Interventions sur "militaire"

12 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

... de l’administration américaine et relance la course aux armements. En confirmant la mise en œuvre de « l’initiative pour la réactivité », le secrétaire général, Jens Stoltenberg, a annoncé que, en 2020, l’OTAN serait en capacité de mobiliser, en moins de trente jours, 25 000 soldats, 300 avions de chasse et 30 navires de combat issus des différentes armées. Mais pour quelles nouvelles aventures militaires ? Là est le danger. Je dirai pourquoi, en s’enfonçant dans cette stratégie agressive, l’OTAN constitue, à nos yeux, une alliance militaire et politique unilatérale et anachronique, inadaptée aux enjeux du XXIe siècle et dont il faut viser la dissolution. Je sais que cette condamnation globale n’est pas la position de nombre des membres de notre assemblée, mais je suis certain que nous pouvons n...

Photo de Bernard FournierBernard Fournier :

...sieur le ministre, mes chers collègues, qu’est-ce que l’OTAN aujourd’hui ? L’OTAN est un facteur de paix, de stabilité et de liberté pour tous ses membres, mais aussi pour les pays n’appartenant pas à l’Alliance atlantique, qui bénéficient de son effet régulateur. Il y a encore trois ans, les commentateurs comparaient l’Alliance atlantique à un point aveugle des politiques, des diplomates et des militaires français. Nous n’en sommes plus là et, si l’on peut regretter que le débat ait été hystérisé, la réflexion sur la clarification stratégique au sein de l’OTAN est, au moins, engagée. Elle était indispensable, pour trois raisons : l’évolution de la position américaine depuis une décennie au sein de l’Alliance, les dissonances stratégiques lourdes et la trop lente adaptation de l’OTAN à ces évoluti...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...drait contenir. En réalité, qu’en est-il ? Certes, la Russie mène une politique agressive aux portes de l’Europe, à coups de désinformation et d’opérations obliques. Elle essaie de déstabiliser les pays européens de l’intérieur, notamment en périodes électorales, mais pas seulement. Cependant, elle reste une puissance économique dont le PIB est à peine égal à celui de l’Espagne et dont le budget militaire s’élevait, en 2018, à 61 milliards de dollars, quand celui des membres de l’OTAN, hors États-Unis et Canada, s’établissait à 282 milliards de dollars. Certes, l’annexion de la Crimée et l’ingérence russe dans le Donbass ukrainien ont semé l’effroi dans les pays voisins. À cet égard, l’OTAN a bien fait de lancer des manœuvres militaires dans les pays baltes. Avec leurs sanctions, les Occidentaux ...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

Certes, le désintérêt américain pour l’Europe a plus d’une fois été démenti par l’histoire, et nous savons bien que l’investissement militaire des États-Unis sur notre continent n’a jamais été réduit et que leurs liens commerciaux, financiers et économiques avec l’Europe occidentale sont, à ce jour, plus forts que ceux qu’ils entretiennent avec l’Asie. Si les Américains sont en Europe, c’est aussi parce qu’ils y ont intérêt, et ce depuis longtemps. Le plan Marshall n’était pas désintéressé ! Pour autant, il serait déraisonnable de ne p...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...y compris l’Allemagne, essaient de se convaincre que la présidence Trump n’est qu’un mauvais passage, pour ne pas dire un cauchemar, qui se dissipera en 2020 ou, au plus tard, en 2024. Avant d’esquisser les contours de ce qui pourrait être un jour une armée européenne, il y a une solution moins ambitieuse, mais plus réaliste : celle qui consiste à européaniser l’OTAN, pour en faire un instrument militaire capable de fonctionner en toutes circonstances, indépendamment des aléas de la politique américaine. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, soutient la conception d’une défense européenne en tant que pilier européen de l’OTAN : la solution est sans doute là, à court et moyen terme, même si le sevrage des « addicts » à la protection américaine doit être préparé et accompagné. ...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...confrontation, il est souhaitable de privilégier le partenariat et la recherche d’un équilibre. La France, avec ses territoires ultramarins dans la zone indopacifique, peut être une puissance d’équilibre, comme l’a exprimé le Président de la République lors de la dernière conférence des ambassadeurs. Enfin, s’agissant des pays membres de l’OTAN, j’évoquerai le cas de la Turquie, dont la capacité militaire fait un pilier de l’Alliance atlantique. On a déploré l’acquisition par ce pays de systèmes de défense antiaérienne et antimissile S-400 auprès de la Russie, tandis que sa récente intervention contre les Kurdes en Syrie nous interpelle. Si le dialogue avec Ankara doit être ferme, n’oublions pas que les Turcs ont tempéré la crise migratoire aux frontières de l’Europe en retenant 3, 6 millions de ...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...De l’audace, de l’audace, de l’audace », disait le Président de la République à propos de la Russie lors de la conférence des ambassadeurs. Je soutiens cette position, mais nous ne sommes pas des enfants de Marie : nous gardons bien en tête l’ingérence en Ukraine, le rapt de la Crimée, les cyberattaques de plus en plus sournoises, étendues et vicieuses, le développement inquiétant de technologies militaires, un certain nombre d’homicides perpétrés dans nos pays, ou même l’affaire Jeanne Calment, dont on a prétendu, je ne sais pour quelle raison, qu’elle n’avait pas été la doyenne de l’humanité…

