Interventions sur "degré"

17 interventions trouvées.

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...lus de démarcation entre ceux dont les familles ont les ressources pour payer de tels cours et ceux qui ne les ont pas. Le service public de soutien scolaire s'appuiera, entre autres, sur des professeurs volontaires, y compris retraités, réunis sous la forme d'une « réserve éducative ». La question de la formation des professeurs doit également être posée. Enseigner dans le premier ou le second degré, ce n'est pas le même métier. La formation ne peut pas être identique. C'est pourquoi cette proposition de loi prévoit de dissocier la formation des enseignants du premier et du second degrés. Il s'agit pour moi non pas de revenir sur la mastérisation ou le lien avec l'université, mais d'arrêter de se payer de mots et de redonner enfin la main à l'éducation nationale dans la formation des profes...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin :

...lus locaux. Enfin ! Cette prévisibilité pluriannuelle est demandée par les élus locaux depuis de nombreuses années. La commission de la culture et le Sénat seront particulièrement attentifs à la mise en œuvre de cette mesure. Le troisième axe de cette proposition de loi est l'amélioration de la transmission des savoirs fondamentaux, à travers la réforme de la formation des enseignants du premier degré. Le texte prévoit de transférer à des écoles supérieures du professorat des écoles, sous tutelle du ministère de l'éducation nationale, la formation des enseignants du premier degré. Enseigner dans le premier degré demande des compétences spécifiques en termes de pluridisciplinarité, de transmission des savoirs fondamentaux. « Faire classe » à des élèves de primaire diffère de « faire cours » à ...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

... d'enseignement rapportées au nombre d'élèves que ceux du public ? J'en viens au détail des articles que contient ce texte. Plusieurs d'entre eux constituent pour notre groupe une ligne rouge. Aussi, nous aurons à cœur de défendre leur suppression tout au long de cet examen. L'article 1er, qui prévoit l'expérimentation d'une autonomie renforcée des établissements scolaires des premier et second degrés, va à l'encontre de notre vision républicaine de l'école, qui doit être la même pour tous les élèves sur l'ensemble du territoire, et répondre aux mêmes programmes et objectifs. Le cadre expérimental dans lequel il s'inscrit est par ailleurs fragile juridiquement. En effet, il me semble impossible que les établissements publics autonomes de l'éducation puissent être créés pour une durée limitée....

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

...ela permettrait à l'école de mieux s'adapter à ses besoins spécifiques. Les contrats de mission proposés à l'article 3 donneront plus de souplesse aux affectations d'enseignants et permettront aux établissements de répondre à des besoins qui leur sont spécifiques. La formation des enseignants est également abordée. La proposition de loi prévoit de séparer la formation des professeurs du second degré de celle de leurs collègues du premier degré, et ce afin de mieux préparer ces derniers aux apprentissages des savoirs fondamentaux. Nous saluons également l'amélioration et la meilleure prise en compte des collectivités territoriales, avec la redéfinition de leur rôle dans l'élaboration des politiques relatives à l'éducation prioritaire. Certains territoires ruraux, particulièrement en zone is...

Photo de Franck MenonvilleFranck Menonville :

...mment sur l'égalité des chances, tout d'abord, en proposant la création d'un service public de soutien scolaire. En effet, nous constatons que c'est un véritable sujet de fracture sociale au sein des familles ; il a d'ailleurs été exacerbé pendant la crise sanitaire et le confinement en 2020. Ensuite, en ce qui concerne les savoirs fondamentaux, le texte tend à réarmer les enseignants du premier degré en améliorant leur formation. Il est prévu de créer des écoles supérieures du professorat des écoles, qui prépareraient aux concours et qui formeraient les enseignants stagiaires. Cela représenterait une véritable avancée pour mieux préparer les enseignants du premier degré à l'apprentissage des savoirs fondamentaux. Cette proposition de loi vise également à accroître l'autonomie des établisseme...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

