Interventions sur "l’école"

54 interventions trouvées.

Photo de Jacqueline Eustache-BrinioJacqueline Eustache-Brinio :

...x, parce que personne ne peut contester le fait que c’est bien ce dont il s’agit. Alors, monsieur le ministre, je voudrais profiter de cette occasion pour attirer votre attention sur cet entrisme rampant, qui fragilise le cadre scolaire aujourd’hui. Je suis désolée de vous le dire, mais votre absence de clarté et de fermeté sur ce sujet ouvre la porte à toutes les revendications communautaires. L’école de la République doit préserver à tout prix la liberté de conscience, la laïcité, tous ces facteurs d’émancipation qui donnent un socle commun à tous les enfants de la République. Je terminerai mon intervention par une phrase du Clemenceau : « Toute tolérance devient à la longue un droit acquis. »

Photo de Pierre OuzouliasPierre Ouzoulias :

De façon plus générale, je considère, comme mon groupe, que l’école hors les murs relève du service public de l’éducation nationale. En tant que tel, celui-ci est tout simplement assuré par du personnel de l’éducation nationale. Que les accompagnateurs soient habillés de telle ou telle manière, peu importe : il faut que les activités soient encadrées par des fonctionnaires, ce qui rend la situation plus facile pour tout le monde.

Photo de Yan ChantrelYan Chantrel :

... le sont les agents publics et tous ceux qui exercent une mission de service public. La charte de la laïcité dans les services publics exclut l’application du devoir de réserve et du principe de neutralité aux usagers. Ce type de propositions peut avoir un effet d’engrenage : l’organisation des sorties scolaires risque d’être rendue plus difficile dans certains établissements. On affaiblit ainsi l’école en créant des obstacles à l’apprentissage et à l’ouverture au monde. On réduit l’égalité des chances. Jusqu’où irez-vous ? Imposerez-vous aussi ce principe de neutralité au conseil d’administration de l’école ? aux fêtes d’école ? La dérive est totale…

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Nous en sommes ainsi réduits à vous remplacer et à porter à votre place des valeurs profondément républicaines. L’école exige depuis longtemps un degré de neutralité supplémentaire. Je suis surpris de lire dans l’objet de l’amendement du Gouvernement que la neutralité ne s’impose pas aux usagers : elle s’impose aux élèves, donc aux usagers. C’est la spécificité de la laïcité à l’école. C’est bien ce qui différencie l’école de beaucoup d’autres services publics. Nous notons bien que vous avez abandonné, à gauche, ...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Vous avez décidé d’emprunter d’autres voies… Pour notre part, nous conserverons cet héritage et nous le porterons haut et fort. Il y a bel et bien une exigence de laïcité supplémentaire à l’école, un supplément d’âme, depuis les origines. Elle a été confortée par le texte de 2004 : à l’école, la neutralité s’impose aux agents et aux usagers. Nous souhaitons qu’elle s’impose à celles et à ceux qui font la classe – nous le répéterons lors de l’examen des amendements de suppression –, car une sortie scolaire n’a de raison d’être que pédagogique. Dans la classe hors les murs comme dans la cla...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

... m’inscris en faux contre ce que vient d’affirmer Max Brisson sur le prosélytisme. Les textes sont très clairs : « le professeur en charge de la classe au moment de l’activité garde la responsabilité pédagogique permanente », ce qui protège les enfants face aux éventuelles interférences des parents accompagnants. La vérité est que vous cherchez au travers de cet article et d’un texte portant sur l’école à instrumentaliser une nouvelle fois la laïcité pour discriminer nos compatriotes de confession musulmane. Un petit fumet de racisme permanent entoure vos propositions sur la laïcité.

Photo de Céline BrulinCéline Brulin :

Les parents d’élèves sont des usagers du service public. Ils ne peuvent donc être soumis aux mêmes règles que celles qui s’appliquent aux fonctionnaires de l’État et aux agents des services publics. Nous voulons tous lutter contre le séparatisme et les obscurantismes, quels qu’ils soient ; pour cela, il ne faut éloigner personne de l’école. Elle est le lieu consacré à cet objectif. Je confirme : vous avez déjà fait revenir quatre fois en dix ans, par voie d’amendement ou de proposition de loi, cette disposition. Malgré la campagne que vous menez, la présence dans l’espace public de ce que vous considérez comme des signes religieux – ils le sont en partie – est en progression. Votre stratégie n’est donc pas tout à fait la bonne fac...

