Interventions sur "afrique"

42 interventions trouvées.

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, nous le savons tous : l’Afrique est une région « où se joue une partie de notre avenir commun ». Ce constat qu’avait fait le Président de la République, en 2017, devant les étudiants de l’université de Ouagadougou demeure résolument actuel. Nous partons d’une réalité : l’Afrique subsaharienne compte aujourd’hui 1, 1 milliard d’habitants et, selon les Nations unies, sa population devrait doubler d’ici à 2050. L’Afrique, c’est ...

Photo de Catherine ConconneCatherine Conconne :

Son objet est de permettre à nos ambassades de monter des projets à haute valeur politique. J’ai également lancé en début d’année un fonds d’appui à l’entrepreneuriat culturel, de 20 millions d’euros, afin que nos ambassades en Afrique puissent soutenir directement les acteurs des industries culturelles et créatives, avec lesquels nous avons tant à faire et qui ont tant à nous apprendre. Ces deux fonds sont complémentaires avec l’action plus structurante et de long terme que mène l’Agence française de développement (AFD). Sur le plan culturel, après la saison Africa 2020, nous inaugurerons bientôt à Paris une Maison des monde...

Photo de Sébastien LecornuSébastien Lecornu :

Monsieur le président, monsieur le président de la commission des affaires étrangères et des forces armées, mesdames, messieurs les sénateurs, je reviendrai plus précisément sur la situation sécuritaire et, par là même, sur la question de la présence militaire française sur le continent africain. Mme la ministre de l’Europe et des affaires étrangères l’a dit, l’Afrique étant un continent, les situations sécuritaires et d’organisation de nos forces armées sont aussi diverses que nous y avons de partenaires. Je commencerai par évoquer cinq points, avant de laisser la place au débat puis de répondre à vos interrogations, commentaires et réflexions. Premier point : en étant quelque peu schématique, voire caricatural, on peut au fond distinguer deux grandes périod...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

... imprimer sa marque, lui donner un nouvel élan, une nouvelle perspective ou une nouvelle méthode. L’actuel chef de l’État ne fait pas exception à cette règle, lui qui ambitionnait en 2017 à Ouagadougou d’écrire une « nouvelle relation d’amitié » avec le continent africain. Et pourtant, nous voilà en 2023 confrontés à cette question qui s’impose chaque jour avec davantage de force : la France et l’Afrique partagent un passé, mais partagent-elles encore un avenir ? Le cœur, presque autant que la raison, m’incite à y répondre sans ambages par l’affirmative. Mais le fait même de formuler cette interrogation impose de procéder à une évaluation lucide et sans concession de la situation. Vous l’avez rappelé, la France reste sur le continent africain un acteur clé dans un grand nombre de domaines. Mais...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...tre le terrorisme islamiste et le sacrifice de cinquante-trois d’entre eux, dont le souvenir est présent dans tous nos cœurs, jamais la France n’a été, dans ces pays comme dans d’autres, aussi critiquée et, parfois, rejetée. Ce ressentiment plonge bien sûr ses racines dans la colonisation et dans certains errements de la période post-coloniale. Mais il tient aussi au fait que, tout simplement, l’Afrique a profondément changé. Il y avait 275 millions d’Africains en 1960. Ils sont aujourd’hui 1, 2 milliard, plus de la moitié d’entre eux ont moins de 25 ans. Une véritable bascule générationnelle s’est opérée, distendant nos liens diplomatiques, militaires et culturels. Les nouvelles générations, les nouvelles élites africaines, au cœur de l’essor économique du continent, sont aussi celles de la g...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...opre diplomatie : avec une réforme qui nie ses spécificités et son savoir-faire et des moyens drastiquement réduits depuis trente ans, la situation est inquiétante – même si je reconnais, madame la ministre, que vous avez stoppé cette hémorragie. Combien d’agents sont aujourd’hui affectés à la veille et à la diffusion d’informations au sein de chacun de nos postes diplomatiques ? Dans les pays d’Afrique de l’Ouest, une poignée ; parfois seulement un stagiaire. Les effectifs des services de coopération et d’action culturelle, quant à eux, se réduisent année après année. A contrario, les crédits consacrés à l’aide au développement ont beaucoup augmenté. Tant mieux ! C’est non seulement conforme aux engagements internationaux de la France, mais c’est surtout essentiel. Je regrette cependan...

