Interventions sur "russie"

8 interventions trouvées.

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

...ix stratégiques pour la Nation. Les inquiétudes de notre groupe, qui étaient déjà très vives quand nous avons demandé l’organisation de ce débat, sont renforcées par les résultats du sommet de Londres. En donnant une définition de plus en plus floue et extensive de la menace terroriste, conformément aux souhaits des États-Unis et de la Turquie, en déclarant, par ailleurs, que « les actions de la Russie constituent une menace pour la sécurité euro-atlantique » et en présentant, pour la première fois, la montée en puissance de la Chine comme un défi pour l’OTAN, celle-ci, au travers de son profil stratégique, confirme sa visée offensive, épouse les thèses de l’administration américaine et relance la course aux armements. En confirmant la mise en œuvre de « l’initiative pour la réactivité », le s...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...n Bosnie, puis au Kosovo – et celles menées en Afghanistan ont pu fournir, en apparence, de nouvelles raisons d’être à l’OTAN, et les provocations russes dans la mer Baltique ou dans l’Atlantique Nord, comme l’agression contre l’Ukraine, ont ressuscité la notion d’une menace extérieure, Poutine étant, de ce point de vue, une bénédiction pour les atlantistes qui essaient aujourd’hui de faire de la Russie une nouvelle Union soviétique, qu’il faudrait contenir. En réalité, qu’en est-il ? Certes, la Russie mène une politique agressive aux portes de l’Europe, à coups de désinformation et d’opérations obliques. Elle essaie de déstabiliser les pays européens de l’intérieur, notamment en périodes électorales, mais pas seulement. Cependant, elle reste une puissance économique dont le PIB est à peine éga...

Photo de André ValliniAndré Vallini :

...ent de plus en plus, depuis une quinzaine d’années, vers la zone Asie-Pacifique, avec une obsession grandissante, celle de la montée en puissance de leur nouveau grand rival : la Chine. Enfin, et c’est le troisième élément de la crise actuelle de l’OTAN, un allié, la Turquie, prouve chaque jour qu’il se détache de l’Alliance par son évolution autoritaire intérieure, par son rapprochement avec la Russie – je pense notamment à l’achat de systèmes de défense russes S-400 – ou encore, récemment, par ses opérations dans le nord de la Syrie. L’attitude d’Ankara – d’Erdogan, pour être clair – a ainsi provoqué une crise politique de l’Alliance. En réalité, cette dernière n’a jamais incarné une convergence des visions du monde. Au fil de l’histoire, en dehors de la zone proprement dite du traité de l’A...

Photo de Jean-Claude RequierJean-Claude Requier :

...les questions migratoires et climatiques. Il n’en demeure pas moins que cette évolution du concept stratégique n’a de sens que si tous les États membres continuent d’avoir les mêmes attentes. Bien que la réalité géopolitique soit complexe, il importe de trouver un nouvel équilibre, devant émerger d’un dialogue constant entre ceux qui sont dans l’OTAN et ceux qui sont en dehors. S’agissant de la Russie, notre groupe a toujours prôné le maintien d’un lien russo-occidental soutenu. Cela suppose – j’ai déjà eu l’occasion de le dire – de veiller à ce que l’élargissement de l’OTAN à l’Est ne soit pas sans limite. À cet égard, rappelons que des promesses avaient été faites à Moscou au moment de la chute du mur de Berlin, et qu’elles n’ont pas été tenues… Qu’on le veuille ou non, la Russie est un act...

Photo de Richard YungRichard Yung :

...uropéenne, laquelle n’est pas incompatible – mon avis sur ce point diffère de celui de mon ami André Vallini – avec une participation à l’OTAN. Les piliers européen et américain de l’Alliance doivent s’équilibrer. Le président des États-Unis devrait se réjouir d’un tel partage, car il répond à sa demande, y compris sur le plan financier, mais cela ne semble pas être le cas… En ce qui concerne la Russie, je fais partie de ceux qui croient nécessaire de relancer le débat. « De l’audace, de l’audace, de l’audace », disait le Président de la République à propos de la Russie lors de la conférence des ambassadeurs. Je soutiens cette position, mais nous ne sommes pas des enfants de Marie : nous gardons bien en tête l’ingérence en Ukraine, le rapt de la Crimée, les cyberattaques de plus en plus sournoi...

Photo de Jérôme BignonJérôme Bignon :

... certains membres ont pu paraître équivoques. Dès le début de son mandat, Donald Trump s’est plaint de la trop faible contribution des Européens à l’effort de défense. Il a lui-même jugé l’alliance obsolète et évoqué, en privé, la possibilité d’un retrait des États-Unis. De son côté, la Turquie a provoqué l’incompréhension de ses alliés en achetant des systèmes de défense anti-aérienne S-400 à la Russie de Poutine et en menant une offensive unilatérale contre les Kurdes de Syrie, partenaires des États-Unis et de la France contre le djihadisme au Levant. Erdogan a même indiqué que la reconnaissance, par les alliés, du caractère terroriste de la milice kurde YPG constituait un préalable à toute discussion sur les plans de défense de l’OTAN. Ces quelques dissensions ne sont pas négligeables, mais ...

Photo de Jean-Marie BockelJean-Marie Bockel :

... véritable objectif. Ma deuxième interrogation est d’ordre stratégique : comment les vingt-neuf membres peuvent-ils agir de concert quand leurs intérêts politiques ou géostratégiques divergent ? Pour qu’il y ait alliance, il faut qu’il y ait confiance, laquelle repose sur la clarification des priorités stratégiques de certains membres. La relation militaire et diplomatique entre la Turquie et la Russie, ainsi que l’opération militaire turque contre les combattants kurdes qui ont lutté contre Daech posent réellement question. Partageons-nous encore des valeurs et des intérêts avec M. Erdogan – et c’est un ami de la Turquie qui le dit –, qui marchande son soutien au renforcement de la protection du flanc Est contre l’adoption de sa propre définition du terrorisme ? Ma troisième question porte d’...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

... de l’OTAN s’est brouillé. Pourtant, c’est sur l’Alliance atlantique que la sécurité de l’Europe repose aujourd’hui. Mais pour qu’elle garde tout son sens, il faut qu’elle intègre les menaces d’aujourd’hui. La première question, qui, en réalité, n’est plus pensée depuis la chute du mur de Berlin, est celle de l’architecture globale de sécurité en Europe. Pour la traiter, il faudra parler avec la Russie, avec bien sûr la fermeté nécessaire et sans naïveté, mais sans dogmatisme, comme nous le faisons au Sénat. Les Européens doivent être parties prenantes à cette architecture, qui peut d’autant moins se limiter à un dialogue entre les États-Unis et la Russie que les États-Unis n’entendent plus assumer la même part dans la défense de notre continent. C’est pourquoi il faudra que le rôle des Europé...