Photo de Henri CabanelHenri Cabanel :

J’ajouterai que cette disposition nie la réalité toujours plus présente au sein de nos territoires du manque d’accompagnateurs. Elle va à l’encontre de la promesse de réussite et d’égalité des chances faite par l’école de la République. Vous savez, chers collègues, que vous priverez tout simplement certains élèves de sortie.

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

...neutralité à des personnes qui – rappelons-le – ne sont ni fonctionnaires ni agents contractuels, nous souhaitons affirmer que les accompagnantes de sorties scolaires sont des citoyennes comme les autres, qui sont soumises aux mêmes règles que celles qui s’appliquent à l’ensemble des usagers du service public. Ni plus ni moins ! Les accompagnantes sont des parents qui viennent aider bénévolement l’école de la République. Si le respect du principe de neutralité vous obsède, je peux vous suggérer une solution de substitution, qui a déjà été évoquée par mon collègue Ouzoulias : recruter des agents pour le service public de l’éducation. Ne décourageons pas les personnes qui viennent donner un coup de main bénévolement ! Nous proposons donc de clarifier les responsabilités de chacun et les limites i...

Photo de Bernard FialaireBernard Fialaire :

...re clairement dans les objectifs des projets éducatifs territoriaux le respect et la valorisation de la charte de la laïcité, du principe d’égalité des chances, du principe d’égalité des citoyens et de celui d’égalité entre les hommes et les femmes. Il s’agit ainsi d’apporter un appui dans ses grandes lignes à la proposition de loi qui entend réaffirmer les valeurs de la République pour faire de l’école le lieu où s’expriment la liberté, l’égalité des chances et la laïcité.

Photo de Annick BillonAnnick Billon :

À l’heure actuelle, le port de l’uniforme est souvent présenté comme une des réponses aux inégalités et comme un levier en faveur de la mixité sociale. Or aucune étude ne vient le confirmer. L’idée semble séduisante sur le papier, mais paraît véritablement déraisonnable. D’abord, le port de l’uniforme n’est évidemment pas le gage d’une bonne tenue de l’école en raison du coût : à qui incombe ce dernier ? Pour mémoire, dans les pays anglo-saxons, le coût d’un tel vêtement représente environ 400 euros par élève par année. Pour 5 millions d’élèves, le montant serait de 2 milliards d’euros. Je pense que nous avons d’autres investissements à faire pour l’école, pour les enfants et pour les enseignants. De plus, l’uniforme n’a jamais été dans notre cultur...

Photo de Thomas DossusThomas Dossus :

...nt s’est saisi de l’idée, ce qui l’a mis dans l’impasse actuelle. Le Gouvernement étant à présent incapable depuis quelques semaines de proposer des textes structurants, la droite est passée à l’offensive, ce qu’on ne peut lui reprocher. On le constate, c’est une offensive très conservatrice, puisqu’elle nous présente aujourd’hui un texte visant à démanteler complètement et de manière méthodique l’école ainsi que le service public universel, et « garni » de petites lubies réactionnaires, pour reprendre les propos de ma collègue Céline Brulin. Nous allons voter contre cette proposition de loi, mais nous sommes inquiets du destin que connaîtra ce texte. Fera-t-il partie d’un futur deal entre la droite sénatoriale ou la droite en général et le futur gouvernement ? Nous nous faisons du souci...

Photo de Max BrissonMax Brisson :

... de l’État donne rarement lieu à autant d’heures de discussion qu’il le mériterait. Le dernier débat en date doit remonter à l’examen du projet de loi pour une école de la confiance. Je me réjouis donc de nos échanges aujourd’hui. Permettez-moi, madame la présidente, d’y consacrer encore un peu de temps. Le débat a été certes clivant, je m’y attendais, mais il a aussi été noble. Deux visions de l’école se sont opposées. Il y a eu des dérapages, voire quelques propos assez insupportables.

Photo de Max BrissonMax Brisson :

Vous pouvez chercher, vous n’en trouverez pas ! En revanche, nous avons défendu une vision beaucoup plus décentralisée de l’école, organisée de manière différente et rompant avec une logique certes honorable et respectable, mais que notre pays ne saurait accepter plus longtemps. Nous ne pouvons plus continuer à consacrer autant de moyens, même s’ils sont nécessaires, sans obtenir de résultats. Voilà l’idée ! Face à la dégradation de nos résultats, nous avons proposé quelques pistes afin de mettre un terme à cette logique. ...