Interventions sur "américain"

10 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...iste, conformément aux souhaits des États-Unis et de la Turquie, en déclarant, par ailleurs, que « les actions de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique » et en présentant, pour la première fois, la montée en puissance de la Chine comme un défi pour l’OTAN, celle-ci, au travers de son profil stratégique, confirme sa visée offensive, épouse les thèses de l’administration américaine et relance la course aux armements. En confirmant la mise en œuvre de « l’initiative pour la réactivité », le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a annoncé que, en 2020, l’OTAN serait en capacité de mobiliser, en moins de trente jours, 25 000 soldats, 300 avions de chasse et 30 navires de combat issus des différentes armées. Mais pour quelles nouvelles aventures militaires ? Là est le danger....

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

...l y a encore trois ans, les commentateurs comparaient l’Alliance atlantique à un point aveugle des politiques, des diplomates et des militaires français. Nous n’en sommes plus là et, si l’on peut regretter que le débat ait été hystérisé, la réflexion sur la clarification stratégique au sein de l’OTAN est, au moins, engagée. Elle était indispensable, pour trois raisons : l’évolution de la position américaine depuis une décennie au sein de l’Alliance, les dissonances stratégiques lourdes et la trop lente adaptation de l’OTAN à ces évolutions. La première cause de questionnement sur l’OTAN est le positionnement de notre grand allié, les États-Unis. Le pivot stratégique vers l’Asie, entamé bien avant l’élection de Donald Trump, se double désormais d’un désengagement américain d’une lecture commune de ...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, née en 1949 d’initiatives aussi bien anglo-françaises qu’américaines, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord a bien joué son rôle de défense de l’Europe occidentale face aux appétits soviétiques jusqu’en 1989. Toutefois, depuis la dissolution du Pacte de Varsovie, en 1991, ses objectifs n’ont jamais été redéfinis. Les opérations conduites dans les Balkans – d’abord en Bosnie, puis au Kosovo – et celles menées en Afghanistan ont pu fournir, en apparence, ...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Certes, le désintérêt américain pour l’Europe a plus d’une fois été démenti par l’histoire, et nous savons bien que l’investissement militaire des États-Unis sur notre continent n’a jamais été réduit et que leurs liens commerciaux, financiers et économiques avec l’Europe occidentale sont, à ce jour, plus forts que ceux qu’ils entretiennent avec l’Asie. Si les Américains sont en Europe, c’est aussi parce qu’ils y ont intérêt, et...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Tant mieux, monsieur le ministre ! Peut-être pourrez-vous y revenir tout à l’heure. Le problème est que la France est isolée quand elle présente l’Europe de la défense comme une alternative à l’OTAN : ni l’Allemagne ni les pays d’Europe orientale n’envisagent sérieusement aujourd’hui d’assurer leur sécurité en dehors du parapluie américain. En outre, la plupart de ces pays, y compris l’Allemagne, essaient de se convaincre que la présidence Trump n’est qu’un mauvais passage, pour ne pas dire un cauchemar, qui se dissipera en 2020 ou, au plus tard, en 2024. Avant d’esquisser les contours de ce qui pourrait être un jour une armée européenne, il y a une solution moins ambitieuse, mais plus réaliste : celle qui consiste à européaniser ...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...cs ont tempéré la crise migratoire aux frontières de l’Europe en retenant 3, 6 millions de réfugiés, ce qui invite aussi à des échanges ouverts. Parler de l’OTAN, c’est aussi débattre de la logique transactionnelle que pratiqueraient les États-Unis et que certains dénoncent ici parce qu’elle conduirait à la subordination de l’Europe. L’abandon de souveraineté en matière de défense au profit des Américains est une réalité pour beaucoup de pays membres. La France, quant à elle, a su conserver son autonomie stratégique – c’est l’essentiel –, que garantit encore notre effort budgétaire croissant en matière de défense. Notre implication quasiment autonome au Sahel, marquée par le lourd tribut que nos forces armées ont déjà payé, suffit à le démontrer. À mon sens, si l’on souhaite rééquilibrer la rela...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...e et de responsabilités par les Européens. Des progrès ont été réalisés en matière de répartition budgétaire au sein de l’OTAN, mais les pays européens, cela a déjà été souligné, doivent surtout travailler à développer une défense européenne, laquelle n’est pas incompatible – mon avis sur ce point diffère de celui de mon ami André Vallini – avec une participation à l’OTAN. Les piliers européen et américain de l’Alliance doivent s’équilibrer. Le président des États-Unis devrait se réjouir d’un tel partage, car il répond à sa demande, y compris sur le plan financier, mais cela ne semble pas être le cas… En ce qui concerne la Russie, je fais partie de ceux qui croient nécessaire de relancer le débat. « De l’audace, de l’audace, de l’audace », disait le Président de la République à propos de la Russie...

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

...re, ce qui est plutôt une bonne nouvelle. Il faudra que cette volonté se transforme en actes. La France est pour l’instant bien seule pour lutter au Sahel : c’est elle qui paie le prix du sang, alors qu’il s’agit non seulement de la sécurité du continent africain, mais aussi, très directement, de celle de l’Europe. La menace djihadiste n’est pas le seul changement à prendre en compte. Nos alliés Américains poursuivent leur désengagement de l’Europe et du Moyen-Orient. Les Européens n’ont donc d’autre choix que de devenir plus autonomes, comme l’a affirmé le Président de la République dans son discours de la Sorbonne, voilà maintenant plus de deux ans. Si une défense européenne forte n’a pas encore émergé, c’est bien davantage en raison de l’absence de volonté politique des États membres qu’en rai...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...’heure, nous sommes trop seuls. Enfin, les documents de planification de l’OTAN s’appuient sur un concept stratégique datant de 2010, qui n’a pas été récrit en 2019. La réforme des directives politiques globales n’est pas allée assez loin pour permettre d’adapter l’Alliance au XXIe siècle. De ce fait, on peut aujourd’hui s’interroger sur les raisons d’être de l’OTAN, surtout lorsque le Président américain remet en cause l’article 5 du traité de l’OTAN, fondement du pacte d’assistance mutuelle de l’Alliance, posant le principe de la défense collective d’un allié attaqué. Quel sens donner à l’Alliance si son principe fondateur est mis en doute par son membre le plus influent, sinon, désormais, le plus impliqué ? Le communiqué final du sommet de l’OTAN de Londres a rappelé de manière très ferme la v...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, au côté de la chapelle du cimetière de Colleville-sur-mer, où reposent 10 000 jeunes Américains tombés pour libérer la France et l’Europe de la barbarie, on peut lire l’inscription suivante : « Leurs tombes sont le symbole éternel de leur héroïsme et de leur sacrifice à la cause commune de l’humanité. » La relation transatlantique, qui est à la genèse de l’OTAN, est ancienne. La fraternité d’armes entre la France et les États-Unis remonte à leur indépendance, au XVIIIe siècle, fraternité ...