Interventions sur "élève"

11 interventions trouvées.

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

...es considèrent qu’il n’est point besoin de trop investir dans l’université tant que les grandes écoles continuent d’assurer leur reproduction. Cette dichotomie entre des grandes écoles bien dotées et des universités nécessiteuses est ancienne ; elle trouve sans doute son origine dans les réformes napoléoniennes. Rappelons que l’État octroie à l’heure actuelle quatre fois plus de financement à un élève de classe préparatoire qu’à un étudiant de licence. Il n’est pas possible d’effectuer un bilan de l’orientation et de Parcoursup sans souligner la disproportion des moyens respectivement accordés à chacun de ces deux systèmes, au sein même du service public de l’enseignement supérieur. Par le passé, à plusieurs reprises, des gouvernements tentèrent de réduire cette fracture. L’intégration des cl...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

...quels ne seront hiérarchisés qu’à compter de cette année. Les réponses peuvent intervenir à tout moment et doivent être confirmées en moins de cinq jours. Les algorithmes locaux sont différents selon les unités de formation et de recherche (UFR). Enfin, le processus est organisé en trois phases, une principale et une complémentaire, plus la saisine possible d’une commission ad hoc pour les élèves restants à la fin du processus. Le résultat est prévisible : une bonne partie des étudiants sont mal accompagnés et font souvent des choix par défaut, anticipant des critères de sélection flous ou opaques. À cela s’ajoutent des délais d’attente parfois impossibles, qui engendrent un stress permanent. Au terme de la première phase de sélection, à la mi-juillet, environ 10 % des candidats, soit p...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

... constitue le premier degré de l’égalité des chances. Les établissements sont encore en train de calibrer leurs présentations. En 2022, la plateforme a connu 936 000 candidats, dont 622 000 lycéens. On a pu entendre que Parcoursup ne leur laissait pas assez de choix : 11, 6 millions de vœux et sous-vœux ont été formés pour des formations en statut étudiant, soit plus de douze vœux en moyenne par élève. On a pu entendre que Parcoursup n’accompagnait pas tous les jeunes et que certains étaient laissés pour compte : pourtant, à l’issue de la phase principale, les candidats sans proposition peuvent solliciter l’accompagnement des commissions d’accès à l’enseignement supérieur (CAES), qui conseillent les recteurs. On a pu entendre que Parcoursup était trop opaque. Or les jurys doivent désormais p...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

Dans ce contexte, il est plus aisé de comprendre le sentiment d’injustice et d’amertume qui peut saisir les étudiants lorsqu’ils sont refusés dans la formation de leur choix. Ils se sentent responsables d’un échec qui n’est pourtant pas le leur. Naturellement, Parcoursup n’est pas la seule cause du déficit dans l’accompagnement dans l’orientation des élèves. C’est la raison pour laquelle, en introduction, j’ai plutôt évoqué Parcoursup comme un révélateur : peut-être plus que toute autre considération, Parcoursup révèle le lourd investissement qu’il reste à réaliser pour structurer et améliorer encore notre politique d’orientation, qui constitue depuis des décennies le talon d’Achille de nos politiques publiques. Car la politique d’orientation est ...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

En réalité, l’orientation ne s’arrête pas au continuum bac–3/bac+3. Elle est un processus long, complexe et intime, lié aux conditions personnelles de chaque élève. Le Cese, dans son avis, avait parfaitement intégré cette dimension en préconisant de « passer de procédures ponctuelles à un parcours progressif d’orientation choisie », ce qui implique, tout au long de la scolarité, un travail de déconstruction des déterminismes sociaux et un accompagnement personnalisé de chaque élève pour construire son futur désirable. Cet accompagnement est d’autant plus v...

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

...anté sur Parcoursup – avec les instituts en soins infirmiers, ce sont celles qui sont les plus demandées –, les capacités d’accueil dans nos universités empêchent non seulement des jeunes d’épouser les carrières auxquelles ils aspirent, mais également de lutter efficacement contre la désertification médicale. La saturation de notre système public d’enseignement supérieur pousse de plus en plus d’élèves à se tourner vers des formations privées : 25 % des étudiants du supérieur y sont inscrits. Rien que pour l’année 2021-2022, le marché privé de l’enseignement supérieur a progressé de 10 %, quand le périmètre de l’université n’a augmenté que de 0, 4 %. Parcoursup est aussi un système qui accroît les inégalités, ces inégalités que la réforme du lycée et du bac renforce en faisant peser sur les é...

