Interventions sur "grèce"

21 interventions trouvées.

Photo de Simon SutourSimon Sutour, rapporteur :

Je m'étais rendu en Grèce en juin 2015, à un moment particulièrement difficile pour le pays du fait des turbulences politiques engendrées par les négociations houleuses entre le gouvernement Tsipras et les institutions européennes, sur le troisième plan d'aide financière. Le déplacement que j'ai effectué à Athènes, du 24 au 26 février dernier, s'est déroulé dans un climat plus serein - à cette date, l'Italie était le seu...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Je remercie le rapporteur pour son travail et le président d'avoir évoqué le colloque dont j'ai été à l'initiative. On ne mesure pas assez l'importance des réformes faites par M. Tsipras pour renforcer la présence de la Grèce dans l'Union européenne, dans un contexte économique particulièrement difficile. Les sacrifices demandés au peuple grec étaient justifiés par le principe que le pays était plus fort avec l'Europe. Sur la question migratoire, la Grèce n'a jamais failli. Il a été difficile de mettre en place une procédure d'asile, mais les demandes ont été correctement et sérieusement traitées. Si l'accord avec l...

Photo de Didier MarieDidier Marie :

Je remercie Simon Sutour, un passionné de la Grèce, pour son rapport. Je veux relever la résilience du peuple grec qui, de crise en crise, résiste aux difficultés, tout en étant discipliné. Les bons résultats obtenus dans la lutte contre le Covid-19 tiennent autant aux dispositions prises extrêmement tôt par le gouvernement qu'au comportement des Grecs, conscients de l'état de leur système de santé et respectueux des consignes données. Les re...

Photo de Gisèle JourdaGisèle Jourda :

Je voulais également évoquer le rôle de l'Europe lorsque la Grèce était en crise. La France a joué à cette période un rôle positif : le soutien à la Grèce a été imposé à Mme Merkel par François Hollande. Je félicite Simon Sutour pour son excellent rapport. S'agissant des réfugiés, quel rôle jouent le Haut-Commissariat aux réfugiés et les associations ? Les organismes internationaux étaient très durs avec les responsables grecs, alors que ceux-ci faisaient le ...

Photo de Simon SutourSimon Sutour, rapporteur :

Les investissements étrangers viennent essentiellement de Chine. La Russie, qui est traditionnellement un pays ami de la Grèce, investit également : c'est ce qu'on appelle la « solidarité orthodoxe ». La France est assez peu présente, même si nos grands groupes sont représentés. Monsieur Rapin, pour suivre la situation de la Grèce depuis longtemps, je peux vous dire que des progrès ont été faits. La task force de l'Union européenne, qui a aidé l'administration grecque à se remettre en route, a été utile. Le Premier mini...

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

... Et cela dans un pays membre de l'Union européenne ! « Selon que vous serez puissant ou misérable... » On accepte de la Turquie ce que l'on accepterait de personne. Je sais bien que lorsque l'on est en charge de l'exécutif, il faut faire sa part à la realpolitik, mais je ressens tout de même un malaise. Un malaise qui vient aussi des images difficiles que l'on a pu voir de ces migrants arrivés en Grèce et que l'on renvoie. C'est difficile à supporter, même si l'on sait ce qu'est le monde d'aujourd'hui. Ce qui ne m'empêche pas de me réjouir de la bonne nouvelle concernant le PNR. Je n'oublie pas que cela fait quatre ans déjà que nous avons entendu Mme Reding sur ce sujet, avec la commission des lois. Les processus européens sont longs, et il se passe beaucoup de choses dans l'intervalle...

Photo de Michel BilloutMichel Billout :

Je rejoins Simon Sutour. S'il a fallu chercher une solution à une situation devenue intenable en Grèce, c'est parce que l'Union à vingt-huit a été incapable de définir une politique commune et que certains pays comme la Hongrie ou l'Autriche ont entrepris unilatéralement de fermer leur frontière, incitant les pays des Balkans à faire de même. Le fait est que le moment est loin d'être le meilleur pour passer un accord avec la Turquie. Peut-on réellement faire confiance à M. Erdogan ? La pression ...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Je partage beaucoup des inquiétudes exprimées et m'inquiète de l'effet contagieux sur les pays des Balkans candidats à l'adhésion. Alors qu'ils ont à juste titre le sentiment d'avoir été laissés un peu seuls face à l'afflux de réfugiés, ils nous voient traiter avec la Turquie sans poser beaucoup d'exigences. Fermer les yeux en demandant à la Grèce de considérer la Turquie comme un pays tiers sûr, où l'on peut tranquillement renvoyer un certain nombre de réfugiés, revient à considérer que la situation interne de la Turquie n'est pas si dramatique que cela. Si l'on n'est pas ferme sur l'État de droit, comment, après cela, adresser des remarques à la Hongrie ou à la Pologne ? La realpolitik, c'est constater des différences tout en identifiant...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

