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Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, nous vous avons proposé ce débat non seulement pour réaliser un bilan des conséquences de la mise en place de la procédure nationale de préinscription et d’orientation des candidats dénommée Parcoursup, mais aussi pour échanger sur l’université et, plus généralement, sur les missions du service public de l’enseignement supérieur. Nos sociétés, par leur système productif, restent grandement dépendantes des matières fossiles, le charbon, le pétrole et le gaz, sur lesquelles elles ont bâti leur essor à la fin du XVIIIe siècle. Nul ne conteste plus que les rejets massifs de gaz à effet de serre dans l’atmosphère ont provoqué un réchauffeme...
Je cite à dessein le général de Gaulle, car c’est sous son autorité que le processus de démocratisation de l’université a connu son évolution la plus radicale.
...» Alors que nous sommes présentement confrontés à des défis technologiques bien plus considérables, cette planification réussie, qui lia l’augmentation de l’offre de formation à l’accroissement des moyens de la recherche, doit être prise pour exemple. Il est inconséquent de prétendre porter l’effort de recherche et de développement de la France à 3 % de son PIB sans investir massivement dans ses universités. La difficulté, je le conçois, est d’organiser cet effort de formation en sorte qu’il participe au développement de nos capacités de recherche tout en préservant la nécessaire autonomie pédagogique des universités, et ce sans amoindrir les ressources d’une recherche fondamentale, dont les apports ne seront effectifs que dans plusieurs décennies. Cette équation très difficile à résoudre oblige l...
...tain nombre de parcours et de filières à de très nombreux étudiants et ouvre grand les portes des filières privées. En plus d’une réforme en profondeur des procédures d’admissions de l’enseignement supérieur, ouvrons et investissons. Ouvrons de nouvelles filières en adéquation avec les aspirations grandissantes des étudiants pour le savoir du monde de demain. Investissons massivement dans notre université et dans notre recherche publique, en développant les campus, en créant de nouvelles unités de formation pour accueillir les bacheliers dans les filières qu’ils souhaitent et non pas dans des filières par défaut. L’université de demain est un idéal qui doit préfigurer la société de demain, inclusive, égalitaire et solidaire. Parcoursup ne contribue pas à nous mener vers cette université au servic...
... sont plus classés. Les établissements examinent tous les dossiers reçus et l’étudiant peut se réserver le droit d’attendre une proposition qu’il estime plus intéressante. Le moteur de recherche favorise la mobilité des étudiants et leur capacité de choix. L’abandon du principe de classement des vœux a permis aux boursiers de moins s’autocensurer. Doit-on regretter les files d’attente devant les universités ? Doit-on regretter le tirage au sort d’APB ? Parcoursup apporte une réponse efficace à ces deux défauts. Mes chers collègues, œuvrons ensemble à améliorer Parcoursup au service de notre jeunesse au lieu de critiquer ce fameux « algorithme », d’autant que ce sont bel et bien des agents qui travaillent derrière cette plateforme ! Madame la ministre, au mois de juillet dernier, lors d’une séance...
...e leur choix. Pour ma part, je pense que cet accompagnement doit être encore plus renforcé et personnalisé, car il est la clé de la réussite des étudiants. Par ailleurs, Parcoursup révèle un changement profond en matière de responsabilité dans le processus d’orientation. D’aucuns ont évoqué un transfert de responsabilité. Ce transfert s’effectue dans deux directions. Il s’opère d’abord vers les universités et les équipes pédagogiques, qui, à travers les commissions d’examen des vœux, sont maintenant responsables de la sélection qu’elles peuvent effectuer. Elles font un travail – vous l’avez rappelé, madame la ministre – très important, qu’il convient de saluer. Ce changement de paradigme, corollaire de l’autonomisation croissante des universités, explique le combat que nous avons mené en faveur de...
...u indiquer que seuls 160 lycéens n’ont pas trouvé de place, ce sont en fait plusieurs dizaines de milliers de bacheliers qui n’ont pu accéder à l’enseignement supérieur cette année. Parcoursup est un instrument de gestion de la pénurie au sein de l’enseignement supérieur. Depuis 2008, le budget par étudiant ne cesse de baisser et le taux d’encadrement de régresser. Entre 2012 et 2017, seules 19 universités sur 68 ont vu la part des enseignants titulaires augmenter. Le taux d’encadrement s’est timidement amélioré dans uniquement douze d’entre elles. Cela a de lourdes conséquences pour l’ensemble de la société. Ainsi, alors que nous manquons de médecins dans un nombre grandissant de territoires, alors qu’il y a une véritable affluence des candidatures pour les études de santé sur Parcoursup – avec ...
