Interventions sur "l’otan"

12 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, notre groupe a demandé ce débat sur l’OTAN au lendemain de l’offensive turque menée dans le nord-est de la Syrie avec l’aval des États-Unis. Ce jour-là, deux pays piliers de l’OTAN trahissaient ouvertement leurs alliés au sein de l’Alliance, dont la France. Cette décision américano-turque avait notamment pour conséquence le lâche abandon des Kurdes, que nous avons tous ici dénoncé. Je remercie la conférence des présidents d’avoir, avec l...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, qu’est-ce que l’OTAN aujourd’hui ? L’OTAN est un facteur de paix, de stabilité et de liberté pour tous ses membres, mais aussi pour les pays n’appartenant pas à l’Alliance atlantique, qui bénéficient de son effet régulateur. Il y a encore trois ans, les commentateurs comparaient l’Alliance atlantique à un point aveugle des politiques, des diplomates et des militaires français. Nous n’en sommes plus là et, si l’on pe...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...e l’Atlantique Nord a bien joué son rôle de défense de l’Europe occidentale face aux appétits soviétiques jusqu’en 1989. Toutefois, depuis la dissolution du Pacte de Varsovie, en 1991, ses objectifs n’ont jamais été redéfinis. Les opérations conduites dans les Balkans – d’abord en Bosnie, puis au Kosovo – et celles menées en Afghanistan ont pu fournir, en apparence, de nouvelles raisons d’être à l’OTAN, et les provocations russes dans la mer Baltique ou dans l’Atlantique Nord, comme l’agression contre l’Ukraine, ont ressuscité la notion d’une menace extérieure, Poutine étant, de ce point de vue, une bénédiction pour les atlantistes qui essaient aujourd’hui de faire de la Russie une nouvelle Union soviétique, qu’il faudrait contenir. En réalité, qu’en est-il ? Certes, la Russie mène une politiq...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...é réduit et que leurs liens commerciaux, financiers et économiques avec l’Europe occidentale sont, à ce jour, plus forts que ceux qu’ils entretiennent avec l’Asie. Si les Américains sont en Europe, c’est aussi parce qu’ils y ont intérêt, et ce depuis longtemps. Le plan Marshall n’était pas désintéressé ! Pour autant, il serait déraisonnable de ne pas réfléchir au scénario d’une transformation de l’OTAN, a fortiori quand les États-Unis se tournent de plus en plus, depuis une quinzaine d’années, vers la zone Asie-Pacifique, avec une obsession grandissante, celle de la montée en puissance de leur nouveau grand rival : la Chine. Enfin, et c’est le troisième élément de la crise actuelle de l’OTAN, un allié, la Turquie, prouve chaque jour qu’il se détache de l’Alliance par son évolution autor...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Tant mieux, monsieur le ministre ! Peut-être pourrez-vous y revenir tout à l’heure. Le problème est que la France est isolée quand elle présente l’Europe de la défense comme une alternative à l’OTAN : ni l’Allemagne ni les pays d’Europe orientale n’envisagent sérieusement aujourd’hui d’assurer leur sécurité en dehors du parapluie américain. En outre, la plupart de ces pays, y compris l’Allemagne, essaient de se convaincre que la présidence Trump n’est qu’un mauvais passage, pour ne pas dire un cauchemar, qui se dissipera en 2020 ou, au plus tard, en 2024. Avant d’esquisser les contours de c...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, la formule-choc du Président de la République évoquant l’état de « mort cérébrale » de l’OTAN – qu’on la juge malheureuse ou non – a eu au moins le mérite d’intensifier un débat sur le rôle de l’Alliance atlantique en cours depuis plusieurs années déjà. Créée en 1949, l’OTAN vient de fêter ses soixante-dix ans : c’est un gage de sa solidité, certes, mais reconnaissons que la multiplication des désaccords entre partenaires, en particulier entre les plus puissants d’entre eux, la fragilise...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...ement des États-Unis et de leur président, qui se traduit par un recul à la fois budgétaire et, plus important encore, politique, ainsi que les choix problématiques de certains États membres, comme la Turquie. Le sommet de Londres a permis, me semble-t-il, une prise de conscience et de responsabilités par les Européens. Des progrès ont été réalisés en matière de répartition budgétaire au sein de l’OTAN, mais les pays européens, cela a déjà été souligné, doivent surtout travailler à développer une défense européenne, laquelle n’est pas incompatible – mon avis sur ce point diffère de celui de mon ami André Vallini – avec une participation à l’OTAN. Les piliers européen et américain de l’Alliance doivent s’équilibrer. Le président des États-Unis devrait se réjouir d’un tel partage, car il répond à...