Il reste que cela se conjugue pour créer une situation qui ne va pas aider les Balkans à progresser vers l'Union européenne. Quant aux modalités de l'accord, elles me semblent faire bon marché d'un certain nombre de principes attachés au droit d'asile. Le rapprochement familial pourra être remis en cause, en Allemagne ; les recours ne seront pas suspensifs ; les demandeurs d'asile en Grèce sont de fait enfermés dans des camps. Il y aurait bien des choses à dire sur les conditions dans lesquelles tout cela se met en place. Quant à l'aide financière à la Turquie, quand on sait que moins de 20 % des réfugiés sont dans des camps, les autres étant disséminés dans la population, on peine à comprendre comment elle sera utilisée à bon escient. Au-delà de ces sujets d'inquiétude, on peu...

Photo de Louis NègreLouis Nègre :

Monsieur l'ambassadeur, vous vous êtes exprimé en diplomate en évoquant l'accord « paradoxal » avec la Grèce, soulignant ainsi les contradictions des autorités grecques qui ont accepté après le référendum ce qu'elles refusaient auparavant. Cela dit, ne risque-ton pas de pêcher par crédulité en pensant que cet accord sera effectivement appliqué ? Le Premier ministre grec a ainsi déclaré qu'il ne croyait pas à l'accord qu'il avait signé. Vous qui avez vécu les négociations au plus près, croyez-vous à son...

Photo de Philippe BonnecarrerePhilippe Bonnecarrere :

Y a-t-il une part officieuse dans l'accord avec la Grèce qui a un lien avec les aspects migratoires ? Il y a eu en effet des prises de parole très désagréables de la part de certains membres du gouvernement Tsipras mettant dans la balance un accord avec les créanciers avec une attitude plus ou moins responsable des autorités grecques dans le contrôle aux frontières extérieures et la gestion des migrants. J'ose espérer que l'accord final emporte une gar...

Photo de Jean-Yves LeconteJean-Yves Leconte :

... au sud de notre continent ont bloqué les migrations Sud/Sud que les flux se sont réorientés vers le Nord. La solution à nos problèmes n'est donc pas seulement dans la gestion de l'arrivée des migrants sur nos territoires mais aussi dans la manière dont les migrations Sud/Sud se déroulent. J'attire également votre attention sur le désordre de la situation européenne où on trouve des pays comme la Grèce ou l'Italie qui, par incapacité ou manque de volonté politique, ne remplissent pas leurs obligations au regard des traités et où un autre pays comme la Hongrie exacerbe un sentiment populiste anti-immigration et ne traite pas convenablement le problème. Est-ce qu'il n'est pas temps de poser la question de la mise en place de garde-frontières européens qui auraient la responsabilité de la zone Sch...

Photo de Richard YungRichard Yung :

Je partage l'idée qu'il n'y aurait pas de pire catastrophe qu'une sortie de la Grèce de la zone euro. Cela fragiliserait non seulement la zone euro, mais également l'ensemble de la construction européenne. Celle-ci a certes un prix et les Grecs le savent, mais nous devons rester autant que possible sur cette ligne ! Bien évidemment, Alexis Tsipras ne nous aide guère ! Le dernier compromis, assorti de dix demandes, était pourtant raisonnable, avec un plan Marshall de vingt-cinq o...

Photo de Didier MarieDidier Marie :

La situation, s'agissant de la Grèce, est confuse et son issue incertaine. Il y a quinze jours ou trois semaines, les observateurs considéraient que la sortie de l'euro de ce pays était inenvisageable ; aujourd'hui, le risque augmente de jour en jour et même d'heure en heure ! Je partage l'avis de Richard Yung : certes, l'Europe a mis en place des mécanismes pour sécuriser l'euro et notre système bancaire, mais il n'en reste pas mo...