Photo de Richard YungRichard Yung :

...sentir soutenus. Ce sommet avec les dirigeants des pays du G5 Sahel sera l’occasion de remettre les pendules à l’heure. Le Mali et le Burkina Faso, en particulier, doivent également faire les efforts nécessaires pour structurer leurs forces armées. Aujourd’hui, tel n’est pas le cas, et l’on pourrait dire des choses assez dures sur ce point. Il incombe à ces pays de se prendre en main sur le plan militaire. Pour l’heure, nous sommes impliqués dans une opération militaire, mais tout le monde sait que la solution sera politique. Or on ne constate guère de progrès dans la recherche d’accords de paix – par exemple au Mali avec l’Azawad. Sur ce plan-là aussi, les pays concernés doivent se prendre en main.

Photo de Christine PrunaudChristine Prunaud :

...rquie incite des islamistes en provenance d’États dits « turcs » comme l’Ouzbékistan, le Turkestan oriental ou même l’Afghanistan à s’installer dans cette zone occupée de Syrie, le tout au mépris du droit international et des règles mêmes de l’OTAN. Mais nous pourrions citer les exemples de l’Afghanistan, de la Syrie, de la Libye, de l’Irak, du Kosovo, d’autres encore : partout les interventions militaires, engagées avec ou sans mandat, ont laissé derrière elles le chaos, des pays enlisés dans la crise, le nationalisme, le fanatisme, l’obscurantisme… L’intervention en Afghanistan en 2001 m’avait beaucoup marquée : dix-huit ans après, les talibans et les « seigneurs de guerre » sont toujours là, actifs, attendant le retrait des troupes pour constituer un nouvel État islamique, encore pire que le p...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

..., plus largement, les raisons d’être de l’OTAN en 2019. Le fonctionnement interne de l’OTAN soulève trois questions. La première porte sur le partage du fardeau, mis au cœur des débats depuis la présidence Obama par les États-Unis, qui insistent sur l’importance de la participation financière de chaque État membre à notre protection collective. L’objectif annoncé et partagé est que les dépenses militaires nationales des membres de l’OTAN atteignent 2 % de leur PIB. Si les progrès sont notables, nombre d’alliés ne respectent pas cet engagement, notamment l’Allemagne, qui consacre à l’effort de défense 1, 2 % de son PIB, contre quelque 1, 8 % pour la France, l’objectif des 2 % devant être atteint en 2025. Cette problématique de juste contribution de chacun au financement de sa défense rejoint le d...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

...s sa raison d’être est sérieusement remise en question et son concept stratégique est sérieusement éculé. En conclusion, ce débat nous amène à nous interroger sur la triple actualité de l’OTAN et de la France : l’« électrochoc » administré par le Président de la République le mois dernier, les divergences clairement affichées par les membres de l’Alliance lors du sommet de Londres et la présence militaire française au Sahel. L’OTAN ne me paraît légitime que si elle inscrit son action dans un contexte plus large, une vision à 360 degrés, comme le réclame la France. Vous l’avez dit à plusieurs reprises, monsieur le ministre, il faut prendre en compte les enjeux qui dépassent le strict cadre « atlantique » et seconder les alliés qui agissent, souvent seuls, sur des théâtres d’opérations extérieurs d...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...satlantique, qui est à la genèse de l’OTAN, est ancienne. La fraternité d’armes entre la France et les États-Unis remonte à leur indépendance, au XVIIIe siècle, fraternité jamais démentie et ô combien renouvelée au cours de la Première et de la Seconde Guerres mondiales. Mais, comme le rappelle de façon touchante et juste l’inscription que j’évoquais, notre combat commun est plus qu’un engagement militaire : c’est un combat pour des valeurs communes. La primauté du droit sur la force ; la défense de la liberté des individus et des peuples ; le respect de la personne humaine : l’OTAN a été construite sur ces valeurs, au-delà de la solidarité totale entre les alliés si l’un d’entre eux était attaqué. Bref, l’OTAN est autant un outil militaire qu’un concept politique, celui d’une communauté de pays ...