N'étant pas le grand libéral de service, je ne répondrai pas à Mme Monier. Nous avons déjà eu l'occasion d'échanger longuement sur ces questions. Je vais plutôt répondre à M. le ministre sur les deux points qu'il a abordés. Monsieur le ministre, vous nous dites tout d'abord que, pour les établissements du second degré, notre demande est satisfaite. Les textes leur donnent effectivement une large autonomie. C'est vrai sur le papier, mais seulement sur le papier. La réalité est bien différente. Depuis la première circulaire relative, qui date de 1973, on n'a cessé d'insister, texte après texte, sur la grande autonomie et la grande liberté que possèdent les établissements publics locaux d'enseignement (EPLE). Il...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...f, je tiens à vous rassurer quant à la méthode. L'expérimentation nous laissera le temps de mener toutes les concertations nécessaires, que nous ne pouvions évidemment pas conduire dans le cadre de cette proposition de loi. Sur le fond, nous pourrons aussi faire preuve d'originalité. Une nouvelle fois, gardons-nous du mimétisme : il ne s'agit pas de dupliquer les EPLE qui existent dans le second degré. Les bâtiments de ces nouveaux établissements publics auront, par exemple, un statut totalement différent. Nous ne sommes pas du tout dans le contexte de la décentralisation de 1982 : il ne s'agit pas de bâtiments que l'État transfère, mais d'un patrimoine historique des communes, remontant aux lois de Jules Ferry. Dans mon esprit, il n'a jamais été question de changer cela.

Photo de Jérémy BacchiJérémy Bacchi :

Le pilotage du premier degré s'appuie sur un supérieur hiérarchique direct et un collectif de travail. Ce mécanisme a fait ses preuves. Lorsqu'il dysfonctionne, les raisons sont majoritairement étrangères à cette organisation. La gouvernance du système éducatif a beaucoup changé ces dernières années : on est passé d'une hiérarchie qui connaissait ses équipes et impulsait des dynamiques locales à une hiérarchie donneuse d'or...

Photo de Jérémy BacchiJérémy Bacchi :

Les règles de mobilité doivent être transparentes et équitables, principe incompatible avec les postes à profil ou les contrats de mission, dont les règles d'attribution restent malheureusement trop opaques. Le premier bilan sur le mouvement des postes à profil mis en place à titre expérimental en 2022 dans le premier degré montre que le profilage ne règle en rien les difficultés à pourvoir certains postes dans des territoires peu attractifs, pas plus qu'il ne résout les problèmes de mobilité. L'article 3 crée une dérogation à l'article L. 512-18 du code général de la fonction publique, qui dispose que l'État « procède aux mutations des fonctionnaires en tenant compte des besoins du service ». Or cette disposition ...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

...r d'avoir réparé une erreur concernant l'université, qui n'était pas intentionnelle : l'article 4 n'avait en effet pas pour objet de revenir sur la mastérisation. Mais dites-vous bien que quand le rapporteur a corrigé les imperfections de mon texte, il l'a fait après que nous avons largement discuté ensemble. Pourquoi me semble-t-il important de dissocier la formation des enseignants du premier degré de celle des enseignants du second degré ? C'est parce que ce n'est pas le même métier : apprendre à lire, à écrire, à compter à des enfants est sûrement le plus beau métier du monde, mais c'est un métier très particulier, un métier que moi qui ai travaillé comme professeur pendant de longues années, je n'aurais pas su exercer. Ces dernières années, on a regroupé de plus en plus de formations a...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

Nous nous opposons à la séparation de la formation des enseignants du premier degré et de celle des enseignants du second degré. Le système en vigueur dans les Inspé est peut être imparfait, mais il a le mérite de créer une culture commune entre les enseignants du premier degré et ceux du second degré, ainsi qu'un sentiment d'appartenance à la grande famille des enseignants. Cette proposition de loi prévoit une séparation des formations, qui se traduit par la création des écol...