Photo de Christian CambonChristian Cambon :

...levier d’influence et d’exportation de notre savoir-faire, est devenue extrêmement réduite. L’organisme allemand Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) réalise un chiffre d’affaires de 3, 7 milliards d’euros et emploie 23 600 personnes. Pour Expertise France, c’est 339 millions d’euros et 1 400 personnes. Il faut en outre reprendre le contrôle de notre aide multilatérale à l’Afrique. Plus de la moitié des contributions du Royaume-Uni, plus du tiers des contributions allemandes aux organismes multilatéraux sont fléchés vers leurs propres priorités d’action. Pour nous, cette proportion n’est que de 1 %. Quelle perte d’influence par rapport à nos partenaires ! Il faut compléter cette approche en incitant et en accompagnant bien davantage nos entreprises à s’implanter, à invest...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, le groupe socialiste était favorable à ce débat sur la politique de la France en Afrique, mais nous l’aurions souhaité sous une autre forme que cet échange extrêmement formel, qui ne nous permet pas d’exercer pleinement notre rôle de parlementaire. Il intervient dans un contexte particulièrement douloureux de déclin relatif de l’influence de la France sur le continent africain, marqué par le rejet spectaculaire de notre présence militaire au Mali et au Burkina Faso. Pour beaucoup, c...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

...grande perdante de la compétition qui s’est engagée, en Méditerranée comme sur le continent africain, elle doit s’impliquer davantage dans cette zone particulièrement instable, en s’abstenant de considérer ce continent comme un libre-service, une réserve de richesses et de matières premières rares ou comme une menace devant laquelle il faudrait se barricader. Nous ne sommes plus le gendarme de l’Afrique. Ce temps est révolu, il nous faut changer de modèle. Le Président de la République l’a affirmé : l’influence de la France ne se mesurera plus au nombre de nos opérations militaires ni à celui de nos bases. Il préconise la réduction de l’empreinte directe de nos armées au profit d’un soutien aux forces de sécurité de la région. Vous avez d’ailleurs insisté sur ce sujet, monsieur le ministre. Cel...

Photo de Marie-Arlette CarlottiMarie-Arlette Carlotti :

Nous craignons même, au contraire, qu’elle ne fragilise l’appareil diplomatique français, ce qui reviendrait à affaiblir le rayonnement de la France. C’est une situation inquiétante au moment où nous avons besoin de diplomates aguerris et compétents, auxquels je tiens à rendre hommage. Le Président de la République a essayé d’ouvrir d’autres voies de dialogue lors du sommet Afrique-France de Montpellier, auquel j’ai assisté. Ce fut un très bel événement, mais qu’en reste-t-il ? Un observatoire de la démocratie ! À quoi sert cette initiative ? La démocratie ne se décrète pas en laboratoire : elle est portée par un mouvement populaire, elle est le fruit d’un engagement politique. Emmanuel Macron a voulu une démarche moderniste, mais a proposé un schéma suranné et à contresen...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, pour comprendre l’Afrique, encore faut-il la connaître. Je m’y suis rendu à cinquante-sept reprises depuis 2015 et elle m’étonne à chaque fois. Je commencerai par trois anecdotes. Tout d’abord, celle de cet entrepreneur français, qui a subi un vol dans sa société. Il se rend à la police. On le renvoie vers la dame aux balais, qui lui communique un nom après avoir utilisé deux balais croisés. Après vérification sur sa vi...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Olivier Leloustre, conseiller des Français de l’étranger, établi depuis vingt ans en Afrique, m’a confié qu’il se refusait à expliquer l’Afrique à quelqu’un qui n’y avait pas déjà vécu au moins cinq ans. On aborde souvent à tort la stratégie française en Afrique au travers d’un seul prisme. C’est une erreur, car il n’y a pas une, mais des Afriques. Chacune a des problématiques bien distinctes, même si certaines se recoupent. Emmanuel Macron a visité vingt-cinq pays de ce continent depu...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Pourtant, sur le continent africain, et plus particulièrement en Afrique de l’Ouest et au Sahel, on nous répète que le sentiment anti-français ne cesse de croître. Et si c’était une fake news sciemment entretenue, illustrant la guerre hybride livrée à la France pour nous affaiblir ? Nous nous fions trop aux réseaux sociaux animés par les activistes. Aujourd’hui, les gens les plus crédibles aux yeux de la population sont ceux qui parlent le plus, non ceux qui d...

