72 interventions trouvées.
Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, monsieur le rapporteur, mes chers collègues, alors que les pays de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) consacrent en moyenne 4, 9 % de leur produit intérieur brut (PIB) à l'éducation de leur jeunesse, la France y consacre, elle, 5, 2 %. Il s'agit en effet de la première mission en volume. L'an dernier, nous votions un budget de 60 milliards d'euros. Pourtant la performance de notre système éducatif ne cesse de se dégrader : production d'inégalités, décrochage dans les classements internationaux, lacunes dans l'acquisition des savoirs fondamentaux. Les enquêtes et rapports no...
...oportion atteint même 80 % chez les enseignants, ce qui traduit un mal-être profond. L'école de la confiance a cédé la place à l'école de la défiance, parce que l'école n'arrive pas à atteindre les objectifs que lui assigne la Nation. Tout d'abord, la France reste l'un des pays où l'origine sociale des élèves conditionne le plus le parcours scolaire. Malgré les moyens importants en faveur de l'éducation prioritaire, les écarts entre les élèves scolarisés en réseau d'éducation prioritaire (REP) ou REP+ et ceux qui sont scolarisés hors de ces réseaux varient peu. La politique sur laquelle repose l'éducation prioritaire introduit également une dichotomie de moyens entre les établissements relevant de celle-ci et ceux qui n'en font pas partie. Or 70 % des élèves socialement défavorisés ne sont pas ...
...ctations de personnels partagées entre plusieurs établissements. Pour l'enseignant concerné, c'est moins de déplacements et une meilleure possibilité d'intégration au sein de l'équipe pédagogique de l'établissement. Mes chers collègues, ce texte, dont l'objet est de changer en profondeur l'école, se veut résolument ambitieux. Il témoigne également de la volonté du Sénat de continuer à faire de l'éducation la première priorité de la Nation !
...s que la dépression figure parmi les premières maladies professionnelles des enseignants. Pour ce faire, nous proposions de créer une communauté enseignante plus unie, du primaire au secondaire, en y associant les accompagnants d'élèves en situation de handicap (AESH). Il faut, selon nous, multiplier les trajectoires de carrière et améliorer les perspectives professionnelles des personnels de l'éducation nationale les moins bien traités. Nous souhaitions également discuter de la possibilité d'un système de tutorat qui permette aux enseignants de tout niveau et de toute fonction de bénéficier d'un soutien bienveillant tout au long de leur carrière. Après la censure de l'article 40, il ne reste rien de nos propositions et nous ne pouvons que nous opposer, par exemple, à la création des écoles sup...
Mme Monique de Marco. … menace le fragile équilibre de l'éducation nationale, accélérerait la privatisation, aurait un coût considérable à la charge des familles et creuserait les inégalités entre établissements.
À partir de là, comme elle ouvre beaucoup de débats sur l'école, il y a eu beaucoup d'amendements : sur Parcoursup, sur les AESH, sur la formation continue, notamment venant du groupe UC, sur l'éducation sexuelle à l'école. Le problème, c'est que ce texte prétend en vain embrasser l'ensemble des sujets. C'est un peu dommage, car je pense que nous aurions pu avancer ensemble sur certains points précis. Ce faisant, il a eu pour conséquence de revenir sur certains débats récents : neutralité pour les accompagnants scolaires, enseignement en famille, port de l'uniforme à l'école. Je note que nos co...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, le 10 avril 1870, Jules Ferry prononçait les mots suivants dans l'enceinte du Palais-Bourbon : « Ma prétention est de vous montrer que l'égalité d'éducation n'est pas une utopie ; que c'est un principe ; qu'en droit, elle est incontestable, et qu'en pratique, […] cette utopie apparente est dans l'ordre des choses possibles. » C'est d'abord à cette exigence d'égalité que nous devons nous attacher quand nous évoquons l'école de la République, et non pas à celle de la performance, trop souvent portée aux nues, comme si l'école était une entreprise. La...
