Interventions sur "États-unis"

9 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre groupe a demandé ce débat sur l’OTAN au lendemain de l’offensive turque menée dans le nord-est de la Syrie avec l’aval des États-Unis. Ce jour-là, deux pays piliers de l’OTAN trahissaient ouvertement leurs alliés au sein de l’Alliance, dont la France. Cette décision américano-turque avait notamment pour conséquence le lâche abandon des Kurdes, que nous avons tous ici dénoncé. Je remercie la conférence des présidents d’avoir, avec l’accord du président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

...flexion sur la clarification stratégique au sein de l’OTAN est, au moins, engagée. Elle était indispensable, pour trois raisons : l’évolution de la position américaine depuis une décennie au sein de l’Alliance, les dissonances stratégiques lourdes et la trop lente adaptation de l’OTAN à ces évolutions. La première cause de questionnement sur l’OTAN est le positionnement de notre grand allié, les États-Unis. Le pivot stratégique vers l’Asie, entamé bien avant l’élection de Donald Trump, se double désormais d’un désengagement américain d’une lecture commune de l’Occident. L’Europe et les États-Unis sont de moins en moins identifiés par le président américain comme incarnant un seul bloc de valeurs, réunis autour d’un même enjeu stratégique, telles les deux faces d’une même pièce. La fin de la guerre ...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...rtes de l’Europe, à coups de désinformation et d’opérations obliques. Elle essaie de déstabiliser les pays européens de l’intérieur, notamment en périodes électorales, mais pas seulement. Cependant, elle reste une puissance économique dont le PIB est à peine égal à celui de l’Espagne et dont le budget militaire s’élevait, en 2018, à 61 milliards de dollars, quand celui des membres de l’OTAN, hors États-Unis et Canada, s’établissait à 282 milliards de dollars. Certes, l’annexion de la Crimée et l’ingérence russe dans le Donbass ukrainien ont semé l’effroi dans les pays voisins. À cet égard, l’OTAN a bien fait de lancer des manœuvres militaires dans les pays baltes. Avec leurs sanctions, les Occidentaux prennent le risque de pousser la Russie dans les bras de la Chine, mais nous ne saurions montrer l...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Certes, le désintérêt américain pour l’Europe a plus d’une fois été démenti par l’histoire, et nous savons bien que l’investissement militaire des États-Unis sur notre continent n’a jamais été réduit et que leurs liens commerciaux, financiers et économiques avec l’Europe occidentale sont, à ce jour, plus forts que ceux qu’ils entretiennent avec l’Asie. Si les Américains sont en Europe, c’est aussi parce qu’ils y ont intérêt, et ce depuis longtemps. Le plan Marshall n’était pas désintéressé ! Pour autant, il serait déraisonnable de ne pas réfléchir au...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

... la Russie, tandis que sa récente intervention contre les Kurdes en Syrie nous interpelle. Si le dialogue avec Ankara doit être ferme, n’oublions pas que les Turcs ont tempéré la crise migratoire aux frontières de l’Europe en retenant 3, 6 millions de réfugiés, ce qui invite aussi à des échanges ouverts. Parler de l’OTAN, c’est aussi débattre de la logique transactionnelle que pratiqueraient les États-Unis et que certains dénoncent ici parce qu’elle conduirait à la subordination de l’Europe. L’abandon de souveraineté en matière de défense au profit des Américains est une réalité pour beaucoup de pays membres. La France, quant à elle, a su conserver son autonomie stratégique – c’est l’essentiel –, que garantit encore notre effort budgétaire croissant en matière de défense. Notre implication quasime...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...ques. Nous ne pensons plus, aujourd’hui, que les missiles nucléaires sont pointés vers nous ou que les chars soviétiques menacent directement nos pays – encore que… Les menaces sont maintenant différentes, ce qui est normal soixante-dix ans après la création de l’Alliance : cyberattaques, potentiellement très déstabilisatrices, menaces dans l’espace… À cela s’ajoutent un certain éloignement des États-Unis et de leur président, qui se traduit par un recul à la fois budgétaire et, plus important encore, politique, ainsi que les choix problématiques de certains États membres, comme la Turquie. Le sommet de Londres a permis, me semble-t-il, une prise de conscience et de responsabilités par les Européens. Des progrès ont été réalisés en matière de répartition budgétaire au sein de l’OTAN, mais les pay...

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

...e. Voilà qui est chose faite. La stratégie de l’Alliance a semblé, ces derniers temps, connaître quelques flottements. Les comportements de certains membres ont pu paraître équivoques. Dès le début de son mandat, Donald Trump s’est plaint de la trop faible contribution des Européens à l’effort de défense. Il a lui-même jugé l’alliance obsolète et évoqué, en privé, la possibilité d’un retrait des États-Unis. De son côté, la Turquie a provoqué l’incompréhension de ses alliés en achetant des systèmes de défense anti-aérienne S-400 à la Russie de Poutine et en menant une offensive unilatérale contre les Kurdes de Syrie, partenaires des États-Unis et de la France contre le djihadisme au Levant. Erdogan a même indiqué que la reconnaissance, par les alliés, du caractère terroriste de la milice kurde YPG c...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

... l’avenir du traité de l’Atlantique Nord et pour la défense de notre pays : d’abord, les questions que soulève actuellement le fonctionnement interne de la « machine OTAN », puis, plus largement, les raisons d’être de l’OTAN en 2019. Le fonctionnement interne de l’OTAN soulève trois questions. La première porte sur le partage du fardeau, mis au cœur des débats depuis la présidence Obama par les États-Unis, qui insistent sur l’importance de la participation financière de chaque État membre à notre protection collective. L’objectif annoncé et partagé est que les dépenses militaires nationales des membres de l’OTAN atteignent 2 % de leur PIB. Si les progrès sont notables, nombre d’alliés ne respectent pas cet engagement, notamment l’Allemagne, qui consacre à l’effort de défense 1, 2 % de son PIB, con...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

... cimetière de Colleville-sur-mer, où reposent 10 000 jeunes Américains tombés pour libérer la France et l’Europe de la barbarie, on peut lire l’inscription suivante : « Leurs tombes sont le symbole éternel de leur héroïsme et de leur sacrifice à la cause commune de l’humanité. » La relation transatlantique, qui est à la genèse de l’OTAN, est ancienne. La fraternité d’armes entre la France et les États-Unis remonte à leur indépendance, au XVIIIe siècle, fraternité jamais démentie et ô combien renouvelée au cours de la Première et de la Seconde Guerres mondiales. Mais, comme le rappelle de façon touchante et juste l’inscription que j’évoquais, notre combat commun est plus qu’un engagement militaire : c’est un combat pour des valeurs communes. La primauté du droit sur la force ; la défense de la libe...