Photo de Christine PrunaudChristine Prunaud :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’extension de l’OTAN a conduit à une grande diversité des intérêts géopolitiques, qui sont parfois contradictoires. En témoigne l’invasion du nord-est de la Syrie par la Turquie, qui a fait du Rojava une zone occupée, pour y déplacer les 3, 6 millions de réfugiés syriens, mais aussi et surtout pour « résoudre » la question des Kurdes, dits « terroristes » par Erdogan. Après avoir chassé plus de 300 000 personnes de...

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’ambiance aurait pu être plus chaleureuse pour le soixante-dixième anniversaire de l’OTAN. Le sommet de Londres s’est achevé par le départ anticipé du président Trump… L’expression « mort cérébrale » utilisée par le président Macron visait probablement à provoquer un débat sans doute nécessaire. Voilà qui est chose faite. La stratégie de l’Alliance a semblé, ces derniers temps, connaître quelques flottements. Les comportements de certains membres ont pu paraître équivoques. Dès le d...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, ce débat est utile ; nous en ressentions le besoin, notamment au sein de la délégation française à l’Assemblée parlementaire de l’OTAN. Le 13 novembre dernier, j’avais d’ailleurs interpellé le Gouvernement sur les propos – excessifs et provocateurs, mais justes à bien des égards – du Président de la République, qui assurément ont secoué l’Alliance. Dans ce contexte, le sommet des soixante-dix ans de l’OTAN, qui s’est tenu à Londres la semaine dernière, a permis de mettre sur la table les divergences qui traversent l’Alliance. D...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...ité et de développement, chacun doit prendre ses responsabilités. C’est dans l’intérêt même des pays concernés. Je suis de ceux qui ont bien connu le Mali avant la guerre, qui ont eu part à des actions de coopération décentralisée, qui ont lié des amitiés tant avec des gens du peuple qu’avec les dirigeants successifs. Pour l’heure, nous sommes trop seuls. Enfin, les documents de planification de l’OTAN s’appuient sur un concept stratégique datant de 2010, qui n’a pas été récrit en 2019. La réforme des directives politiques globales n’est pas allée assez loin pour permettre d’adapter l’Alliance au XXIe siècle. De ce fait, on peut aujourd’hui s’interroger sur les raisons d’être de l’OTAN, surtout lorsque le Président américain remet en cause l’article 5 du traité de l’OTAN, fondement du pacte d’a...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...onsieur le ministre, mes chers collègues, au côté de la chapelle du cimetière de Colleville-sur-mer, où reposent 10 000 jeunes Américains tombés pour libérer la France et l’Europe de la barbarie, on peut lire l’inscription suivante : « Leurs tombes sont le symbole éternel de leur héroïsme et de leur sacrifice à la cause commune de l’humanité. » La relation transatlantique, qui est à la genèse de l’OTAN, est ancienne. La fraternité d’armes entre la France et les États-Unis remonte à leur indépendance, au XVIIIe siècle, fraternité jamais démentie et ô combien renouvelée au cours de la Première et de la Seconde Guerres mondiales. Mais, comme le rappelle de façon touchante et juste l’inscription que j’évoquais, notre combat commun est plus qu’un engagement militaire : c’est un combat pour des valeu...