Interventions sur "menace"

10 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...uvertement cette discussion. J’espère que cela encouragera la tenue d’un débat politique de toute la société française sur des choix stratégiques pour la Nation. Les inquiétudes de notre groupe, qui étaient déjà très vives quand nous avons demandé l’organisation de ce débat, sont renforcées par les résultats du sommet de Londres. En donnant une définition de plus en plus floue et extensive de la menace terroriste, conformément aux souhaits des États-Unis et de la Turquie, en déclarant, par ailleurs, que « les actions de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique » et en présentant, pour la première fois, la montée en puissance de la Chine comme un défi pour l’OTAN, celle-ci, au travers de son profil stratégique, confirme sa visée offensive, épouse les thèses de l’administ...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

... libérés : cette intervention a été condamnée par la quasi-totalité des alliés. Cette situation est symptomatique de divergences stratégiques de plus en plus affirmées et d’un réel enjeu de transformation de l’Alliance. La diversité des lectures des enjeux géopolitiques entre alliés ne doit plus être tue, car elle est une fragilité de l’OTAN. Nous n’avons pas, aujourd’hui, la même définition des menaces. L’Alliance, sortie de la grille de lecture de la guerre froide, peine à s’adapter aux nouvelles menaces. Qui est l’ennemi de l’OTAN aujourd’hui ? Son secrétaire général répète que, après la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne, 80 % de la défense de l’Europe sera assurée par des pays non membres de l’Union. Mais contre quelles menaces cette défense doit-elle s’organiser ? Des divergences...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...ion du Pacte de Varsovie, en 1991, ses objectifs n’ont jamais été redéfinis. Les opérations conduites dans les Balkans – d’abord en Bosnie, puis au Kosovo – et celles menées en Afghanistan ont pu fournir, en apparence, de nouvelles raisons d’être à l’OTAN, et les provocations russes dans la mer Baltique ou dans l’Atlantique Nord, comme l’agression contre l’Ukraine, ont ressuscité la notion d’une menace extérieure, Poutine étant, de ce point de vue, une bénédiction pour les atlantistes qui essaient aujourd’hui de faire de la Russie une nouvelle Union soviétique, qu’il faudrait contenir. En réalité, qu’en est-il ? Certes, la Russie mène une politique agressive aux portes de l’Europe, à coups de désinformation et d’opérations obliques. Elle essaie de déstabiliser les pays européens de l’intérieur...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...86, et à la guerre en Irak, en 2003. La question syrienne s’inscrit ainsi dans une longue tradition et le problème de l’avenir de l’OTAN dépasse la seule question turque. La vérité est que les Européens ne peuvent pas rester indéfiniment spectateurs dans un monde instable et dangereux, où les États-Unis s’éloignent, où la Chine devient agressive, où la Russie demeure menaçante et, surtout, où la menace djihadiste ne cesse de grandir au sud de l’Europe. Ce contexte instable et dangereux est, en réalité, une chance que les Européens doivent saisir pour faire avancer l’idée d’une défense européenne assurée par les Européens. Faut-il aller vers une armée européenne ? C’est une vieille idée. C’est l’idée du Président de la République. Moi-même, je ne suis pas loin de penser que, in fine, no...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...ntre eux, la fragilise. Il faut dire que l’OTAN, pensée hier dans un monde bipolaire, à l’époque de la guerre froide, doit sans cesse s’adapter à un contexte géopolitique désormais multipolaire bien plus complexe. L’« empire du mal », comme aimait à le désigner le président Reagan, ne s’étendait auparavant qu’à l’Est. Désormais, il est bien plus diffus et se niche partout. Comme on le sait, les menaces sont multiformes : conflits asymétriques, terrorisme, cybercriminalité… Soyons justes, l’Alliance sait évoluer. Elle a évolué quant à la définition de ses missions, en ajoutant à celle, initiale, de défense collective une mission de « sécurité coopérative », puis de gestion de crise, et elle mène aujourd’hui une réflexion prospective sur les questions migratoires et climatiques. Il n’en demeur...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...sident, monsieur le ministre, mes chers collègues, le Président de la République avait souhaité que le sommet de Londres soit l’occasion d’une discussion stratégique sur le sens profond de l’Alliance atlantique, sur ses objectifs présents et futurs et sur une définition des risques. Nous ne pensons plus, aujourd’hui, que les missiles nucléaires sont pointés vers nous ou que les chars soviétiques menacent directement nos pays – encore que… Les menaces sont maintenant différentes, ce qui est normal soixante-dix ans après la création de l’Alliance : cyberattaques, potentiellement très déstabilisatrices, menaces dans l’espace… À cela s’ajoutent un certain éloignement des États-Unis et de leur président, qui se traduit par un recul à la fois budgétaire et, plus important encore, politique, ainsi qu...