Photo de André GattolinAndré Gattolin :

L'ordre du jour prévisionnel du dernier Conseil européen, qui était particulièrement fourni, a vu se rajouter le sujet de la Grèce et celui du référendum. Deux points sont passés à la trappe, les relations entre l'Union européenne, la Russie et l'Ukraine - alors qu'il s'agit de questions importantes - et le traité de libre-échange transatlantique. La semaine dernière, le président Obama, grâce à un changement d'alliance, est parvenu à faire adopter le fast-track, qui lui permet d'accélérer les négociations et de soumettre ...

Photo de François MarcFrançois Marc :

La Grèce est l'un des sujets majeurs du moment. Je me félicite de la position que la France a prise ces derniers jours concernant la nécessité de maintenir le lien avec ce pays, et d'essayer de faire en sorte que les responsables aient conscience des réalités, afin que l'on puisse trouver ensemble un compromis. Il est vrai que la bulle médiatique a tendance à enfler autour de cet événement, mais j'ai néa...

Photo de Michel RaisonMichel Raison :

...omporter comme les Grecs, et tenir le même discours, cela nous jouerait à coup sûr des tours aux élections. Les Français finiraient par croire qu'ils sont mal gouvernés, que nous écoutons trop l'Europe, et que d'autres choix sont possibles - ils sont prêts à penser que nous pouvons continuer à emprunter pour financer le fonctionnement du pays. C'est tout cela qui m'inquiète dans la position de la Grèce, même si je suis vraiment très respectueux de la démocratie - mais, après tout, Poutine a aussi été élu démocratiquement ainsi, au moins en apparence, que de nombreux chefs d'État africains, et cela ne nous amène pas à changer notre discours. Monsieur le secrétaire d'État, même si je ne plaide en aucun cas en faveur de cette solution, je souhaite savoir si vous avez évalué les conséquences d'une...

Photo de Jean BizetJean Bizet :

...s de vous entendre dire qu'il faut rééquilibrer l'axe Paris-Berlin. Je le dis depuis quelques temps : lorsque la France et l'Allemagne ne se parlent pas et que le couple franco-allemand ne fonctionne pas bien - ce qui est le cas -, l'Europe n'avance pas. La France ne parle guère en ce moment. Quant à l'Allemagne, sa santé économique suscite de telles crispations qu'elle doit garder profil bas. La Grèce pourra-t-elle contraindre la France et l'Allemagne à retrouver leur rôle d'entraînement ? L'union bancaire est pratiquement mise en place, et la garantie des dépôts est une réalité. Vous n'avez pas parlé de l'union économique et monétaire, ni de la décision prise lors du dernier Conseil européen sur les instruments de convergence et de compétitivité. N'estce pas une évolution importante ? Dans...

Photo de Richard YungRichard Yung :

Merci de votre visite. J'ai cru que vous alliez dire que le secrétaire américain, lorsqu'il venait en Europe, ne parlait pas avec le ministre des finances français. Mais vous ne l'avez pas dit. Hélas, vous avez raison. Vous avez eu sur la troïka des mots très mesurés, alors que la Grèce a beaucoup souffert. L'existence même de la troïka soulève de plus en plus d'interrogations : ses recommandations en matière de politiques sociales sont en réalité des ordres. Ne faudrait-il pas concevoir un mécanisme plus efficace et plus centralisé ? Votre présidence sera raccourcie par les élections. Parmi les éléments, fort complexes, du mécanisme de l'union bancaire, figure la négociation d...

Photo de Josette DurrieuJosette Durrieu :

...ours passent. Il faut rééquilibrer la relation Paris-Berlin, certes, mais aussi la relation de l'Europe avec la rive Sud de la Méditerranée. Bref, il faut revoir la politique de voisinage. Soyons concrets : avançons avec des projets communs, une politique maritime intégrée, sûrement, mais aussi une politique énergétique intégrée. Ce que l'on est en train de trouver dans les fonds marins entre la Grèce et Chypre ne va-t-il pas aggraver des relations déjà conflictuelles ? Dessinons aussi une politique migratoire nouvelle, pour gérer cette mobilité acceptée - ne parlons plus seulement d'immigration clandestine !