Photo de Jacques GrosperrinJacques Grosperrin, rapporteur :

Ma chère collègue, nous ne sommes pas d'accord. Il nous paraît important de différencier la formation des enseignants du premier et du second degré. Max Brisson l'a fort bien expliqué tout à l'heure : faire cours, ce n'est pas faire classe. Il s'agit bien de deux métiers différents. La création des écoles supérieures du professorat des écoles constitue par ailleurs un moyen pour le ministère de reprendre la main sur ses fonctionnaires. Il s'agit également d'une occasion de réfléchir à de nouvelles modalités de formation : on pourrait imagin...

Photo de Jean BacciJean Bacci :

...milles, parmi les élèves, mais aussi au sein des équipes pédagogiques, de profondes inquiétudes. Les chiffres sont éloquents : à la rentrée 2022, plus de 4 000 postes dans l'enseignement secondaire et plus de 1 800 postes dans l'enseignement primaire restaient à pourvoir. Environ 8 % des postes dans le secondaire sont actuellement vacants, alors même que 7 900 postes d'enseignants dans le second degré ont été supprimés durant le précédent quinquennat, ce qui correspond en proportion à la fermeture de 175 collèges. Cette pénurie s'explique par le manque de candidates et de candidats aux concours du professorat. Selon les chiffres du ministère de l'éducation nationale, le taux de postes pourvus dans le premier degré atteint 83 % en 2022 au niveau national, alors qu'il était de 94 % en 2021. Dan...

Photo de Sylvie RobertSylvie Robert :

Plutôt que de mettre fin à la culture commune de formation des enseignants du premier et du second degrés – on ne va pas refaire le débat ! –, nous proposons plusieurs modifications pour l'améliorer et pour être constructifs en la matière. Premièrement, au regard du développement rapide des outils numériques et de l'intelligence artificielle – ChatGPT, par exemple –, nous souhaitons sensibiliser les enseignants à la protection des données personnelles. Les risques en la matière étant évidents et ex...

Photo de Marie-Pierre MonierMarie-Pierre Monier :

...rticle, complété lors de l'examen du texte en commission, ne nous satisfait que partiellement. Nous aurions souhaité mieux l'encadrer, mais nos amendements sur le sujet ont malheureusement été jugés irrecevables. Nous sommes bien évidemment d'accord pour que des enseignants fassent du soutien : ils ont toutes les compétences requises pour le faire. Nous considérons d'ailleurs que, pour le second degré, le soutien devrait rester de la compétence exclusive des enseignants, compte tenu du niveau de spécialité exigé. Mais selon quelles modalités et sur quels horaires ? Nous ne souscrivons pas à la logique selon laquelle les enseignants devraient effectuer des tâches supplémentaires en dehors de leur service déjà existant. Le soutien doit donc être inclus dans leur service. Les fondations, ajouté...

Photo de Lucien StanzioneLucien Stanzione :

...ents : il faudra être volontaire pour augmenter les chances de réussite, mais le volontariat ne protège qu'à la marge… Je rappelle que le corps des PEGC a été créé en 1969 dans un contexte très différent : massification rapide et prolongation de l'obligation scolaire jusqu'à l'âge de 16 ans ; transformation des cours complémentaires en collèges d'enseignement général ; présence au sein du second degré d'enseignants issus du premier degré et dotés d'une formation polyvalente. L'enseignement supérieur, dans son format de cette époque, ne pouvait pas produire suffisamment de licenciés pour répondre à ces nouveaux besoins de l'éducation nationale. L'évolution de ce corps a démontré que ces personnels aspiraient à la monovalence et qu'ils avaient obtenu in fine de n'enseigner que deux disci...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Nous en sommes ainsi réduits à vous remplacer et à porter à votre place des valeurs profondément républicaines. L'école exige depuis longtemps un degré de neutralité supplémentaire. Je suis surpris de lire dans l'objet de l'amendement du Gouvernement que la neutralité ne s'impose pas aux usagers : elle s'impose aux élèves, donc aux usagers. C'est la spécificité de la laïcité à l'école. C'est bien ce qui différencie l'école de beaucoup d'autres services publics. Nous notons bien que vous avez abandonné, à gauche, un héritage qui était noble.