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Madame la présidente, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, alors que l’énergie nucléaire est présentée dans notre pays comme la solution magique pour lutter contre le réchauffement climatique et assurer notre indépendance énergétique, l’actualité nous a rappelé ces dernières semaines les nombreux écueils et les dangers de cette énergie. Je fais référence en particulier à la centrale du Tricastin, régulièrement à la une de l’actualité pour ses défaillances. Il y a quelques semaines, ...
Ce problème se pose avec une acuité particulière pour les trente-quatre réacteurs de 900 mégawatts, qui abordent leur quatrième visite décennale. La question de la pertinence de la prolongation de la durée d’exploitation des centrales fait partie des sujets à mettre sur la table. C’est pourquoi nous demandons un état des lieux indépendant et transparent de toutes les installations nucléaires en France, réacteur par réacteur. Cette mise à plat est d’autant plus indispensable que le Président de la République a récemment annoncé – de manière fort démocratique ! – la création de nouveaux réacteurs en France. Loin d’être des cas isolés, les irrégularités soulevées semblent s’inscrire dans un problème plus systémique : c’est à l’exploitant EDF lui-même de déclarer les incidents à l’Auto...
Madame la secrétaire d’État, ma question porte sur le périmètre des plans particuliers d’intervention (PPI) autour des sites nucléaires. Ces PPI organisent la prévention, l’alerte et le secours aux populations en cas d’accident. Ils prévoient également le rayon de distribution gratuite de pastilles d’iode, qui réduisent le risque de développement de cancers et de troubles de la thyroïde après une exposition radioactive. Voilà deux ans, le Sénat adoptait l’un de mes amendements dans le cadre de l’examen de la proposition de loi...
Madame la secrétaire d’État, le mardi 12 octobre 2021, le Président de la République disait vouloir investir 1 milliard d’euros dans l’énergie nucléaire d’ici à 2030, afin de développer les « technologies de rupture », notamment les « petits réacteurs » nucléaires. Le mardi 9 novembre dernier, il annonçait que la France allait construire de nouveaux réacteurs nucléaires sur son sol. Je suis ravi, madame la secrétaire d’État, que le Parlement s’autosaisisse de ce dossier pour débattre enfin de ces questions essentielles, et j’espère que tout n’a ...
Cette réponse suit le fameux modèle du « en même temps », elle est très prudente. Surtout, elle montre que, de votre côté, les choses ne sont pas encore très claires. Il faut prendre le temps de bien faire les choses, car le choix du mix énergétique est fondamental. Plus nous créons de centrales nucléaires, plus nous multiplions les risques associés. Débattre, comme nous le faisons aujourd’hui, du risque nucléaire pour notre pays doit justement nous permettre de déterminer un mix énergétique convenable, car l’énergie issue de la fission nucléaire n’est pas une énergie comme les autres : nous en sommes aujourd’hui dépendants, mais elle présente de nombreux risques.
Madame la secrétaire d’État, la sûreté des installations nucléaires est un sujet particulièrement important. Elle désigne, selon l’ASN, « l’ensemble des dispositions techniques et des mesures d’organisation relatives à la conception, à la construction, au fonctionnement, à l’arrêt et au démantèlement des installations nucléaires ». Le président de cette autorité nous a fourni, lors de son audition, le 7 avril dernier, tous les éléments pour sortir des idées reç...
Madame la secrétaire d’État, le nucléaire n’aura jamais été aussi indispensable. Demain, la demande en électricité va exploser dans notre pays avec l’émergence de nouveaux usages, comme la voiture électrique, ou encore avec l’utilisation accrue de cette énergie dans le numérique, les transports, l’agriculture, le bâtiment et les industries. Tous ces secteurs clefs affecteront fortement notre demande en électricité. Pour répondre à ces n...
Mme Martine Berthet. Avant de poser ma question, je veux répéter que l’énergie nucléaire constitue un atout considérable, non seulement pour atteindre l’objectif de neutralité carbone à l’horizon de 2050 mais également pour assurer la souveraineté énergétique de la France.
Toutefois, la production d’énergie nucléaire ne peut aller sans la sécurité et la sûreté nucléaires. J’en viens donc à ma question. Avec la pandémie mondiale, l’industrie de la filière nucléaire a été confrontée, pour la première fois de son histoire, à une crise dont l’origine n’avait aucun lien avec son activité. Durant la période de confinement de 2020, en raison de difficultés liées à la disponibilité de son personnel, EDF a dû revoir...