...qui deviendront ainsi, quel que soit leur parcours ultérieur, des citoyens et des travailleurs conscients et responsables ; celle d'une école qui apporte plus à ceux dont le patrimoine culturel est moindre, ce qui est intrinsèquement lié à la condition sociale. Et le temps n'émousse pas cette conviction, au contraire ! Face aux bouleversements technologiques et scientifiques, qui peut résumer l'éducation à un socle minimal de connaissances ? Face aux enjeux démocratiques, qui peut raisonnablement considérer que nos jeunes doivent être formés à l'obéissance plutôt qu'apprendre à développer leur esprit critique et leur capacité à se forger une opinion solide, éclairée par l'Histoire, par exemple ? À l'évidence, les auteurs de cette proposition de loi, dont la vision est clairement de droite, et mêm...
Si l'on y ajoute votre obsession d'une réduction massive de la dépense publique, alors qu'il faudrait considérer l'éducation comme un investissement d'avenir, cela ne pourra que conduire à une mise en concurrence des établissements, ainsi que des disciplines. Mais la France ne veut pas plus d'école à la carte que d'une République à la carte.
Contradiction, toujours : vous écartez la hausse des moyens comme réponse au besoin de renforcer l'école de la République, en pointant par exemple l'éducation prioritaire, pour finalement la revendiquer en ruralité. Ou encore, vous considérez que les sorties scolaires sont des temps de classe hors les murs afin de brider la liberté religieuse de parents de confession musulmane – pour les autres, cela vous gêne beaucoup moins –, mais refusez systématiquement nos propositions pour que ces sorties soient encadrées par des personnels pédagogiques. En même...
Madame la présidente, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission, je voudrais tout d'abord remercier l'auteur du texte, Max Brisson, ainsi que le rapporteur, Jacques Grosperrin, du travail précis et riche qu'ils ont conduit. Celui-ci nous donne l'occasion d'avoir un débat de fond sur l'éducation. Ce texte témoigne toute l'attention que nous portons à l'éducation nationale. Il traduit notre volonté d'élever notre école, nos élèves, nos enseignants. Nous en avons bien besoin ! En effet, alors que les dépenses en matière d'éducation sont supérieures à la moyenne des pays de l'OCDE, le système éducatif français peine à produire des résultats satisfaisants. L'école ne joue plus son rôle d'...
Tout prétexte est bon pour redéfinir le principe de laïcité à sa sauce et encourager le marché électoral – que vous avez fait vôtre – de l'islamophobie ! §Cette stigmatisation permanente ne fait que renforcer le repli communautaire. C'est un engrenage vicieux que l'éducation nationale devrait endiguer à force de pédagogie, de formation à la laïcité, de dialogue entre professeurs et élèves, entre professeurs et parents. Emmanuel Macron a déclaré le 16 mars dernier qu'il ferait de l'école sa priorité, de sorte qu'elle soit ouverte à tous, émancipatrice, libératrice et inclusive. Ce texte ne répond visiblement pas à cette ambition ! Je voterai contre celui-ci, clin d'...
... Contrairement aux déserts médicaux, les déserts de République – des zones de non-droit – ne doivent pas se développer ! Les vérités scientifiques sont contestées par des croyances révélées, les principes de la République sont ignorés et la laïcité est bafouée. Nous ne pouvons pas laisser se dégrader ce pan essentiel de notre société, dont les ressources humaines sont la principale richesse ! L'éducation devrait être la priorité de nos investissements. À quoi bon vouloir relocaliser, réindustrialiser et investir, sans former des ressources humaines pour qu'elles soient à la hauteur et épanouies ? Il faut également rétablir une autorité scientifique indiscutable, une autorité morale affirmée et, comme marqueur, l'autorité de compétence des maîtres qui enseignent sous l'autorité des directeurs, ch...
Donnons de l'autonomie aux établissements ! L'égalité n'a jamais été l'uniformité ni l'unicité. Elle est au contraire l'adaptation au terrain et aux circonstances. Pour cela, elle doit associer les collectivités locales – les mairies, bien sûr, mais également les services médico-sociaux des départements, les services des régions chargés de l'orientation –, les parents d'élèves et l'éducation nationale, avec l'école pour chef de file. L'expérimentation d'établissements publics autonomes d'éducation va dans ce sens, tout comme la proposition d'instituer une réserve éducative. Le périscolaire, qui a été reçu par nombre de collectivités comme une contrainte précipitée, n'est pas partout à la hauteur de l'enjeu majeur que constitue le temps d'accompagnement des enfants. Ils ne doivent p...
Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, plus que jamais, l'éducation est le pilier fondamental de notre société. Le système éducatif français fournit un apprentissage de qualité à des millions d'élèves chaque année. Malgré cela, la crise de l'école est un constat qui ne fait plus débat : perte de confiance des familles et des élèves, manque de soutien auprès du personnel de l'éducation nationale, crise d'attractivité du métier d'enseignant, baisse du sentiment d'...
.... Pour conclure, ma conviction est que la tenue d'établissement est un outil efficace. Bien sûr, il ne suffira pas à résoudre tous les maux de l'école ; il n'en a d'ailleurs pas la prétention. Ce n'est pas non plus une potion magique ! Cette tenue contribuera néanmoins à renforcer une culture commune fondée sur le respect, qui est le ciment indispensable de l'école. La majorité des acteurs de l'éducation et des élèves que j'ai interrogés m'ont confortée dans cette conviction. Chère Annick Billon, cher Julien Bargeton, pour moi la meilleure évaluation, c'est la consultation à grande échelle ! Notre groupe, vous l'avez compris, votera la proposition de loi de notre collègue Max Brisson, car elle a l'ambition de proposer de véritables solutions à des difficultés indéniables.
...pagnateurs le principe de neutralité politique et religieuse lors de sorties scolaires. La laïcité est l'un des grands principes qui doivent être réaffirmés dans l'école de la République. En 2021, l'Ifop a publié une étude pour la fondation Jean-Jaurès et Charlie Hebdo, quelques mois après l'assassinat de Samuel Paty. L'enquête souligne un fait important : 34 % des professeurs en réseau d'éducation prioritaire ont témoigné de perturbations lors des cérémonies d'hommage. Par ailleurs, selon le rapport de Jean-Pierre Obin, la moitié des professeurs déclarent s'être autocensurés pour éviter des incidents avec certains élèves. Ces chiffres doivent nous alerter et nous pousser à agir au plus près des difficultés dont témoignent les enseignants et à les soutenir dans l'exercice de leur noble mis...
...tait une école à deux vitesses en opposant un enseignement public en difficulté à un enseignement privé prisé pour avoir conservé les qualités évanouies du premier, alors force est de constater qu'il existe également un enseignement prioritaire à deux vitesses ! Les quartiers prioritaires de la politique de la ville sont choyés au détriment des non moins déshéritées zones rurales. En politique d'éducation comme en tout, c'est encore une fois les métropoles ou les agglomérations et le « désert français » ! Une répartition plus équitable des ressources de l'enseignement prioritaire ne serait que justice et permettrait à l'école de retrouver certaines des pièces mécaniques manquantes permettant de relancer le fameux ascenseur social disparu. N'oublions jamais ce chiffre édifiant et accusateur pour ...
...s, l'école républicaine a été fondée sur un système méritocratique, destinée à développer davantage l'esprit de compétition que de coopération entre les élèves. Les apprentissages et les exercices alternatifs défendant des valeurs plus coopératives ont toujours existé au sein de l'école républicaine, sur l'initiative des enseignants. Nous proposons aujourd'hui d'en faire l'une des missions de l'éducation nationale face aux enjeux qui attendent les générations futures. L'éducation nationale peut jouer un rôle important dans le développement de l'esprit de coopération des élèves. En effet, l'apprentissage de la coopération peut être intégré aux différentes matières et activités, en favorisant la collaboration, la communication, la solidarité et l'entraide. Les enseignants peuvent encourager les él...
Je souscris à l'importance de développer la coopération entre les élèves. On sait que les petits Français, collégiens ou lycéens, sont ceux qui coopèrent le moins au niveau de l'Union européenne. Cependant, dans la mesure où l'article L. 111-1 du code de l'éducation précise que le service public de l'éducation « favorise la coopération entre les élèves », nous considérons que l'amendement est satisfait. Par conséquent, nous sollicitons le retrait de l'amendement. À défaut, nous émettrons un avis défavorable.