Photo de Jean HingrayJean Hingray :

... jeunes. Ils ont parfois le sentiment de faire des choix importants sans pour autant maîtriser tous les paramètres de leurs décisions. Pour tenter de répondre à ces enjeux, Parcoursup a été mis en place en 2018, en remplacement du dispositif Admission post-bac (APB). Depuis son lancement, de nombreux élus, notamment au Sénat, ont interpellé le Gouvernement sur les difficultés rencontrées par les élèves et leurs professeurs lors de son utilisation, sur l’opacité des algorithmes de la plateforme ou encore sur l’anxiété provoquée par la procédure en ligne. En septembre 2022, ce sont 82 % des bacheliers qui déclaraient avoir trouvé la procédure trop stressante. Bref, après quatre années d’existence, le système demeure trop peu compréhensible et difficilement lisible. Si l’on ne regrette pas les é...

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

...ons d’admission ont été faites ; 93 % de lycéens ont été contentés en phase principale. À l’issue de la phase complémentaire, seuls 160 bacheliers seraient restés sans proposition. C’est peu, mais mieux que l’année précédente, et encore trop pour les familles concernées. On observe toutefois que les commissions d’accès à l’enseignement supérieur jouent bien leur rôle dans l’accompagnement de ces élèves sans solution. J’en profite pour saluer leur travail. Parcoursup semble globalement fonctionner, en évitant certains écueils de l’ancien dispositif APB, jugé à l’époque totalement déshumanisé et trop complexe. Cependant, si les quotas d’affectation des élèves sont remplis, ce système d’orientation respecte-t-il un principe républicain fondamental, celui de l’égalité des chances pour l’accès au...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...ignement secondaire et le supérieur. » Trois ans après, ce pont est-il véritablement en place ? On peut en douter. Pourtant, en 2018 et 2019, une opportunité sans précédent se dessinait. Le mécanisme APB était à bout de souffle et Parcoursup paraissait s’imposer pour apaiser l’entrée dans le cycle des études supérieures. Le système d’orientation prenait davantage en considération le dossier de l’élève et donc ses capacités. Au fond, Parcoursup apparaissait comme le moyen de renouer avec une école méritocratique, à un moment où de nombreux parents criaient leur inquiétude de voir leurs enfants dans l’incapacité de prendre un ascenseur qui ne les avait pas eux-mêmes conduits là où notre société leur avait, à un moment, laissé espérer une place. C’est dans ce contexte que sont intervenues la ré...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Le fossé entre le « sup » et le « sco » est définitivement creusé dès lors que plus de la moitié des élèves abandonnent entre la première et la terminale des spécialités telles que « sciences de l’ingénieur » ou « numérique et sciences numériques », par crainte de ne pas être admis en classe préparatoire, alors même que les écoles d’ingénieur sont désireuses de ces spécialités. On mesure là l’échec de la réforme : elle ne permet pas aux lycéens, alors même que c’était son but originel, de se muer pro...

Photo de Stéphane PiednoirStéphane Piednoir :

...coursup, institué avec la loi ORE en 2018, sont l’extension de la procédure aux universités et à plus de 15 000 formations et la publication d’attendus pour mieux informer chaque candidat et le diriger vers les choix les plus pertinents. Mais beaucoup reste à faire en termes d’orientation, et c’est sur ce point que j’insisterai. Comme l’avait pointé la Cour des comptes en 2020, l’orientation des élèves est identifiée comme une priorité par les pouvoirs publics, mais la mise en œuvre de cette politique se heurte à des obstacles majeurs. La stratégie d’orientation dans le supérieur commence sans doute plus tôt aujourd’hui qu’il y a plusieurs années, et le fait même d’évoquer une « stratégie » laisse entrevoir toutes les difficultés auxquelles peuvent être confrontés certains jeunes et leurs fam...