...ntrale du Tricastin, qui cumule les anomalies. Le 12 décembre dernier, une énorme fuite de tritium a été enregistrée dans cette centrale. Dans les eaux souterraines situées sous la centrale, des niveaux aberrants de radioactivité ont été relevés : jusqu’à 28 900 becquerels par litre, un chiffre plus de 14 000 fois supérieur au seuil naturel. Mais « tout va très bien » ; pour l’Autorité de sûreté nucléaire comme pour EDF, cette fuite n’a pas de conséquence sanitaire. Ah bon ? Pourtant, EDF a elle-même admis, lors de la dernière visite de l’ASN, que « l’atteinte du sol ou de la nappe phréatique par écoulement » ne peut pas être exclue du fait « de l’état des joints inter-bâtiments ». EDF parle même dans son communiqué de « marquage » au tritium plutôt que de pollution de l’eau. On tente donc de dég...
En décembre dernier, EDF arrêtait les deux réacteurs de la centrale nucléaire de Chooz, dans les Ardennes, pour une vérification de potentiels défauts sur le circuit de refroidissement de sauvegarde, ainsi que les réacteurs de Civaux, dans la Vienne. Ces arrêts ont entraîné un défaut de production de l’ordre de 1 térawattheure, mais ils étaient nécessaires pour assurer le refroidissement du cœur du réacteur en cas d’accident. Nous saluons donc ces décisions. L’énergie nuc...
Madame la secrétaire d’État, voilà encore peu, la filière nucléaire était exsangue après des années de tergiversations. L’exécutif a fini par surmonter ces atermoiements devant l’urgence climatique. Les crédits des plans France Relance et France 2030 commencent enfin à abonder un secteur qui en avait bien besoin. Je m’en réjouis, mais c’est insuffisant : de nombreux travaux en cours nécessitent des investissements colossaux en continu, pour assurer la sécurité a...
En contrepartie, la Commission exige des garanties en matière de traitement des déchets et de démantèlement des installations nucléaires en fin de vie. Cette démarche peut se comprendre, compte tenu des inquiétudes que peut susciter cette énergie. Madame la secrétaire d’État, pourriez-vous nous en dire davantage sur ces exigences ? Vous paraissent-elles proportionnées ?
Madame la secrétaire d’État, cinquante ans de fonctionnement d’une centrale nucléaire, c’est de l’électricité pour deux générations, mais des déchets sur les épaules de quarante mille générations ! Puisque nous ne disons pas avec force que la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas, nous devons faire face à une demande croissante d’électricité, noyée au milieu d’un océan de gadgets numériques gourmands en énergie et tournés vers une mobilité totalement électrique, sa...
Mme Angèle Préville . Je forme de nouveau le vœu que la sûreté nucléaire ne soit pas sacrifiée.
Ma question rejoint celle de Mme Evrard. Nous constatons tous que nos capacités nucléaires sont, en ce mois de janvier, à leur plus faible niveau historique à la suite de la fermeture anticipée de trois réacteurs pour des raisons de sûreté. Quelle leçon tirez-vous de cet événement dit « aléatoire » en termes de production d’électricité ? Allons-nous devoir un jour arbitrer entre sûreté du parc et sécurité d’approvisionnement ? Dans votre réponse à Mme Evrard, vous avez mis en avant ...
Je faisais simplement observer que vous n’aviez pas traité de certains sujets, peut-être plus difficiles, dans votre réponse à Mme Evrard. Notre débat porte certes sur la sûreté nucléaire, mais cette question du difficile équilibre entre sûreté du parc et sécurité de l’approvisionnement est posée depuis de nombreuses années, notamment par d’anciens responsables de l’ASN. Le Gouvernement a tardé à y répondre, en ne statuant pas sur la question du nucléaire. Voilà seulement quelques mois que nous avons un début de réponse, mais il faut maintenant prendre le temps de mettre en place...
M. Patrick Chauvet . Madame la secrétaire d’État, la place de l’énergie nucléaire dans notre production électrique est, pour le groupe Union Centriste et pour moi-même, très claire : c’est une source d’énergie essentielle, non carbonée et pilotable. Nous ne pouvons pas nous en passer.
Le nucléaire doit donc conserver un rôle central dans notre mix énergétique. La seule condition à son utilisation réside bien dans la sûreté des installations, comme le suggère le thème du présent débat. Cette sûreté, tant pour les centrales existantes que pour celles à venir, doit être la clé de voûte de nos décisions. On ne peut transiger sur cette question : elle est la condition de l’acceptation citoyenn...
Prenons garde que la sûreté ne devienne pas un enjeu de compétitivité pour la filière nucléaire !