, aussitôt désavouée par Nigel Farage puis Boris Johnson. Peut-on tirer profit de ces renoncements pour répondre au populisme et aux déclarations simplistes sur l'Union européenne ? En matière de résultats, on ne peut que se réjouir du vote par le Parlement européen de la création d'un corps de garde-frontières : c'est une décision ...