...ent seuls à saisir leurs données sur Parcoursup, contrairement aux élèves des milieux favorisés, dont les deux tiers sont épaulés par leurs parents. Pour conclure, mes chers collègues, je n’oublie pas le problème du stress, de plus en plus répandu chez les élèves. Il existait auparavant chez les lycéens une sorte d’insouciance, dont nous avons nous-mêmes profité. Certes, le système d’entrée à l’université sur le mode du « premier arrivé, premier servi » n’était pas juste. Cependant, l’obtention du bac était davantage un moment de libération que la promesse d’une phase d’angoisse. En effet, tout comme APB, Parcoursup suscite encore beaucoup d’inquiétude, chez les parents aussi… Mercredi dernier, le ministre de l’éducation nationale et de la jeunesse a rappelé devant notre commission de la culture,...
Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je remercie le groupe CRCE, et Pierre Ouzoulias en particulier, d’avoir organisé un débat sur Parcoursup. Ce débat ne porte-t-il pas en fait sur la sélection à l’université, ses modalités et son acceptabilité ? Les stigmates du principe de sélection ont créé une hantise pour le Gouvernement, qui redoute une loi Devaquet bis. Cette loi de 1986 est encore dans toutes les mémoires, notamment dans celles des élus : elle a fait descendre un million de personnes dans les rues et a nécessité la mobilisation de 150 000 policiers. Et pourtant les défis restent les mê...
...nce de transparence… Pourtant, le Conseil constitutionnel a reconnu la constitutionnalité du dispositif d’accès à Parcoursup le 3 avril 2020. Chaque établissement d’enseignement supérieur doit être en mesure de rendre compte des critères en fonction desquels sont examinées les candidatures dans le cadre de Parcoursup. Cette décision a stabilisé juridiquement Parcoursup et légitimé le travail des universités. Dès lors, il est difficile d’imaginer la suppression de la plateforme, même si plusieurs candidats, lors de l’élection présidentielle, l’avaient préconisée. Mais quelles seraient alors les solutions de remplacement ? À partir de là, plusieurs questions émergent. Où en est-on aujourd’hui ? Quelles pistes pour mieux gérer 2023 ? Quels objectifs chiffrés pour la prochaine rentrée et la phase de v...
... les mêmes caractéristiques techniques, c’est de donner la priorité aux préférences de l’établissement. Qu’est-ce qui nécessitait une refonte de cette procédure ? Essentiellement, la hiérarchisation des vœux et leur grand nombre, compte tenu de la multiplicité des combinaisons possibles. Les grandes nouveautés de Parcoursup, institué avec la loi ORE en 2018, sont l’extension de la procédure aux universités et à plus de 15 000 formations et la publication d’attendus pour mieux informer chaque candidat et le diriger vers les choix les plus pertinents. Mais beaucoup reste à faire en termes d’orientation, et c’est sur ce point que j’insisterai. Comme l’avait pointé la Cour des comptes en 2020, l’orientation des élèves est identifiée comme une priorité par les pouvoirs publics, mais la mise en œuvre d...
...l’éducation et de la communication pour nous répartir les sujets à aborder. Or cela n’a pas été nécessaire, tant nos positions sur de nombreux sujets sont convergentes. Vous avez, madame la ministre, produit des réponses extrêmement argumentées, illustrant parfaitement ce qu’est la disputatio universitaire : un échange rationnel sur des bases connues de tous. Je remercie également France universités, qui nous a fourni des notes très utiles ayant nourri nos discussions.
Je présenterai tout d’abord, de la manière la plus honnête possible, les points qui font consensus. Mes chers collègues, vous avez rappelé avec force – ce n’est pas la première fois – votre souci d’illustrer une université républicaine ; c’est fondamental. Nous pensons que, à l’échelle internationale, le modèle français de l’école et de l’université républicaines est un modèle d’avenir, au contraire d’autres modèles fondés sur des principes différents, tel le modèle anglo-saxon. J’ajouterai, puisqu’il a été question à plusieurs reprises d’égalité des chances, que le service public repose sur l’égalité des droits, ...
...ant de placer le débat à cette échelle. On pourra ensuite réfléchir aux procédures de recrutement en suivant une ligne directrice, un horizon d’attentes général défini par le politique et nous permettant de discuter. Chacun a insisté sur la nécessité de retravailler le continuum entre le lycée et la licence : c’est en effet fondamental. Je constate, à mon modeste niveau, que les enseignants de l’université, qui connaissaient le bac dans son ancienne formule, car ils siégeaient dans les commissions, se trouvent désormais dans l’incapacité de comprendre le nouveau baccalauréat et ce qu’il se passe réellement au lycée. Il faut absolument rapprocher les uns des autres en formant les enseignants sur ce qu’est l’université pour les uns, sur ce qu’est le lycée pour les autres. Chers collègues, je sens qu...
Enfin, je relaie une demande très forte concernant le lycée d’origine : il doit être rendu le plus anonyme possible. Les candidats ont le sentiment qu’ils sont classés en fonction de leur lycée d’origine, ce qui est un biais tout à fait contraire à l’esprit républicain de l’université.