Photo de Olivier CadicOlivier Cadic :

Pourquoi donc se détourneraient-ils de nous ? Dans beaucoup de pays, il m’a été dit : « Je ressens une envie de France ! ». Un Camerounais m’a avoué ce week-end : « Lorsque nous avons le partage de la langue, la proximité est plus forte. Dans notre inconscient, la France est la plus proche. Les liens sont forts. » Nos compatriotes installés en Afrique m’ont tous assuré qu’ils ne se sentaient pas menacés en tant que Français. En revanche, il est vrai que nous sommes confrontés à une guerre hybride menée contre l’influence de la France et ses intérêts économiques. Avec quelques euros, on paie un journalier aussi bien pour travailler que pour manifester avec un drapeau russe devant l’ambassade de France. Le sentiment « anti-politique française »...

Photo de Nicole DurantonNicole Duranton :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, aucune relation internationale n’est aussi complexe et importante pour notre pays et notre continent que celle qui nous unit à l’Afrique. La politique étrangère de la France envers le continent africain se trouve à la croisée des chemins, oscillant entre les promesses d’une coopération fructueuse et les traces tenaces de son passé néocolonial. Comme le disait Albert Camus, l’amitié n’exige rien en échange, elle grandit librement dans le terreau des valeurs communes. Le groupe RDPI se félicite des résultats de la récente tournée ...

Photo de Pierre LaurentPierre Laurent :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, la déclaration du Gouvernement sur la politique de la France en Afrique, dont nous débattons ce soir, s’inscrit dans la droite ligne du discours du chef de l’État du 27 février dernier au cours duquel il a proclamé que la France devait refuser d’entrer dans une logique de compétition, qu’il fallait tourner la page de l’économie de rente et qu’il convenait d’entrer dans une logique partenariale d’investissement solidaire. Le problème, c’est que tous les fondamentaux ...

Photo de Joël GuerriauJoël Guerriau :

...e hommage ce soir, avec une pensée pour leurs familles et leurs camarades. Malgré la force et la constance de notre engagement, notre pays fait l’objet depuis environ une décennie de campagnes de propagande destinées à attiser la haine à notre égard. La Russie comptant parmi les meilleures spécialistes de la désinformation, nous n’avons pas été surpris de voir la milice Wagner intervenir en Centrafrique, puis au Mali. La France, encore davantage depuis le Brexit, assume un rôle moteur dans les opérations de maintien de la paix lancées par l’Union européenne. Nous ne pouvons cependant être les seuls à supporter cette charge. Assez modérément soutenu tant par les gouvernements locaux que par nos partenaires européens, notre pays a progressivement réduit son engagement en Afrique. Force est cepen...

Photo de André GuiolAndré Guiol :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, l’Afrique est le continent de tous les défis : climatique, démographique et économique. Il est aussi celui de tous les enjeux, pour ne pas dire de toutes les convoitises. L’intérêt de la Chine et de la Russie a permis de sortir l’Afrique de son face-à-face avec l’Europe, mais à quel prix ? Concernant la Chine, la masse d’argent qu’elle a déversée sur de nombreux pays africains a créé une relation asymétri...

Photo de Guillaume GontardGuillaume Gontard :

...t français du Mali en février 2022 et que vous nous faites la grâce de celui-ci. La politique africaine de la France demeure une chasse gardée du pouvoir exécutif. Cela n’est pas gage d’efficacité, puisqu’il est délicat de trouver une quelconque satisfaction au bilan de la décennie écoulée. Que l’on s’en réjouisse ou qu’on le déplore, force est de constater que jamais la position de la France en Afrique n’a paru si précaire. En préambule, quel bilan pouvons-nous tirer de l’opération Barkhane ? Je voudrais tout d’abord, au nom du groupe écologiste, renouveler mes pensées pour les cinquante-neuf militaires morts au Sahel depuis 2013, leurs familles et leurs proches. La reconnaissance de la Nation est éternelle. Nos forces armées se sont déployées au Mali en 2013 avec l’objectif d’empêcher une pr...

Photo de Stéphane RavierStéphane Ravier :

Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, avec le discours de Ouagadougou en 2017, le sommet Afrique-France en 2021 et la tournée en Afrique centrale en 2023, nous avons remarqué que le Président de la République était très engagé publiquement dans la politique étrangère de la France en Afrique. Par votre déclaration de ce jour, vous nous confirmez l’importance de cette question pour l’exécutif. Néanmoins, malgré cet investissement de votre temps, de notre argent et de nos coopérants civils et ...