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

... États-Unis souhaitaient assurer la défense de l’Europe contre le péril soviétique. En soixante-dix ans, la donne a bien changé : l’Union soviétique a disparu et les États-Unis ne veulent plus assurer la défense de l’Europe. Le réveil est rude pour ceux qui ont engrangé les dividendes de la paix sans payer le prix de leur défense, car si l’Europe cesse d’être une priorité pour les États-Unis, les menaces qui pèsent sur le continent n’ont pas cessé d’exister, et de nouveaux dangers sont apparus. Il faut se rappeler que cette alliance n’a pas la même signification que l’on soit à Paris ou à Tallinn. Nous ne faisons pas tous face aux mêmes menaces et nous ne disposons pas tous des mêmes moyens. L’OTAN représente toujours, pour de nombreux États européens, la meilleure protection de leur souveraine...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...Erdogan – et c’est un ami de la Turquie qui le dit –, qui marchande son soutien au renforcement de la protection du flanc Est contre l’adoption de sa propre définition du terrorisme ? Ma troisième question porte d’ailleurs sur la solidarité entre États membres, notamment quand l’un d’eux décide d’agir pour assurer la sécurité de tous. Ainsi en est-il des opérations françaises au Sahel. Contre la menace djihadiste qui prétend à la destruction de l’Occident et des valeurs que nous avons en partage, la France, avec 4 500 soldats déployés, est bien seule – hors quelques renforts logistiques bienvenus – sur un théâtre d’opérations grand comme l’Europe. Qu’est-ce que cela dit de la cohésion de l’Alliance ? L’Allemagne, pourtant deuxième contributrice au budget de l’OTAN, maintient sa position d’un em...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...l’Alliance si son principe fondateur est mis en doute par son membre le plus influent, sinon, désormais, le plus impliqué ? Le communiqué final du sommet de l’OTAN de Londres a rappelé de manière très ferme la validité de l’article 5, ce qui a permis d’affirmer, au terme d’un dialogue exigeant et franc, le souhait d’une Alliance forte et toujours actuelle. Nous le constatons tous les jours, les menaces ne portent plus uniquement sur notre continent : le champ d’action géographique, au-delà de l’Afrique, s’étend au Sud, mais aussi vers le Pacifique et le Moyen-Orient. L’Alliance doit s’interroger sur sa raison d’être : si celle-ci est de protéger l’Atlantique Nord, elle ne doit pas, pour autant, hésiter à agir aussi en dehors de sa zone de prédilection. Si l’OTAN est défaillante au regard de ce...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...dépenses permettaient d’acheter du matériel au principal contributeur, dans un partenariat qui semblait devenir toujours plus commercial. Depuis l’effondrement du rideau de fer, l’horizon politique et géostratégique de l’OTAN s’est brouillé. Pourtant, c’est sur l’Alliance atlantique que la sécurité de l’Europe repose aujourd’hui. Mais pour qu’elle garde tout son sens, il faut qu’elle intègre les menaces d’aujourd’hui. La première question, qui, en réalité, n’est plus pensée depuis la chute du mur de Berlin, est celle de l’architecture globale de sécurité en Europe. Pour la traiter, il faudra parler avec la Russie, avec bien sûr la fermeté nécessaire et sans naïveté, mais sans dogmatisme, comme nous le faisons au Sénat. Les Européens doivent être parties prenantes à cette architecture, qui peut...