Interventions sur "métier"

8 interventions trouvées.

Photo de Marie MercierMarie Mercier :

...ère massive sur les chaînes de production industrielle. Il concerne aussi désormais les services : caisses automatiques, applications de recherche de vols et de voyages en ligne, analyse de la solvabilité des emprunteurs par les banques… Les services ne sont donc pas épargnés par le mouvement d’automatisation des tâches. Or les emplois de service représentent 75 % de l’emploi en France. Même des métiers qualifiés sont touchés : le radiologue est désormais en concurrence avec la machine pour lire avec précision un cliché radiographique, les traders des salles de marché sont remplacés par des ordinateurs effectuant du trading à haute fréquence. Le rapport Frey-Osborne de 2013 estimait que 50 % des emplois risquaient de disparaître aux États-Unis en vingt ans, sous l’effet de l’auto...

Photo de René-Paul SavaryRené-Paul Savary :

...fil des ans, un certain nombre d’emplois, notamment intermédiaires, seront progressivement déstructurés : nous devons l’anticiper. Il existe également des risques de délocalisation d’emplois. En outre, une formation trop spécialisée pourrait devenir demain un handicap, compte tenu de la rapidité de l’évolution du monde du travail. Nous avons constaté d’énormes besoins en matière de formation aux métiers du numérique. À ce jour, les emplois dans ce secteur représentent seulement entre 3 % et 5 % de l’emploi total ; demain, 80 000 ingénieurs et techniciens pourraient manquer en France. Parallèlement, l’exigence d’adaptabilité va s’accroître. Il faudra relever un certain nombre de défis, tant dans la formation initiale, qui est essentielle, que dans l’enseignement supérieur – pour pouvoir avancer...

Photo de Franck MontaugéFranck Montaugé :

...histication toujours croissante de la robotisation, avec le développement de l’intelligence artificielle, pose la question de la transformation profonde du travail et de sa place dans la société. Yann Le Cun, grand spécialiste français de l’intelligence artificielle, récent lauréat du prix Turing, nous dit qu’il « n’est pas sûr que la révolution de l’IA profite à tous ». Il estime que « tous les métiers sont concernés par ce changement » et que « l’IA rend plus précieux ce avec quoi elle ne peut rivaliser », ce qu’il appelle « l’expérience humaine authentique », faite d’émotion, de sensations, de relations humaines uniques, valorisée sur les marchés bien davantage que les biens de grande consommation dont les coûts de consentement sont toujours davantage réduits, notamment par la robotisation. ...

Photo de Éric GoldÉric Gold :

...es outils sont utilisés en maisons de retraite, mais on en voit déjà les applications possibles pour le maintien à domicile. Dans ce domaine, la domotique permet déjà d’améliorer le confort des personnes dépendantes et à mobilité réduite. Bien sûr, il n’est pas question de nier l’importance du lien humain, qui doit absolument être privilégié et préservé. Je sais d’ailleurs que l’attractivité des métiers de l’aide à domicile sera au cœur de la prochaine loi sur le grand âge et l’autonomie. Néanmoins, ces nouveaux outils peuvent aussi aider au maintien à domicile et venir en soutien de l’intervention des personnels, notamment au moment du lever et de la toilette de la personne dépendante. Ma question est double, monsieur le ministre : l’intelligence artificielle et la robotique peuvent-elles co...

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

Au début du XIXe siècle, les artisans tisserands anglais, rassemblés derrière John Ludd, se soulevèrent contre l’introduction du métier à tisser. La colère populaire se focalisa sur les machines, au motif qu’elles risquaient de priver les travailleurs de leur emploi. Depuis lors, nos économies se sont numérisées et mondialisées. Les données du problème ont radicalement changé, mais les mêmes craintes ressurgissent immanquablement. On craignait hier pour les emplois industriels ; on craint aujourd’hui pour les métiers des service...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

... cette fois, je ne citerai pas son nom –, qui estimait que, « d’ici 2025, les robots mettraient au tapis plus de 3 millions d’emplois dans l’Hexagone ». De plus en plus, ce n’est plus l’ordinateur qui assiste l’homme, mais l’homme qui assiste l’ordinateur. Aujourd’hui, comme hier, les robots alimentent les fantasmes les plus noirs, alors qu’ils ne font qu’ouvrir la voie à l’émergence de nouveaux métiers. En aout dernier, je faisais partie de la délégation française conduite par la ministre Muriel Pénicaud venue défendre à Kazan la candidature de Lyon à l’organisation des Olympiades des métiers en 2023, avec le soutien du Président de la République. Organiser les WorldSkills à Lyon en 2023 est une merveilleuse occasion de changer le regard porté par les Français sur l’apprentissage et la forma...

Photo de Viviane ArtigalasViviane Artigalas :

Les périodes de ruptures technologiques sont généralement marquées par des bouleversements majeurs de l’organisation du travail et suscitent dès lors de grandes inquiétudes. On se souvient du mouvement des luddites, au début du XIXe siècle en Angleterre, ces ouvriers « briseurs de machines » qui cassaient les nouveaux métiers à tisser introduits par la révolution industrielle. Si la robotisation massive fait encore débat, l’effet des nouvelles technologies sur les conditions de travail n’est pas neutre. Je pense notamment à ces nouveaux travailleurs « ubérisés », devenus « servants » des machines numériques que sont les plateformes. À l’instar du taylorisme qui émiettait le travail, la révolution numérique risque, ...

Photo de Catherine ProcacciaCatherine Procaccia :

... hommes et les robots, rendre leurs compétences complémentaires me semble être la voie à suivre pour assurer leur cohabitation à l’avenir. C’est l’un des constats majeurs établis par nos rapporteurs, auquel j’adhère pleinement. Il me semble que la situation française est assez proche de celle du Japon. Déclarer que les services à la personne sont une mine d’emplois n’accroît ni l’attractivité de métiers pénibles ni des rémunérations peu attrayantes. Investir massivement dans ces robots aidants permettrait de soulager les personnels et de les valoriser dans leurs tâches. Ils pourraient se concentrer sur l’indispensable dimension relationnelle et émotionnelle de leur mission. Il semble d’ailleurs qu’un certain nombre de structures privées françaises développent des robots similaires, mais leur c...